Crédit photo : ImaginAction
Les séries éliminatoires du hockey universitaire féminin s’amorcent ce jeudi alors que les Stingers de Concordia recevront la visite des surprenantes Gaiters de Bishop’s. Pendant ce temps, les Carabins de l’Université de Montréal affronteront les GeeGees d’Ottawa. À quoi s’attendre?
La saison dernière, les Stingers de Concordia ont survolé les championnats provincial et national de hockey féminin en gagnant leurs sept matchs par un total de 25 buts à deux. Malgré le départ de nombreuses joueuses étoiles, l’équipe dirigée par Julie Chu et Caroline Ouellette a connu une saison régulière encore plus solide en 22-23. Est-ce suffisant pour croire que la victoire sera aussi éclatante? Analysons tout ça avant de mettre notre p’tit deux.
Bishop’s (4) vs. Concordia (1)
Sur cinq affrontements cette saison, les Stingers en ont gagné quatre dont un prolongation. Concordia a également dominé largement au chapitre des tirs avec une moyenne de 31,2 contre 19,6 par match. Cependant, trois des cinq matchs ont été décidés par la mince marge d’un seul but. Au total, les Stingers ont eu le dessus 16-12 dans les buts. C’est donc dire qu’on peut s’attendre à du jeu serré entre les deux formations.
Pour la défenseure étoile Marie-Camille Théorêt des Gaiters, le défi est certainement de taille. « Sur papier, c’est clair qu’elles forment la meilleure équipe, mais on n’a pas peur d’elles. On a eu un début d’année 2023 rough mais on a retrouvé notre identité et on est confortable. »

Marie-Camille Théorêt / Crédit photo : Emma McGregor
De son côté, l’attaquante Rosalie Bégin-Cyr des Stingers est prête. « Bishop’s joue physique, elles sont opportunistes. On ne veut pas leur laisser de chance. La clé sera de jouer comme on l’a fait depuis Noël. Amener des rondelles au but et mettre de la pression.»
Est-ce que la pression de répéter l’exploit de l’an passé pèse lourd dans le vestiaire des Stingers? Selon Bégin-Cyr, il était clair dès le début de la saison qu’il fallait faire une coupure avec l’année précédente. « On a une équipe beaucoup plus jeune après avoir perdu un paquet de finissantes. Mais on est confiante. On a gardé le même système et je sais que les jeunes vont se lever. On a encore deux trios qui étaient là l’an passé en plus de notre gardienne.»
Théorêt, Bégin-Cyr et Emmy Fecteau – meilleure compteuse des Stingers cette saison – se sont côtoyées lors des Universiades en janvier avec Équipe Canada. Ça devrait ajouter un peu de piquant aux matchs. « Je vais peut-être les écoeurer un peu plus », nous annonce la défenseure des Gaiters avec le sourire avant d’ajouter : « Ce sont des gamers, il faut les avoir à l’oeil. » De son côté, Rosalie Bégin-Cyr nous a confié qu’elle voudra s’assurer de ne pas perdre ses confrontations contre Théorêt quand je lui ai rapporté les paroles de son adversaire.
Nonobstant, la rivalité entre ces joueuses, les deux ont souligné l’importance de rester calme et posée en se concentrant à bien faire leur travail pour exercer leur leadership.

