Crédit photo : Matt Garies
Le volleyball est le deuxième sport comptant le plus grand nombre d’inscriptions au RSEQ derrière le basketball. Pas surprenant qu’avec autant d’athlètes, on finisse par créer une formidable élite. Et cette élite nous a donné du jeu d’un calibre et surtout d’une intensité difficilement égalable toute la fin de semaine. Universitaire, collégial, masculin, féminin, le jeu a été extraordinaire.
Au niveau universitaire, les demi-finales deux de trois nous ont donné du jeu spectaculaire, avec notamment un affrontement Carabins-Martlets qui restera dans les annales du volleyball universitaire québécois.
Pendant ce temps, au niveau collégial, les meilleures équipes féminines et masculines avaient rendez-vous au gymnase du cégep de l’Outaouais pour le championnat provincial.Si les Lynx d’Édouard-Montpetit ont survolé le tournoi féminin, les Volontaires de Sherbrooke ont dû puiser au bout de leurs ressources pour aller chercher le titre.
Martlets et Carabins : WOW!
La demi-finale fémine entre Montréal et McGill s’annonçait comme un affrontement prometteur. Mais qui aurait pu prévoir un tel dénouement. Sept manches remportées de chaque côté, 311 points pour Montréal, 303 pour McGill, 393 réceptions défensives au total, 23 as pour Montréal, 22 pour McGill. Mais ça ne dit rien sur toute l’intensité vécue par les joueuses.
Le match #1 a été gagné en cinq manches par McGill. 25-21, 25-19, 23-25, 20-25, 16-14. McGill amorçait les éliminatoires sans sa passeuse régulière Audrey Trottier incommodée par une commotion cérébrale. C’est donc Charlotte Chouinard-Laliberté qui était en charge de mener l’attaque des Rouges. Elles ont connu un départ solide avant d’échapper la 3e manche et de commettre de nombreuses erreurs à l’attaque en fin de 4e. C’est ainsi que les deux équipes se sont retrouvées dans une bataille de tous les instants où McGill a fini par sortir victorieuse.
Au deuxième match, Clara Poiré et Rachel Leduc ont amorcé la rencontre en force permettant aux Martlets de l’emporter 25-22. Par la suite, l’équipe d’Olivier Trudel a pris le contrôle. Olympe Desmedt, Maude Babin et Gabrielle Fortin ont été les plus prolifiques à l’attaque, mais Desmedt a en plus ajouté 14 réceptions défensives. Les Carabins ont finalement gagné les trois sets suivants 25-19, 25-19 et 25-17. Et rendez-vous à McGill dimanche pour déterminer l’équipe finaliste qui allait également s’assurer un billet pour le championnat USports.

Clara Poiré / Crédit photo : Matt Garies
Devant une foule survoltée, les Martlets et les Carabins ont offert une prestation dont on se souviendra très longtemps dans le monde du volleyball. La première manche a été serrée jusqu’à une série d’as de Gabrielle Fortin qui a donné du momentum à Montréal qui l’a finalement emporté 25-20. Au retour, c’est l’attaquante étoile Victoria Ianotti qui a pris les choses en main pour permettre à McGill de créer l’égalité en l’emportant à leur tour 25-20. Par la suite, les échanges sont devenus invraisemblables avec des réceptions défensives à la tonne. Chaque équipe donnait tout ce qu’elle avait à chaque point. Résultat, les manches 3 et 4 se sont terminé par des pointages de 27-25 en faveur de McGill puis de 29-27 pour Montréal.
Le cinquième et ultime set s’est amorcé sur les chapeaux de roue pour McGill. Victoria Ianotti à l’attaque et deux blocs clés de Meaghan Smith ont permis aux Martlets de prendre les devants 8-3. Mais les Carabins n’ont pas abandonné. Le travail de Maude Babin notamment a permis aux Bleues de ramener le pointage à 12-10. Ce ne fut toutefois pas suffisant et le match a pris sur une habile deuxième main de la passeuse Chouinard-Laliberté pour mettre la touche finale 15-11. Un très grand match au cours duquel on a eu un total de 188 réceptions défensives. Desmedt (53), Babin (56) et Fortin (57) ont obtenu respectivement les 5e, 4e et 3e plus hauts totaux d’attaques tentées dans un match cette saison par une joueuse des Carabins. Tout ça dans le même match!!!
