Chaque année, les meilleures athlètes et équipes universitaires et collégiaux ont l’occasion de se mesurer pour le titre canadien dans leur sport. L’organisation de tels événements ne se fait pas en criant ciseau. Les entités comme USports, ACSC ou le RSEQ n’en sont pas responsables, ce sont plutôt les cégeps et universités qui le font. Qu’est-ce que ça apporte de lever la main pour se proposer?

Avec la tenue prochaine du championnat canadien de hockey féminin à l’Université de Montréal, la question s’est posée. Comment procède-t-on à l’octroi du mandat d’organiser des championnats? Et pourquoi voudrait-on s’imposer le fardeau d’accueillir des dizaines, voire des centaines, d’athlètes et entraîneurs?

On en a discuté avec des gens qui ont l’expérience de ce genre d’événements.

Au cours des 18 derniers mois, l’Université Laval a été l’hôtesse des championnats canadiens universitaires de cross-country, de natation, de football et de soccer. On a également appris la semaine dernière que l’université a été choisie pour recevoir le championnat USports de basketball masculin en 2024.

Pour Julie Dionne, directrice du service des activités sportives à l’Université Laval, l’organisation de championnats offre plusieurs avantages. « C’est une belle vitrine pour notre université et c’est pourquoi nous mettons toute l’énergie pour faire vivre la meilleure expérience possible aux athlètes et aux entraîneurs qui viennent. Pour nous, c’est important de le faire et on se donne comme objectif d’en accueillir au moins un par année. Mais, on ne ressent pas le besoin de tous les faire. C’est moins stressant et on en profite plus quand ça se fait ailleurs. »

À Laval, la particularité est qu’il y a un système de co-gestion qui est mis en place. Chaque équipe du Rouge et Or a son propre conseil d’administration. C’est ce C.A. qui prend la décision de déposer une candidature lorsqu’un appel d’offres est lancé. Ensuite, il s’implique activement dans l’organisation notamment par des levées de fonds. L’intérêt va au-delà de la visibilité car l’organisation d’un tel événement est aussi une opportunité d’aller chercher de l’argent pour son sport par la vente des billets d’entrée et de publicité sur le site notamment. Un montant d’argent est exigé par USports ou l’ASCS, mais les revenus sont supérieurs à ces montants.

Le comité organisateur est aussi supporté par les employés du Service des activités sportives qui ont une grande connaissance de la logisitique et des protocoles. L’expérience de ses employés joue un rôle primordial dans le bon déroulement des événements, mais également dans sa capacité à créer des rendez-vous de très haute qualité pour les étudiants-athlètes. Il arrive même que des comités organisateurs contactent les gens de l’Université Laval pour obtenir leur aide et leurs conseils.

Mathieu Tanguay, chargé de communication pour le Rouge et Or, fait partie de ces gens impliqués lorsque des championnats canadiens ont lieu au PEPS. « On s’occupe de l’hébergement, de la webdiffusion, de l’organisation du banquet des étoiles. Il n’y a pas nécessairement d’exigences de base pour chacun de ces éléments, mais c’est important pour nous de faire vivre une belle expérience aux athlètes. »

Le collège Champlain St-Lambert a quant à lui accueilli le championnat canadien de soccer collégial féminin, cet automne. Vince Amato, coordonnateur des sports à Champlain-St-Lambert, mentionne lui aussi les avantages qu’il y a à organiser des championnats. « C’était la cinquième fois que nous étions les hôtes de championnats canadiens depuis mon arrivée. C’est toujours un moment fort parce que ça permet de rassembler la communauté étudiante, mais aussi les commerces locaux autour d’un événement qui fait rayonner le collège.

M. Amato donne l’exemple de la webdiffusion des matchs. « Nous essayons d’impliquer le plus d’étudiants possibles dans toutes les tâches. Pour la webdiffusion, ce sont nos étudiants en cinéma et nouveaux médias qui y ont travaillé. Ça leur permet de gagner de l’expérience au-delà de leurs cours. Il y a même un professeur qui a vu ce qui se faisait et maintenant la webdiffusion d’événements est devenue une partie intégrante de son cours. »

Pour Julie Dionne comme pour Vince Amato, l’avantage financier est aussi un argument en faveur de l’organisation de championnats. Les coûts sont très élevés pour envoyer une équipe à l’autre bout du pays en avion. M. Amato parle de 30 000 à 40 000$. Juste pour ça on peut dire que c’est rentable à la fin de garder leurs équipes à la maison.

Dans ce cas, on imagine que la plupart des institutions se lancent sur les appels d’offres. Ce n’est pas si évident.

Pour chaque championnat à organiser, USports, l’ACSC ou le RSEQ lance un appel d’offres. Les organisations intéressées à déposer leur candidature doivent monter une présentation en réponse à un cahier de charges exigées incluant un cadre financier.

« Il faut démontrer qu’on a les installations, l’hébergement, que notre équipe sera assez compétitive parce qu’elle sera qualifiée automatiquement, mais aussi parler du rayonnement de l’événement sur la communauté. C’est assez important comme travail, mais avec le temps, on a développé beaucoup d’expérience. USports nous fait confiance et sait qu’on sera capable d’offrir quelque chose de bien », nous explique Julie Dionne.

Au niveau collégial, la procédure est semblable. Dans le cas d’un championnat canadien, c’est d’abord le RSEQ qui fait un choix parmi les intéressés avant de soumettre cette candidature à l’Association canadienne du sport collégial. « Nous devons démontrer que nos sites de matchs sont adéquats et que l’hébergement sera disponible. Nous réservons des salles de conférence. Il n’y a pas de politique quant à la fourniture de nourriture, mais nous nous arrangeons avec des partenaires locaux. »

L’organisation de championnats canadiens universitaires ou collégiaux est donc un avantage à plusieurs niveaux. Oui, financièrement, mais aussi pour l’expérience vécue par les athlètes comme par les organisateurs et les étudiants impliqués. Et ça permet de vivre de beaux moments. Comme la fois où des étudiants de Champlain St-Lambert installés dans les gradins ont accueilli l’équipe de soccer féminine qui représentait la Colombie-Britannique avec des drapeaux de leur province. C’est aussi une occasion pour des équipes sportives des écoles avoisinantes de venir voir du sport de haut niveau et de s’inspirer.

Le seul championnat canadien en sol québécois cet hiver sera celui du hockey universitaire féminin du 16 au 19 mars à l’aréna du CEPSUM. Certainement une occasion à ne pas manquer de voir à l’oeuvre plusieurs des meilleures joueuses de hockey au pays. Assurément de futures joueuses professionnelles avec la création de nouvelles ligues.

Pour acheter des billets –> ICI

Calendrier des championnats canadiens universitaires et collégiaux à venir

  • Volleyball collégial féminin 8 au 11 mars à Nanaimo, C.B.
  • Volleyball collégial masculin 8 au 11 mars à Toronto, ON
  • Athlétisme universitaire 9 au 11 mars à Saskatoon, SK
  • Basketball universitaire féminin 9 au 12 mars à Sydney, N.É.
  • Basketball universitaire masculin 10 au 12 mars à Halifax, N.É.
  • Basketball collégial féminin 15 au 18 mars à Hamilton, ON
  • Basketball collégial masculin 15 au 19 mars à Calgary, AB
  • Hockey universitaire féminin 16 au 19 mars à Montréal, QC
  • Hockey universitaire masculin 16 au 19 mars à Charlottetown, I.P.É.
  • Volleyball universitaire féminin 17 au 19 mars à Vancouver, C.B.
  • Volleyball universitaire masculin 17 au 19 mars à Hamilton, ON
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