Le début de saison dans le circuit de basketball universitaire masculin nous a offert du jeu excitant. 7 des 15 premiers matchs s’étant soldé par un écart de 5 points ou moins. Et malgré une fiche de 5-1 au sommet du classement, les Stingers de Concordia ont inscrit autant de points qu’ils n’en ont accordés. Et l’UQAM, après avoir échappé ses deux premiers matchs, a remporté ses quatre suivants. Ça promet pour le retour des Fêtes.

Les Stingers de Concordia ont amorcé la saison en force avec une victoire de 78-73 en lever de rideau face aux Citadins sur leur terrain. Un match qui avait rendu très fier l’entraîneur Rastko Popovic notamment parce que c’était un premier match depuis le départ des Olivier Simon et Sami Ghandour. Et aussi parce que Sami Jahan et Steve Mbida Abomo n’y étaient pas. L’équipe a par la suite enchaîné avec quatre autres victoires, dont deux par un seul point, avant de subir un premier échec 83-59 aux mains des Citadins.

Alec Phaneuf / Crédit : Kyran Thicke

Jahan a repris le collier dès le deuxième match du calendrier et il maintient une moyenne de 17,4 points par match, la deuxième meilleure du circuit universitaire québécois. Olivier Koumassou, Alec Phaneuf (aussi 1er pour les aides avec 6/match) et Tyrell Williams (2e pour le % de réussite sur ses tirs), tous des joueurs de deuxième année, maintiennent une moyenne supérieure à 11 points par match. En ajoutant le vétéran Oge Nwoko au rebond, on a un noyau efficace qui fait du bon travail en défensive.

On aura probablement besoin d’un peu plus de production de la part du banc pour conserver sa place au sommet du classement pour Concordia. La recrue Jeremiah Ifejeh fait bien, mais ça en prendra davantage de la part des autres.

Si les Citadins de l’UQAM sont les seuls à avoir renversé les Stingers, ce n’est pas par erreur. L’équipe de Mario Joseph est composée d’athlètes spectaculaires et talentueux. Karim Sabban et Frantson Démosthène sont certainement de lourdes pertes qu’il fallait combler, mais Kevin Civil et Karl-Tommy Laforest sont deux ajouts de très haut calibre.

Civil et Laforest ont tous deux connu de grandes carrières collégiales au sein du programme des Nomades de Montmorency avant de prendre la décision d’aller à Ottawa pour s’aligner avec les Gee Gee’s. Civil y a évolué trois ans avant de transférer à l’UQAM et Laforest a changé d’idée avant le début de la présente saison pour finalement amorcer sa carrière universitaire à Montréal. Avec Alix Lochard, lui aussi un joueur tout étoile à Montmorency lors de ses années collégiales, on a un trio inégalé dans le RSEQ.

Crédit photo : Philippe Malo

Samuel Cayo qui a passé l’été avec l’Alliance de Montréal, Bahaide Haidara qui a évolué trois ans dans la NCAA avec George Mason et St.Francis ainsi que McFadden Jean, un autre ancien des Nomades, complètent le noyau des Citadins. En y ajoutant les tours de 6’8 et 6’9 Anthony- Fitzgerald Félisma et Cheick Dosso ainsi que l’expérience de Jonathan Noël-Jeune, vous avez un groupe redoutable que je considère comme favori pour représenter le Québec au prochain championnat national.

Bien qu’il reste encore beaucoup de basket à jouer, la bataille pour les deux autres places disponibles en éliminatoires semblent vouloir se faire entre Bishop’s, McGill et Laval qui ont compilé une fiche de 2-4 durant la première portion du calendrier.

Après un bon départ (deux victoires, un revers), les Gaiters ont échappé trois matchs serrés contre l’UQAM, Concordia et McGill. Face aux Citadins, le match était à égalité avec 2:17 à jouer. Contre les Stingers, ils ont manqué de temps pour compléter une remontée alors qu’ils tiraient de l’arrière par 8 avec 2:31 à faire pour finalement s’incliner 75-74. Puis à McGill, les Redbirds ont mené le match de bout en bout, entrant au 4e quart avec une avance de 14 points. Mais les Gaiters ont réussi à ramener le pointage à deux points d’écart avec 41 secondes à jouer avant de laisser filer le match par 5 points.

Les deux jeunes attaquants de 6’8 Charles Robert et Étienne Gagnon sont les leaders offensifs de l’équipe depuis le début du calendrier. Robert, joueur de 2e année, est 5e du RSEQ pour les points, 6e pour les rebonds et dans le top 10 pour les aides, le taux de réussite aux lancers francs et les minutes jouées. Gagnon est une recrue qui avait excellé avec les Volontaires de Sherbrooke dans les rangs collégiaux. Il est 9e pour les points, 1er pour les rebonds et 3e pour le pourcentage de tirs réussis.