À noter qu’avec 33 points dans cette rencontre, Gabrielle Fortin des Carabins a établi une marque du RSEQ. Ajoutons à cette statistique, les excellentes moyennes de réussite à l’attaque des deux équipes. McGill a marqué sur 25,6% de ses tentatives alors que Montréal a cumulé un pourcentage de 22,4% À titre comparatif, ces deux équipes avaient été les seules à marquer sur plus de 20% de leurs attaques durant toute la saison, respectivement 20,7% et 20,4%.
Les Martlets devront maintenant transposer toute cette énergie à la semaine prochaine alors qu’elles seront à l’UQAM pour y affronter les Citadins et tenter de mettre la main sur un deuxième titre provincial consécutif. Quant à leurs adversaires, ce sera leur toute première apparition en finale du RSEQ.
Les Citadins ont eu raison du Vert & Or de Sherbrooke en deux matchs de 3-1. Dans les deux rencontres, Sherbrooke s’est très bien débrouillé, mais chaque fois, l’UQAM a su terminer les manches en force, au moment où la tension grimpait. Lors du premier match, les Citadins tiraient de l’arrière lors des deux premières manches avant de coiffer le Vert & Or à la fin. De 18-22 à 25-23 au premier, puis de 14-17 à 25-20 au deuxième alors que la joueuse par excellence au Québec Sabrina Mayer a inscrit cinq des six derniers points du set sur des attaques marquantes.

Crédit photo : Carl Rodrigue
Au deuxième match, on a revu certains de ces moments alors que le Vert & Or menait 16-12 au 2e set avant de l’échapper 25-23. Puis au quatrième, c’était l’égalité 22-22 avant que Noémie Gagné, la passeuse des Citadins ne décide de terminer le travail elle-même en marquant les trois derniers points de siennes.
Dans ce match, on a aussi vu une volonté acharnée de ne rien laisser tomber alors que les récupérations défensives se sont multipliées. De plus, on a clairement choisi de se fier, d’un côté comme de l’autre, à notre attaquante principale. Sabrina Mayer a terminé les huit manches avec 108 attaques tentées pour l’UQAM. Pour Sherbrooke, Jaël-Esther Telfort s’est élancée 87 fois. À noter également le travail de Laura Côté-Collin (20 kills, 34 réceptions) et Anica Pineault (15 attaques marquantes, 30 réceptions).
Sherbrooke et Montréal en finale
Sans surprise, le Vert & Or de Sherbrooke a écrasé les Tigers de Dalhousie en six sets consécutifs, ne permettant à leur adversaire d’inscrire 20 points dans seulement deux de ces six manches. La tâche s’annonçait déjà ardue pour les Tigers face aux champions en titre, mais sans leur central vedette Lucas Condon-Oldreive, la mission devenait pratiquement impossible.
À noter l’efficacité hors norme à l’attaque des Yohan David, Julien Vanier, Xavier Hollands, Elliott Collard et Sébastien Lapensée. 46% des attaques tentées ont marqué pour le Vert & Or. Fascinant quand on pense que leur moyenne était de 32,1% en saison régulière, la seule au-dessus-des 30% dans le RSEQ.
Sherbrooke a terminé troisième au Canada l’an passé et il serait hautement surprenant de ne pas les voir de retour face aux meilleures formations du pays dans quelques semaines. Leur prochain adversaire toutefois est le seul à leur avoir fait connaître la défaite cette saison. Les Carabins ont battu le Vert & Or en cinq manches lors du tout premier match de la saison et ils seront sur leur chemin après avoir vaincu le Rouge et Or en deux matchs.

Guillaume Bisson / Crédit : James Hajjar
Les Carabins ont joué deux matchs systématiques, rapides et efficaces. Malgré les 42,5 points de Nicolas Fortin, le Rouge et Or n’a pas été en mesure de prendre le contrôle des manches en prenant et gardant le momentum. Guillaume Bisson a été particulièrement solide durant ces deux rencontres avec 42,5 points et 13 réceptions défensives. Le passeur Maxime St-Denis a bien travaillé, tandis que le central Nidhal Ridene a été efficace au bloc. Alexis Tournier et Julien Boileau ont aussi apporté un niveau de jeu qu’on souhaite voir face à Sherbrooke.
Les Volontaires poussés à la limite
Le championnat provincial collégial D1 a aussi offert une fin de semaine de pur plaisir aux gens réunis à Gatineau. Bon, évidemment le degré de plaisir varie au gré des victoires, mais pour un observateur, même à partir de son écran d’ordinateur via la webdiffusion, ce fut un vrai délice.
