Crédit photo : Michael Pigeon

Du basketball comme on en a eu en fin de semaine, ça vaut de l’or. Des émotions fortes, du jeu spectaculaire et intense. Les demi-finales et finales du basketball collégial et universitaire québécois méritaient le déplacement. Résumé de ce que nous ont offert nos meilleurs étudiants-athlètes du basket québécois.

Au niveau universitaire, on a eu des matchs spectaculaires et de grandes performances. À la fin, ce sont les Citadins de l’UQAM qui auront tout raflé et qui iront maintenant représenter le RSEQ au niveau canadien à partir de jeudi pour les femmes et de vendredi pour les hommes. Dans les deux cas, l’adversaire au premier tour sera les Ravens de Carleton.

La fin de semaine a été tout aussi explosive au niveau collégial Division 1. Le cégep Édouard-Montpetit à Longueuil recevait les huit dernières équipes en lice. Les quatre matchs de samedi ont offert des surprises, des performances magistrales et du jeu très intense. Dimanche, les matchs pour les troisième places féminine et masculine ont permis aux joueuses et joueurs de donner un dernier spectacle à leurs partisans. Les finales quant à elles ont été une démonstration de détermination fantastique.

D’abord, chez les femmes, les Blues de Dawson affrontaient les Géants de St-Jean.

Crédit photo : Michael Pigeon

Dawson avait obtenu son billet en créant LA surprise, battant les grandes favorites, les Cavaliers de Champlain-St-Lambert 71-62. La garde Lily-Rose Chatila a été la leader incontestée du côté des gagnantes avec ses 20 points, 5 vols de balle et 6 rebonds et bien sûr son travail en défensive face à la joueuse par excellence Chloe Oliver et Anaïs Levasseur. Mais elle n’était pas seule, Christine Geraldo. Naima Diawara, Sharmel Reid, Marie-Denise Ntambue et Shaylan Greaves ont toutes grandement contribué. Notons cependant la performance étincelante de Divine Dibula avec 25 points et 21 rebonds dans la défaite.

St-Jean a défait les Dynamiques de Ste-Foy en demi-finale. Avec 26 points et 7 rebonds, la joueuse tout étoile Rosalie Mercille a fait ce qu’on s’attend d’elle, jouant 38 des 40 minutes du match. La centre Charlotte Gagné a ajouté 18 points tandis que Léa Riopel a contribué avec 7 points et 4 aides. St-Jean a dominé l’essentiel de la rencontre, menant par 14 à la demie et par 10 après trois quarts. Mais dans les 10 dernières minutes, Amandine Amorich a volé trois ballons et inscrit 6 points, Sophie Bergeron a quant à elle volé deux ballons et aussi ajouté six points, mais malgré la poussé le match s’est terminé 70-67. Amorich a conclu la rencontre avec 25 points et Victoria Brideau en a ajouté 23 en plus de 12 rebonds.

Amandine Claire Amorich / Crédit photo : Michael Pigeon

La finale s’est amorcée sur les chapeaux de roue pour Dawson. Et les « basket moms » assises derrière mon fils et moi avaient visiblement hâte que les Géants trouvent leur rythme. L’avance était de 16-7 après 10 minutes. Au début du 2e quart, avec un retard de 11 points, Rosalie Mercille a sonné le réveil des troupes avec un tir en foulée réussi combiné à une faute qui a permis de convertir le tout en un jeu de trois points.

À partir de là, le momentum a complètement changé. Mercille a forcé ses adversaires à commettre quantité de fautes, ce qui lui a permis de tirer 16 lancers francs, qu’elle a tous réussis en route vers un match de 20 points. La frustration devenait palpable pour les joueuses de Dawson. Lily-Rose Chatila terminant le match blanchie au pointage et éjectée du match sur cumul de fautes. Mais au-delà du travail de Mercille, il faut souligner une performance collective extraordinaire de la part des Géants.

