Photo : La Presse canadienne
Le rapport du Comité sur le développement du hockey présidé par Marc Denis a déposé son rapport sur le bureau de la ministre Charest le 22 avril dernier. Ce jeudi, les conclusions ont été rendues publiques. Prioriser le développement et la stabilité du hockey universitaire québécois est une des pistes d’action proposées pour optimiser le développement du talent.
Le rapport de 50 pages (que vous pouvez consulter en cliquant ici) débute en rappelant le mandat du groupe de travail composé de 16 membres dont la notoriété et l’expérience dans le monde du hockey ne sont plus à démontrer. Ensemble, ils avaient à établir un portrait de la situation du hockey au Québec, soulever les enjeux en matière de développement de ce sport et de trouver des pistes de solution afin d’assurer le futur de notre sport national.
Au terme des travaux, neuf grandes recommandations suivant des constats et contenant des pistes d’actions sont présentées :
- Hisser le hockey au rang de sport national du Québec
- Inclure l’apprentissage du patin sur glace dans le programme scolaire du primaire
- Rendre le hockey accessible pour tous
- Prioriser le développement du hockey féminin
- Prioriser le plaisir du jeu chez les enfants
- Optimiser le développement du talent de nos athlètes
- Accroître le respect et la sécurité au hockey est plus nécessaire que jamais
- Doter le Québec des infrastructures appropriées au développement du hockey
- Conférer à Hockey Québec le pouvoir de gouverner et de guider l’avenir du hockey québécois
Le rapport contient environ 185 pistes d’action et évidemment, elles seront toutes analysées et décortiquées par des gens qui ont toute l’expertise nécessaire pour en comprendre la faisabilité. Le président du comité Marc Denis a toutefois souligné que les recommandations ont laissé toute la marge de manoeuvre nécessaire pour permettre de les rendre applicables et surtout malléables selon les réalités du terrain.
Mon attention a été particulièrement attirée par les volets qui touchent le hockey en milieu étudiant.
D’abord, le rapport propose d’inclure l’apprentissage du patin dans le programme scolaire au primaire. Une initiative inspirée de ce qu’on peut voir en Norvège par exemple avec le ski de fond et en Australie avec la natation. Une suggestion qui aurait pour effet de non seulement promouvoir l’intérêt pour le hockey, mais aussi de faire bouger les jeunes et d’initier les communautés ethniques, sous-représentées dans le hockey, dans un objectif de plus grande inclusion.
Ensuite, afin de répondre à la priorité concernant le développement du hockey féminin, le rapport demande d’assurer une offre de service scolaire provinciale pour favoriser l’encadrement optimal des joueuses « Élite » dans un contexte scolaire (Sport-études/concentration sportive). Le rapport fait le constat qu’il existe une faiblesse au niveau des possibilités de développement en raison d’une attribution des ressources estimée inéquitable.
Un autre élément mentionné dans les pistes d’action pour le développement du hockey féminin est de conserver « nos cerveaux » au Québec, en offrant des bourses équivalentes aux aides financières de la NCAA. Cette suggestion est évidemment tout aussi pertinente quand on pense aux gars qui souhaiteront évoluer dans le hockey universitaire ici plutôt que d’aller ailleurs au Canada ou aux États-Unis. Toutefois, la situation du côté masculin est différente puisque la plupart des joueurs des équipes universitaires québécoises proviennent de la LHJMQ et de ce fait ont accès à un programme de bourses spécial du circuit junior majeur québécois.
En ce qui concerne l’optimisation du développement du talent, Marc Denis et son groupe soulignent que l’éducation est omniprésente dans le développement d’un joueur de hockey au Québec, mais le manque de programmes de hockey universitaire réduit considérablement les possibilités. Il s’agit d’un avantage considérable pour les joueurs et les programmes américains. On propose donc évidemment de prioriser le développement et la stabilité du hockey universitaire québécois.
Des questions restent à poser à ce sujet. C’est que le rapport suggère d’établir un programme de bourses, de soutenir financièrement des ligues D1 et D2 masculines ainsi qu’une offre de service adéquate et adaptée aux programmes de hockey universitaire féminin.
On ajoute également qu’il faudra laisser le Ministère et le RSEQ définir le mode de financement de ces programmes, pour un minimum de cinq ans. Les universités devront également s’impliquer pour stabiliser et garantir la viabilité de la ligue et de ses équipes. Veiller à ce que le financement soit lié à une offre de parité entre le hockey masculin et le hockey féminin, conformément aux réalités régionales.
De beaux principes simplistes à mon humble avis. Comme si les universités ne savaient pas que le financement était le nerf de la guerre pour la création de programmes de hockey. Et comme si toutes les universités travaillaient de la même façon. À suivre. On en parlera avec le pdg du RSEQ Gustave Roël dans les prochains jours pour voir quels seront les stratégies à mettre de l’avant.
On propose également de mettre en place, de manière virtuelle, l’ensemble des cours collégiaux du tronc commun et certains cours pour les joueurs de la LHJMQ (ou à d’autres joueurs et athlètes de haut niveau).
Cette nouvelle entité collégiale travaillerait également en collaboration avec les différents cégeps où les
joueurs impliqués étudieraient normalement de manière à offrir les cours complémentaires ou propres
à un programme particulier.
De plus, il est suggéré parmi les pistes d’action de mettre sur pied des programmes qui permettent au hockey associatif et au hockey scolaire de collaborer en matière de développement du talent.
Enfin, la dernière grande recommandation est de conférer à Hockey Québec le pouvoir de gouverner et de guider l’avenir du hockey québécois. Une des pistes d’action suggérées est d’établir une direction responsable du hockey au RSEQ. Quand j’ai posé la question à Marc Denis à propos de la différence entre cette direction et l’actuel secteur hockey indépendant des autres structures du RSEQ, la réponse a été qu’on souhaitait avoir les coudées plus franches à l’intérieur du réseau. J’attends de voir comment. Stéphane Auger saura peut-être m’éclairer prochainement.
Je termine en soulignant qu’un prochain article paraîtra prochainement après que j’aurai parlé aux divers intervenants qui doivent encore prendre connaissance du rapport. Mais une chose est certaine, rappelez-vous de la toute première recommandation, hisser le hockey au rang de sport national du Québec. Si ça se matérialise, ça aura un effet majeur sur le hockey, mais aussi sur tous les autres sports qui auraient dorénavant un statut inférieur.
Bref, un rapport qui fera jaser. Ensuite, il devra faire bouger. À suivre…