Il faut commencer par le tournoi masculin. Les demi-finales mettaient aux prises les Volontaires de Sherbrooke et les Géants de St-Jean, puis les Cheminots de St-Jérôme et les Titans de Limoilou.
Les Volontaires et les Cheminots l’ont emporté en quatre manches chacun.
Le joueur par excellence Grégoire Mercier-Noël a sans surprise été le meilleur joueur pour Sherbrooke avec 9 attaques marquantes, 3 as et 6 blocs pour 18 points. Marc-Antoine Durocher et David Chaput ont également obtenu 9 attaques marquantes chacun pour les gagnants. Arnaud Bouchard a été le meilleur pour les Géants avec 7 attaques maruqantes et 4 blocs.
Quant aux Cheminots, qui ont dû l’emporter 28-26 au quatrième, pour éviter une manche ultime, ils ont été menés par Guillaume Samson et Anthony Urbain qui ont terminé le match avec 22 (19 attaques marquantes) et 17 points (16) respectivement. Pour les Titans, Thomas Boccardi a inscrit 14 kills, 4 as et un bloc dans la défaite.
Le match pour la médaille de bronze se jouait donc entre Limoilou et St-Jean. Ces derniers ont pris les devants deux manches à zéro, 25-17 et 25-20, avant de voir les Titans réaliser une remontée spectaculaire. 25-12, 25-23 (après que St-Jean ait pris une avance de 21-17) et 15-9. Christian Lafferty a été étincelant avec 28 points dont 22 attaques marquantes pour mener les siens à une la troisième marche du podium.
Pour la médaille d’or, nous avions droit à un match entre la formation qui a terminé première au classement, les Volontaires de Sherbrooke, et les troisièmes, les Cheminots de St-Jérôme, une première pour ces derniers depuis 2017. Sherbrooke a pris le premier set 25-22. Une manche âprement disputée, mais à 22-22, les Volontaires ont profité du superbe travail au contre du central Émile Barrette pour clore la manche.

Image tirée de la page Facebook des Volontaires de Sherbrooke
Comme au premier set, les Cheminots et les Volontaires se sont tenus nez à nez. À 23-23, les Volontaires ont tour à tour raté un service et mis une attaque dans le filet pour laisser filer la manche. Les troisièmes et quatrièmes manches ont continué de donner du jeu intense et soutenu. Sherbrooke a mis la pression sur St-Jérôme en gagnant la 3e 25-22, mais ces derniers sont revenus avec le couteau entre les dents, notamment Alexandre Boilard qui contrait allègrement les attaques ennemies amenant le pointage à 5-1 dès le départ. La manche s’est finalement conclue 25-21 pour les gars des Laurentides.
Au 5e set, la bataille s’est poursuivie jusqu’à 5-5 avant qu’une séquence au service de David Chaput propulse les Volontaires à 9-5. Les Cheminots n’ont pas abandonné, recollant à 11-9. Puis, le joueur par excellence du volleyball collégial, Grégoire Mercier-Noël a fait aller sa magie. D’abord, un solide bloc, puis deux as consécutifs. À 14-9, Émile Barrette et Marc-Antoine Durocher n’ont laissé aucune place à l’attaquant étoile des Cheminots Anthony Urbain. Un contre qui a mis fin au match de façon spectaculaire et qui du même coup qualifiait les Volontaires pour le championnat canadien qui sera disputé à Toronto du 8 au 11 mars.
Les Grégoire Mercier-Noël, Émile Barrette, Marc-Antoine Durocher et David Chaput forment un noyau d’attaquants très efficace permettant au passeur Thomas Marier de distribuer allègrement ses ballons. Le central Thierry Allen et le libéro Xavier Turgeon complètent un groupe solide qui a joué des matchs difficiles toute la saison. La compétition au RSEQ aura certainement préparé l’équipe de Jérôme Ouellet.
Les Lynx, un parcours sans tache
Championnes en titre, les Lynx d’Édouard-Montpetit entraient dans le tournoi comme grandes favorites puisqu’elles avaient terminé au sommet du classement de la saison. Cependant, les Gaillards de Jonquière n’arrivaient pas à Gatineau avec l’intention de jouer les seconds violons. Elles avaient remporté leurs huit derniers matchs, incluant une victoire de 3-1 sur les Lynx.