Sophie-Anne Bouffard gagne une autre bataille sous le panier pour St-Jean / Crédit photo : Michael Pigeon

D’abord Sophie-Anne Bouffard. Sans mot à la fin du match pour exprimer sa joie, la joueuse du match a été plus qu’impressionnante. C’est une « tough », une vraie. Ses batailles pour arracher des rebonds (13 au total) et voler des ballons (3) devraient être mises dans une capsule et enseignées aux jeunes joueurs de basket. La taille, le poids, le talent, c’est une chose. L’éthique de travail et le désir de tout donner pour son équipe, c’est autre chose. Une performance inspirante que certaines anciennes grandes championnes du basket québécois ont vu et ont remarqué.

Lily-Rose Chatila au rebond face à Mercille et Bouffard / Crédit photo : Michael Pigeon

Ajoutons à cela le travail d’Eve Atchampone qui a imposé un rythme rapide au match inscrivant 13 points au passage, celui de Kayla Couturier qui a marqué 10 points, mais qui a surtout intercepté 5 ballons. Clara Bergeron a partagé le travail avec Charlotte Gagné sous le panier. Elle a inscrit 12 points et volé 3 balles. Enfin, Léa Riopel n’a inscrit aucun point, mais son énergie a fait une différence alors qu’elle a notamment récolté huit rebonds.

Pour Dawson, Marie-Denise Ntambue a excellé avec 21 points, réussissant 47% de ses tirs. Elle a été choisie joueuse du match pour les médaillées d’argent.

Les Cavaliers de Champlain St-Lambert ont gagné le match pour la troisième place face à Ste-Foy par la marque de 68-62. Un match où les variations de momentum ont permis d’avoir un match serré jusqu’à la fin. Les fautes ont finalement été fatales à Ste-Foy alors que trois joueuses dont Amorich n’ont pu compléter la rencontre qui était à égalité avec un peu plus de trois minutes à faire. L’entraîneur Georges Germanos des Cavaliers avait la gorge nouée après la rencontre. « Ce n’était pas la médaille que nous voulions, alors ça reste difficile de terminer comme ça. »

Chloe Oliver / Crédit photo : Michael Pigeon

Chez les hommes, la finale mettait aux prises l’équipe la plus dominante du circuit depuis le retour des Fêtes, les Blues de Dawson et l’équipe #1 au classement et dernière à avoir vaincu Dawson, les Cheetahs de Vanier.

Crédit photo : Michael Pigeon

Vanier s’était qualifié samedi en prenant la mesure des Aigles d’Ahuntsic par un pointage sans équivoque de 67-49. Avec un taux de réussite de 26% dont seulement 2 en 15 de la ligne des trois points, Ahuntsic pouvait difficilement faire le poids face à une mahcine de Vanier bien huilée menée par les Raphaël Dumont, Louis Daoust, Liam Daniel Ngos,Yanis Malanda et Arnaud Konan.

Quant à Dawson, ils ont joué un match impeccable contre la puissante offensive de Brébeuf. À partir de la fin du deuxième quart, ils ont dicté l’allure de la rencontre. Toutefois, une poussée tardive de fin de match a transformé une avance de 14 points avec moins de 5 minutes à jouer à une avance de trois points avec 1:10 encore au cadran. Mais ce fut trop peu trop tard pour le joueur par excellence de la saison Édouard Benoît (21 points, 15 rebonds) et sa troupe.

La finale en a donné pour son argent aux spectateurs présents dans les gradins bien remplis. Pas moins de huit joueurs ont inscrit au moins 10 points dans un match où le rythme était endiablé et au cours duquel la bataille psychologique a pris une place importante.