Charles Robert / Crédit : Gaiters Bishop’s

Les joueurs de deuxième année Carl Dubois et Rowan Halpenny ainsi que ceux de troisième Obinna Dike-Nwagbara et Hisham Saleh et la recrue David Navarro complètent le noyau principal de la troupe maintenant menée par Matt McLean qui a pris le relais de Rod Gilpin, dorénavant impliqué avec l’équipe féminine des Gaiters.

Si l’équipe peut gagner en constance, elle pourrait être dangereuse.

Après 10 saisons à terminer parmi les deux premières au classement du RSEQ incluant neuf participations à la finale québécoise et 6 titres, les Redbirds ne l’ont pas eue facile avec quatre défaites consécutives pour amorcer la saison, dont deux par deux points ou moins. Par contre, ils ont su terminer en force avec des victoires de 85-68 contre Laval et 69-64 contre Bishop’s, deux matchs qu’ils ont mené de bout en bout.

Sam Jenkins, Haris Elezovic et Cam Elliot sont les trois joueurs qui passent le plus de temps sur le court. Ils ont la lourde tâche de faire oublier les départs de Jamal Mayali, joueur par excellence en 2021-2022, de Quarry Whyne et de Sidney Gauthier. Le transfuge de l’université du Cap-Breton et ancien de Thetford Ibrahim Gosselin-Diawara ainsi que le meneur de 5’8 Sean Herscovitch complètent le cinq partant régulier.

Sam Jenkins / Crédit : Matt Garies

Samuel Chaput, anciennement de Monmouth dans la NCAA, Kevin Li et Zachary Lavoie-Touré sont les joueurs les plus utilisés en relève. Si Jenkins (3e du RSEQ avec 17,2 pts/match), Elezovic (2e avec 9,2 rebonds) et Chaput (12,5 points) apportent une contribution offensive de qualité, tout comme chez les Stingers, on devra espérer encore plus de la part du reste du groupe.

McGill est avant-dernier avec 41,2% de ses tirs réussis et dernier avec 46,1% des tirs réussis contre eux. Une combinaison qui ne ment pas. Cependant l’équipe de Ryan Thorne mène pour les passes décisives et vient au deuxième rang pour les vols de balle et le taux de réussite du 3-points. Quelques ajustements et ça pourrait faire la différence pour l’équipe la plus titrée de l’histoire du basket québécois.

Enfin, le Rouge et Or de l’Université Laval. Nathan Grant est en train de former une belle équipe de basket à Québec. La saison dernière, c’est par les règles de bris d’égalité que le Rouge et Or a été éliminé après avoir compilé une fiche de 4-8, la même que l’UQAM et Bishop’s. Laval avait également inscrit le deuxième plus haut total de points parmi les cinq équipes du RSEQ.

Cette saison encore, malgré le départ de Marc-André Fortin, l’offensive est au rendez-vous et la défensive fait défaut. Après deux victoires convaincantes contre McGill et l’UQAM pour lancer les hostilités, le Rouge et Or a baissé pavillon par une moyenne de 11 points à ses quatres rencontres suivantes.

Sidney Tremblay-Lacombe est le meneur du RSEQ avec 18,8 points et deux vols de ballon par match. Steeve Joseph (7e) et Saydou Sall (12e) font également très bien avec des moyennes respectives de 13,5 et 12,8 points par match. Joseph est aussi 2e pour les passes décisives et champion des lancers francs avec 93,8% de réussite. La recrue Ismaël Diouf est le meilleur des siens au rebond. Brandon Massimo Maniani Wembe complète le quintet partant.

Sidney Tremblay-Lacombe / Crédit : Mathieu Bélanger

Loïc Savard, Emerick Prince, Simon Giguère et Alexandre Philipon sont quant à eux les joueurs les plus utilisés à partir du banc. Un groupe encore jeune qui gagne beaucoup d’expérience en touchant le terrain avec régularité, mais qui ne manque certainement pas de talent.

Il faudra cependant réduire drastiquement le nombre de revirements et en créer davantage. Cet aspect du jeu se traduit par de nombreuses chances de marquer accordées aux adversaires. Laval est l’équipe qui a, de loin, accordé le plus de tirs à ses adversaires.

Au retour des Fêtes, la bataille reprendra de plus belle et il sera assurément très intressant de voir si une équipe prendra la pôle ou si le classement se resserrera. Une chose est certaine cependant, le spectacle sera au rendez-vous.

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