Photo : Jamal Mayali des Redbirds de McGill / Crédit : Matt Garies

Après quatre matchs cette saison, les Redbirds de McGill ont réussi à se forger une avance au classement en remportant tous leurs duels. Les équipes qui les suivent ont maintenant une fiche de 2-2. Est-ce à dire que McGill est seul dans la course au titre provincial en 2021-22?

Pour lire le compte-rendu du début de saison au basket féminin, c’est ici.

McGill a terminé au sommet du classement de la saison régulière à sept reprises au cours des huit dernières saisons. L’équipe a remporté cinq championnats provinciaux au passage. La saison dernière, 2019-2020, les hommes en rouge ont terminé au premier rang avec une fiche de 12-4, meilleure attaque et meilleure défense du RSEQ. Ils se sont toutefois inclinés en demi-finale contre les Citadins de l’UQAM. On pourrait d’ailleurs très bien avoir une finale entre ces deux équipes en mars prochain. Mais il reste encore beaucoup de basketball à jouer d’ici la fin du calendrier.

Pour le moment, les Redbirds, entraînés maintenant Ryan Thorne après le départ de David DeAveiro pour les Rams de Ryerson, connaissent un début de saison parfait, mais deux matchs ont été particulièrement serrés.

D’abord une victoire en prolongation lors de la deuxième semaine face à l’UQAM après avoir comblé un écart de 10 points au milieu du 4e quart. Puis, la semaine suivante, les Redbirds ont permis aux Gaiters de Bishop’s de remonter la pente après avoir mené par 11 points vers la fin du 3e quart pour finalement l’emporter par deux points. Ces deux matchs auraient très bien pu prendre une autre tournure. C’est donc dire que tout est loin d’être dans la poche. La compétition demeure féroce.

Sam Jenkins / Crédit photo : Matt Garies

Sur le plan individuel, les vétérans Jamal Mayali et Sam Jenkins ainsi que la recrue Haris Elezovic connaissent un départ canon. Mayali mène la ligue avec 19,5 points par match grâce notamment à ses 14 tirs de trois points, cinq de plus que son plus proche poursuivant. Jenkins est deuxième pour les assistances avec 4,3 par match et Elezovic est 4e pour les points et 2e pour les rebonds réussissant 56,8% de ses tirs du plancher. Le cinq partant est complété par Cam Elliott et Sidney Gauthier.

Thorne, qui a pris les rênes de l’équipe masculine de McGill après 18 ans à la tête de l’équipe féminine, insiste sur l’importance des détails dans la préparation pour la suite de la saison. « Nous devons continuer de travailler toutes les phases du jeu. Les transitions offensives et défensives. Nos jeux scriptés en attaque et en défense. Lorsqu’on cesse de travailler sur les détails, ceux qui continuent de le faire vont finir par avoir le dessus sur vous. Aussi, en tant que nouvel entraîneur, c’est critique pour moi de bâtir mes relations au sein de l’équipe. »

Au deuxième rang du classement, les Stingers de Concordia ont alterné les défaites et les victoires jusqu’à maintenant. Si la constance est difficile à établir en ce début de saison, les hommes de Rastko Popovic misent toutefois sur un solide jeu défensif et leur dernière victoire de 62-44 face à l’UQAM laisse présager des choses intéressantes pour la suite du calendrier.

« Nous avons connu un début de pré-saison très difficile avec beaucoup de blessures et un manque de continuité, mais ca nous a permis d’essayer de nouvelles choses et d’utiliser des formations qu’on aurait jamais pensé utiliser ainsi que de donner des grosses opportunités aux joueurs de première année », nous explique l’entraîneur-chef des Stingers. « Notre défensive continue à s’améliorer. On a réussi à garder Bishops et l’UQAM en bas de 50 points ce qui est très bon, mais nous n’avons pas encore trouvé de la constance en attaque surtout aux lancers de la 3 points. »

Concordia a amorcé sa saison avec une défaite face à McGill avant de l’emporter à son match d’ouverture locale 72-46 face à Bishop’s. La semaine suivante, les Stingers n’ont pas été en mesure de contenir le Rouge et Or leur laissant l’avantage au score du début à la fin du match.

Olivier Simon / Crédit photo : Kyran Thicke

Individuellement, le vétéran joueur étoile Olivier Simon est le grand leader de la formation. Avec 18,5 points par match, il est deuxième de la ligue en plus de trôner au sommet pour les tirs bloqués. Il mène également sa formation pour les rebonds (8,5/pj, 3e de la ligue), le pourcentage de réussite sur les tirs tentés et les minutes jouées. Tout ça en n’ayant obtenu que trois points, tous sur des lancers francs, en 19 minutes lors du premier match face à McGill

Popovic ne tarit pas d’éloges à l’endroit de son joueur étoile, mais il a certainement hâte de retrouver sa formation en santé pour l’épauler. « Olivier Simon connait un très bon début de saison et nous avons hâte de retrouver notre alignement complet après Noël car la ligue est très compétitive et chaque match va être difficile et important pour le classement final. »

À égalité avec les Stingers, les Citadins de l’UQAM connaissaient une solide saison avant leur déconvenue face aux Stingers. Leur seule défaite précédente avait été inscrite en prolongation contre McGill après une victoire de 94-83 face à Laval pour amorcer leur calendrier. Ensuite, une solide prestation des hommes de Mario Joseph a permis de vaincre de façon convaincante les Gaiters 85-69.

Analysant le dernier match face aux Stingers, l’entraîneur-chef des Citadins a dit : « Je crois que l’on a mal débuté la partie. On n’a pas contrôlé les rebonds défensifs. Olivier Simon nous a vraiment fait mal au rebond. En attaque, on n’a pas bougé le ballon. On a été trop individualiste, cela a facilité la défense de Concordia. »

Collectivement, l’UQAM domine après quatre matchs au chapitre des tirs bloqués, des assistances et des vols de balle.