Rosalie Bégin-Cyr / Crédit photo : Kyran Thicke
Outre les trois joueuses mentionnées qui ont toutes été nommées au sein d’une des deux équipes d’étoiles du RSEQ pour cette saison, il faudra surveiller Émilie Lavoie, Chloé Gendreau, Alexandra-Anne Boyer ainsi que les soeurs Léonie et Alice Philbert chez les Stingers. Gendreau a amassé 6 points en cinq rencontres contre Bishop’s alors qu’Alice Philbert a été choisie comme comme gardienne sur la première équipe d’étoiles en vertu de son efficacité de ,932 et de ses quatre jeux blancs. Cependant, Alice a été moins efficace contre les Gaiters avec un taux de réussite de ,887.
Chez les Gaiters, Neleh Vigneau Sargeant s’est taillée une place sur la deuxième équipe d’étoiles. Il y a aussi Maude Pépin et Angélique Page qui ont été les plus productives face à Concordia avec trois points chacune cette saison. Enfin, il sera intéressant de voir le travail de la gardienne Aglaé René de Cotret. Elle est le choix de l’entraîneur-chef de l’année Dominic Desmarais pour amorcer la série, mais Charley Wing a obtenu de meilleures performances contre Concordia.
Ottawa (3) vs. Montréal (2)
Une série que tout fan de hockey se devrait d’avoir à l’oeil s’annonce entre les GeeGees et les Carabins. Ce sera évidemment l’occasion de voir à l’oeuvre la joueuse par excellence du circuit universitaire québécois, Audrey-Anne Veillette des Carabins. Cependant, elle et ses coéquipières affronteront une équipe qui leur a causé des maux de tête en saison régulière.
Les GeeGees sont menées par une attaquante très talentueuse en Abygail Muloughney. Celle-ci a d’ailleurs amassé six points face aux Carabins cette saison. Jade Todd a aussi très bien fait avec 5 points en autant de match pour Ottawa. Cependant, c’est le duo devant le filet qui a été particulièrement étincelant face aux Bleues. Si Alice Philbert des Stingers et Aube Racine des Carabins ont été sélectionnées sur les équipes d’étoiles, Aurélie Dubuc et Mahika Sarrazin forment assurément le duo le plus solide. Dubuc a stoppé 53 des 55 tirs dirigées vers elle lors de ses deux matchs contre Montréal alors que Sarrazin a repoussé 90 des 97 rondelles reçues.

Audrey-Anne Veillette / Crédit photo : James Hajjar
Pour Audrey-Anne Veillette, la rivalité entre les deux équipes est une bonne source de motivation. « On a eu de la misère contre elles en début de saison, mais on s’est replacé après. »
Afin de se préparer adéquatement, Veillette a choisi de se tenir loin des réseaux sociaux et de l’attention médiatique pour la fin de saison. « C’est l’fun tout ça, mais l’important c’est de se concentrer sur ce que j’ai à faire et sur l’équipe. Oui, il y a une pression de gagner parce qu’on reçoit le championnat canadien et qu’on veut arriver en bonne position dans le tournoi, mais il faut avoir du plaisir à jouer. C’est une leçon que j’ai retenue de mon expérience aux Universiades. Je sais que c’est cliché, mais il faut y aller un match à la fois sinon on va se perdre.»
Celle qui a inscrit 26 buts cette saison, un record d’équipe, tient à mettre aussi la lumière sur ses coéquipières. « J’ai joué avec Raphaelle (Pouliot), Jessika (Boulanger) et Laurie-Anne (Éthier) cette saison et elles ont très bien joué. » Il faut ausi mentionner le travail de la recrue de l’année Jade Picard et de ses coéquipières en défense Kelly-Anne Nadeau et Annabel Faubert notamment pour expliquer les succès des Carabins. Sans oublier la gardienne Aube Racine, nommée sur la 2e équipe d’étoiles du RSEQ.
Pour la défenseure de troisième année des GeeGees Ariane Minville, l’objectif de cette démontrer que l’équipe a sa place parmi l’élite : « Nous sommes vraiment fébriles. Montréal est une très bonne équipe et on a un beau défi devant nous. Nous avons confiance en notre équipe et en nos moyens. On a eu une bonne semaine de préparation et on se sent vraiment prêtes. Nous avons très hâte de jouer. Les Carabins sont probablement les favorites, donc pour nous on est vraiment dans un mindset d’aller là-bas et de prouver que l’on a notre place parmi les meilleures équipes du pays. »

Crédit photo : Hailey Otten
Minville ajoute à propos de son équipe : « On est une équipe rapide et talentueuse, mais aussi très disciplinée défensivement avec beaucoup de hargne. Je crois qu’on est une équipe difficile à affronter, notre échec-avant donne du fil à retorde à nos adversaires. Nos gardiennes de but sont aussi excellentes, dans les meilleures de la ligue selon moi. On travaille vraiment toutes dans la même direction et vers le même but : le championnat national. »
Est-ce que la brigade défensive d’Ottawa saura ralentir Veillette? Pour Minville, la clé sera de lui enlever le plus de temps et d’espace possible pour éviter qu’elle prenne de la vitesse et qu’elle décoche un bon tir. « Je crois qu’on l’a très bien fait jusqu’à présent cette année, donc on va continuer sur cette lancée. »
Les trois premiers matchs de la saison ont été à l’avantage d’Ottawa, mais Montréal a gagné les deux suivants. Le dernier duel s’est terminé 1-0. Est-ce que ça donne le ton? À suivre…