Arnaud Konan devant Christian Payawal / Crédit photo : Michael Pigeon

Les Blues de Dawson ont imposé leurs façons de faire très tôt prenant les devants 21-8 après moins de 7:30 de jeu. Mais Vanier s’est replacé avant la fin du premier quart avec deux paniers d’Arnaud Konan et un 3-points de Carl Emmanuel Cleophat pour aller en pause avec un déficit de 21-15. Puis, au deuxième quart, Vanier a eu le dessus 25-18 notamment grâce aux 13 points de l’excellent Raphaël Dumont qui a réussi trois tirs de 3-points en moins de deux minutes pour donner les devants aux Cheetahs 40-39 à la mi-temps.

Au troisième quart, les Blues ont resserré la défensive et Iman Kheirati a démontré toute l’étendue de son talent avec sept points, deux rebonds, deux vols de ballon, un bloc et une aide. L’avance était de 59-55 en faveur de Dawson avec un dernier quart à jouer. Et cette fois, c’est Christian Payawal qui a fait des siennes avec sept points et pas moins de six vols de ballon dans ce seul quart, pour un grand total de neuf dans le match. Pas le plus grand ni le plus costaud, ce Payawal est rapide comme l’éclair avec un flair indéniable. Son travail a été essentiel pour mettre le match hors de portée pour Vanier.

Iman Kheirati est un des joueurs les plus spectaculaires du basket collégial québécois / Crédit photo : Michael Pigeon

Au son de la sirène, les Blues de Dawson ont pu célébrer le 16e titre de leur histoire en Division 1 du basketball collégial, le premier depuis 2006. En plus de Kheirati (18 points, 10 rebonds, 5 vols, 2 blocs) et Payawal (14 points, 9 vols), il faut souligner l’apport de Dieudonné jr. Uzubahimana qui a inscrit 16 points dont trois tirs de 3-points et Schumel Sheperd (20 points, 4 aides).

Raphaël Dumont (19), Louis Daoust (12) , Yanis Malanda (12) et Arnaud Konan (10) ont été les plus productifs chez les Cheetahs qui auront l’ocacsion de se reprendre aux championnats canadiens à Calgary du 16 au 19 mars prochains.

À noter que les dynamiques du Collège Jean-de-Brébeuf ont terminé troisièmes en vertu d’un gain de 77-68 face aux Aigles d’Ahuntsic. Édouard Benoît a été dominant, c’est le moins qu’on puisse dire, avec 34 points, 18 rebonds et 4 aides pour mener les sins à la victoire. Brébeuf a mené de bout en bout. Mis à part la fin du deuxième quart, les Aigles, privés de Khaly Amadou Thiam, joueur défensif de l’année, n’ont pas été en mesure de s’imposer durant le match.

Édouard Benoît / Crédit photo : Michael Pigeon

Difficile d’avoir une fin de semaine aussi remplie en intensité que celle qu’on vient de vivre dans le réseau du sport étudiant. Le basketball, mais également le volleyball et le hockey universitaires ont offert des moments de grâce aux athlètes, entraîneurs et supporteurs. Je ne peux que réitérer à quel point notre sport collégial et universitaire fait vivre de belles émotions à ceux qui choisissent d’embarquer.

Il reste encore de belles émotions à vivre lors des différents championnats canadiens. Il n’est jamais trop tard pour se laisser tenter.

P.S. Tout au long de ma journée de dimanche passée aux abords du terrain de basket, je me suis demandé pourquoi l’annonceur maison parlait français en anglais. Au départ, je me suis dit que la présence d’équipes provenant de cégeps anglophones pouvait justifier cette façon de faire. « Fair enough » comme dirait l’autre. Cependant, ce fut la même chose lors du match entre Ahuntsic et Brébeuf. L’argument ne tenait plus. Mais bon, ça devait être pour les gens branchés aux quatre coins du monde. Mais de grâce, pourquoi traduire le nom des Géants en « Giants »? Je n’ai pas entendu l’annonceur parler des Bleus de Dawson ou des Guépards de Vanier. Bref, ça m’a agacé alors que j’étais dans un cégep francophone.

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