La journée de vendredi était consacrée aux quarts-de-finale. Édouard-Montpetit a écarté Bois-de-Boulogne en trois manches, tout comme Outaouais l’a fait avec Garneau. Jonquière a battu Sherbrooke en quatre manches. Enfin, Trois-Rivières a causé la surprise de cette première ronde en venant à bout des Nordiques de Lionel-Groulx en cinq sets après perdu les deux premiers.
En demi-finale, les Lynx ont poursuivi leur travail. Une victoire de 25-19, 25-19, 25-23 contre les Griffons de l’Outaouais qui devait se débrouiller sans sa joueuse étoile Maëlle Tournier, blessée depuis quelques semaines. Sophie Descheneaux et Béatrice Dubreuil ont inscrit 18 points chacune dans la victoire. L’excellente Delphine Sephora Menye Obele a conclu le match avec 11 points du côté de l’Outaouais.

Béatrice Dubreuil / Crédit photo : Nicolas Gariépy
De leur côté, les Gaillards se sont qualifiées pour la grande finale en vertu d’un gain de 26-24, 25-18, 25-16 contre les Diablos de Trois-Rivières. Sans surprise, ce sont les joueuses étoiles Anne-Sofie Charette et Florence Lapointe qui ont été les plus productives avec 15 et 17 points. Alexane Baribeau a répliqué avec 15 points pour Trois-Rivières.
Le match pour le bronze a été remporté assez facilement par l’équipe locale. Menye Obele a été la meneuse avec 17 points. Ses coéquipières Camille Fortier et Naomie McWhinney en ont ajouté 12 et 10 respectivement en accomplissant du gros boulot au bloc notamment. Elles ont d’ailleurs été dominantes à ce chapitre tout au long du tournoi.
En finale, le duel tant attendu n’a pas donné droit à un match aussi serré qu’espéré. Mais pour ça, il faut saluer l’extraordinaire performance collective des Lynx. Offensivement, défensivement, en réception comme au service, l’équipe de Louis-Michel Bergeron a offert une prestation sans faille.
En première manche, on a eu droit à un échantillon de l’immense potentiel de la jeune Sophie Descheneaux. La recrue gauchère qui évolue comme attaquante opposée a un talent exceptionnel et des aptitudes physiques qui lui permettent d’entrevoir les plus hauts sommets. Son travail au service comme au filet ont eu un impact direct sur l’issue du set, 25-19, à l’avantage des Lynx.
La deuxième manche a été serrée jusqu’à 11-11 avant que les Gaillards ne prennent une avance de 16-11 au service de l’excellente Florence Lapointe. Les joueuses de Jonquière semblaient en parfait contrôle jusqu’à 21-16. Puis, l’attaquante Béatrice Dubreuil a pris les choses en main pour faire grimper le pointage à 22-20. Mais à 24-21 en faveur des Gaillards, on croyait bien que l’égalité serait créée. C’était sans compter la combativité des Lynx. Un service raté, un bloc et un tip plus tard, on était à 24-24. Le temps d’arrêt demandé par l’entraîneur Daniel Dawson n’a toutefois pas donné les résultats espérés. La passeuse Elle-Marie Fillion y allant de deux as pour conclure la manche.
Les Lynx ont poursuivi sur leur air d’aller au début du 3e set se forgeant une avance insurmontable de 11-3 pour finalement gagner la manche 25-11, le match et le championnat.

Crédit photo : Julie Paquin
Un jeu collectif de tous les instants. Il faut souligner le travail exceptionnel de la libéro Ilona Millan qui a su remonter les attaques adverses de manière magistrale pour faciliter l’exécution de sa passeuse. Aussi, au filet, les Charlotte Gallant et Juliette Gosselin ont bloqué une multitudes de ballons tout au long de la fin de semaine. Et bien sûr, Béatrice Dubreuil et Sophe Descheneaux qui ont produit la majorité des points.
Ah et question d’en rajouter une couche, elles ont fait ça sans la joueuse par excellence du RSEQ, Oriane Racine.
L’équipe est prête pour le championnat canadien. Une équipe à maturité, talentueuse et complète. Peut-on rêver à un premier titre national pour une équipe du Québec depuis Garneau en 2006? C’est ce qu’on verra à Nanaimo en Colombie-Britannique à partir du 8 mars prochain.