Crédit photo : Carl Rodrigue
Les championnats canadiens de volleyball universitaire s’amorcent vendredi à Vancouver pour les femmes et à Hamilton pour les hommes. Grâce à la 4e place des Martlets de McGill l’an passé, deux équipes du RSEQ sont qualifiées dans le tournoi féminin. Mais pour les Citadins de l’UQAM, ce sera un moment particulièrement spécial. Ce seront les derniers moments de Claude Tremblay à la tête l’équipe après une carrière de coaching de plus de 40 ans.
Depuis 2013, celui qui est aussi connu pour sa carrière de professionnel de golf (il a participé à l’Omnium de Montréal du circuit senior de la PGA en 2012), a pris les rênes des Citadins de l’UQAM. Évoluant alors en D2, la formation a fait le saut en D1 en 2015-2016. Depuis 2018-2019, elle a toujours maintenu une fiche de .500 ou mieux et cette saison, l’équipe a remporté son tout premier championnat provincial. Le point d’exclamation d’une saison spectaculaire en volleyball féminin.

Claude Tremblay a été nommé entraîneur de l’année au RSEQ cette saison / Photo tirée de la page Facebook des Citadins
Les Citadins arrivent donc au championnat canadien avec en tête l’objectif de revenir une médaille au cou, mais également pour offrir à leur entraîneur une expérience inoubliable. « Tout le monde l’aime beaucoup. C’est très concret pour nous d’aller là-bas en voulant bien faire pour Claude. C’est gratifiant de voir ses réactions. On sait qu’il est fier, il nous le fait sentir. À notre première pratique après la finale, il est entré dans le gymnase et a accroché la bannière au mur », nous raconte la recrue par excellence au Québec, Anica Pineault.
Mais le travail n’est pas terminé pour la formation uqamienne. « Il a fallu redescendre rapidement de notre nuage », explique la capitaine et joueuse par excellence Sabrina Mayer. « On pratique quand même en ayant du plaisir. On ne veut pas se mettre plus de pression. On joue au volley parce qu’on aime ça alors il ne faut pas se taper sur la tête parce qu’on fait une erreur. Tant qu’on a de bonnes intentions, c’est correct d’avoir du fun malgré l’importance de l’enjeu. »
Mayer a connu une saison fantastique en étant au sommet du circuit universitaire autant en attaque qu’au service tout en terminant parmi les meneuses en défensive. Son message à ses coéquipières reste simple. « Sens-toi humaine, tu n’es pas un robot qui applique un plan de match. Vis le moment présent et prends tes décisions. »

Crédit photo : Carl Rodrigue
Tout comme sa jeune collègue Anica Pineault, Sabrina Mayer mentionne que malgré les attentes élevées, l’équipe n’a jamais pris ses adversaires de haut durant la saison. Demeurer humbles, chercher à s’améliorer et croire en ses chances sont des mots qui reviennent régulièrement quand on leur parle.
Et c’est la même chose pour la passeuse Noémie Gagné. Revenue au jeu après avoir passé une saison complète à l’extérieur des terrains, la membre de la deuxième équipe d’étoiles du RSEQ a été un élément clé des succès des Citadins en 2022-2023. « Après la pandémie, j’ai décidé d’arrêter le volley pour aller travailler dans le domaine de la santé, en soins palliatifs. Pendant ce temps-là, je coachais dans la région de Québec. C’est en jasant avec mon amie Sabrina (Mayer) que l’idée de revenir au jeu a germé. Les trips d’équipe, partager les émotions fortes, ça me manquait. Et ça a été incroyable. Mon année de volleyball préférée à vie. Le championnat, c’est le bonbon. »
Sur le terrain, on a senti au fil de la saison que la chimie devenait de plus en plus forte au sein du groupe. « Ça a été un processus toute la saison, raconte Gagné. On avait un tout nouveau six partant, il a donc fallu s’adapter. On a développé une confiance dans les capacités de chacune. »
Maintenant aux portes du championnat canadien, les joueuses ont hâte, mais elles vivent le moment chacune à leur manière. Pour Anica Pineault, la fébrilité de revivre un championnat canadien est forte, elle qui était la leader offensive des Lynx d’Édouard-Montpetit la saison dernière. Quant à Mayer, elle dit avoir hâte, mais que le sentiment de fébrilité risque de la frapper seulement une fois qu’elle sera à l’aéroport.
La préparation s’achève et les joueuses doivent dorénavant se concentrer sur leur prochaine tâche. Pas toujours facile quand on ne connaît pas nos adversaires. À l’inverse, c’est la même chose pour celles qu’elles affronteront. « Ce ne sera pas évident pour les autres équipes de se préparer pour nous, déclare Sabrina Mayer. « Les vidéos qu’elles auront de notre finale contre McGill montrent deux matchs complètement différents avec des joueuses différentes qui se sont démarquées. Ça peut nous rendre imprévisibles. »
Pour les Martlets, finalistes du RSEQ, la tâche sera ardue alors qu’elle affronteront les grandes favorites, les Spartans de Trinity Western dès le départ. Mais leur expérience de l’an passé, le retour au jeu de leur passeuse partante et le sentiment de n’avoir rien à perdre leur donne confiance.