Individuellement, c’est Frantson Démosthène qui est le grand leader de la défensive. Meneur au chapitre des rebonds avec 11,3 par match (2,3 de plus de que Haris Elezovic) et des vols de balle avec 3,5, il est également deuxième pour les tirs bloqués en plus de trôner au sommet de la ligue pour les minutes jouées avec près de 38 minutes par match, trois de plus que Sam Jenkins des Redbirds.

Frantson Démosthène / Crédit photo : Carl Rodrigue

Offensivement, Alix Lochard, qui a terminé parmi les deux premiers pointeurs du circuit universitaire québécois à ses deux premières saisons, est actuellement 6e avec 14,3 pts/pj. Il est 2e au chapitre des rebonds offensifs, 4e pour la précision de ses tirs et 5e pour les assistances. Leur coéquipier Karim Sabban connaît également une bonne saison offensive avec 12 points par match et 3,3 assistances en plus d’être le meneur pour le pourcentage de réussite aux lancers francs. La recrue Samuel Cayo et Jonathan Noël Jeune complètent la formation partante.

L’UQAM est une équipe aguerrie qui est passée bien près de remporter un premier titre provincial depuis 2010 lors de sa dernière saison. Les joueurs en place voudront tout donner jusqu’à la fin. « Je crois on a appris beaucoup de choses lors du premier quart de la saison et on a hâte de recommencer l’année en force », nous annonce Mario Joseph.

Avec une seule victoire au compteur, les champions défendant, les Gaiters de Bishop’s, espéraient un meilleur début de saison malgré le départ de leur as Nervens Démosthène qui évolue maintenant dans la CEBL. Les blessures ont fait très mal à la formation de Rod Gilpin.

Le garde Daniel Levitt (déchirure de ménisque à un genou) pourrait revenir au jeu à la fin janvier, mais sa situation demeure nébuleuse pour le moment. Mais l’avant Daniel Gonzalez-Longarela et le garde Zion Vervroegen ne pourront pas jouer cette saison. Une situation qui rend les choses plus difficiles pour l’entraîneur.

« Ça (la perte de ces trois joueurs) a dramatiquement changé notre formation, mais ça a aussi donné une opportunité à des joueurs de première année comme Charles Robert, Carl Dubois, Rowan Halpenny et Micah Della Foresta d’avoir beaucoup plus de temps de jeu. Le défi lorsqu’on fait jouer des recrues c’est qu’ils sont souvent inconstants dans les premiers moments de la saison jusqu’à ce qu’ils aient la chance d’apprendre les systèmes et de bâtir leur confiance. Toutefois, ce sera payant dans le futur. »

Ibrahim Ngom / Crédit photo : Emery Gbodossou

Tout comme chez les Stingers, les blessures ont eu un impact sur la constance, mais dans les deux cas, un joueur se démarque particulièrement. Pour les Gaiters, il s’agit d’Ibrahim Ngom. Le garde de 5e année est actuellement 3e pour les points et premier pour les assistances. Connor Kelly et Carl Jacob sont les deux seuls autres joueurs à avoir amorcé les quatre matchs pour Bishop’s qui a tout de même donné du fil à retordre à McGill lors de la troisième semaine. Jacob a subi une blessure à une cheville au début novembre qui l’a un peu ralenti, mais son entraîneur croit qu’il sera entièrement rétabli au retour en janvier.

Dans le cas des Gaiters, la clé sera de trouver la constance offensive nécessaire pour obtenir des résultats positifs. « Après une année sans jouer, nous avons maintenant une meilleure impression à propos de nos nouveaux joueurs et sur la façon dont ils se complètent. Je crois que la plupart des équipes de notre ligue essaient juste de s’améliorer et se positionnent pour les éliminatoires. Il n’y a pas une énorme différence entre la première et la cinquième place cette saison. Ça n’a pas été aussi serré dans cette ligue depuis longtemps » observe Rod Gilpin, entraîneur de l’équipe masculine des Gaiters depuis la saison 2008-2009.

Enfin, le Rouge et Or de l’université Laval ferme la marche avec une fiche de 1-3. Après une défaite en prolongation en lever de rideau face à Bishop’s, l’équipe de Nathan Grant s’est inclinée face à l’UQAM avant de renverser les Stingers à Concordia. Lors du dernier match avant la pause, les Redbirds de McGill ont infligé un troisième revers au Rouge et Or par la marque de 76-62.

L’équipe lavalloise est encore très jeune. Ce sont les joueurs de deuxième année Steeve Joseph et Sidney Tremblay-Lacombe qui ont en main le sort du Rouge et Or. Le vétéran et ancien de l’université Sam Houston State Marc-André Fortin apporte une bonne stabilité tandis que la recrue Loïc Savard prend ses marques, lui qui deviendra certainement un joueur dominant dans les prochaines années.

Steeve Joseph : Crédit photo : Mathieu Bélanger

Laval se situe au 2e rang du circuit pour la précision de ses tirs et pour les rebonds. Le match n’est certes pas dans la poche face à une équipe qui se situe parmi l’élite dans ces catégories.

Une fin de saison fort intéressante à prévoir et de belles confrontations à suivre puisque McGill n’est clairement pas seul dans la course au titre. N’hésitez pas à prévoir le visionnement de quelques matchs à votre horaire cet hiver. Surtout avec la présence de spectateurs qui demeure une inconnue à ce moment-ci. Il est possible de voir tous les matchs masculins et féminins de basketball universitaire sur les plateformes Web des équipes.

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