Crédit photo : Matt Garies
La joueuse centrale Charlène Robitaille exprime bien le sentiment qui anime la troupe de Rachèle Béliveau. « On a zéro pression on est les négligées donc on veut juste jouer comme on sait qu’on est capable. C’est sur que c’est rough de penser qu’on joue la meilleure équipe en quart de finale mais au moins on a plus d’expérience que l’année passée. On veut juste avoir du fun et show up. »
Pour la passeuse Audrey Trottier, absente de la finale du RSEQ en raison d’une commotion cérébrale, l’équipe est motivée et a hâte d’amorcer son tournoi : « Malgré la défaite en finale, nous avons hâte de pouvoir jouer contre les meilleures équipes au Canada. Les filles sont motivés et ont hâte de vivre les canadiens pour une deuxième année consécutive. On approche ce canadien avec plus d’expérience et de confiance que l’an passé. Comme nous avons pu affronter des équipes comme les Pandas d’Alberta et Trinity Western, nous avons une meilleure idée des stratégies que nous voulons utiliser contre ces équipes et cela va être une excellente occasion de pouvoir les mettre en pratique. »
Côté préparation, Robitaille et Trottier mentionnent le travail qui a été accompli en vue du match contre les #1 au classement.
« Trinity c’est des blocs énormes donc on a beaucoup pratiqué à frapper face à un gros bloc pour wiper ou trouver d’autres angles. Sinon c’est miser sur le premier contact pour créer des ouvertures et leur mettre de la pression », nous explique Charlène Robitaille

Audrey Trottier / Crédit : Matt Garies
Audrey Trottier souligne l’importance d’accélérer le jeu contre une telle formation. « Le style de l’ouest est assez différent du style que nous avons au Québec. Donc, nous avons essayé dans les deux dernières semaines de faire des modifications à notre vitesse et nos stratégies de jeux en conséquence. C’est super le fun avoir la possibilité de jouer contre des équipes d’un aussi bon calibre. Nous voulons tout donner et tout laisser sur le court. »
Elle ajoute aussi avec fierté : « Finalement, nous pouvons retourner au canadien cette année grâce à la victoire contre Toronto au canadien l’an passé. C’est ce qui a permis à deux équipes du Québec de faire les canadiens. »
On sent que malgré l’adversité qui s’annonce, les joueuses des Martlets n’iront pas à Vancouver pour jouer les touristes. Et avec la 700e victoire en carrière de l’entraîneure Rachèle Béliveau en jeu. Elles aussi joueront pour leur coach.
Pour voir les matchs, USports offre une webdiffusion en français avec le duo de description du Rouge et Or de l’Université Laval, Danny Brown et Gilles Lépine qui seront sur place à Vancouver. Ils suivront le parcours des deux équipes québécoises et tous les autres matchs du tournoi. Pour les horaires de diffusion, c’est ici.
