Crédit photo : RSEQ
Ça passe vite une saison de football au Québec. Ne reste en lice que les Alouettes et les Carabins. Pour tous les autres, le prochain match se disputera sous une chaude température en 2022. La fin de semaine qui vient de prendre fin aura donné droit à des moments de joie et de déception, bien entendu, mais elle aura surtout créer des souvenirs et des jalons qui marqueront la vie de centaines de jeunes hommes partout dans la province.
Personnellement, pour une rare fin de semaine je n’ai pas pu voir chacun des matchs au complet. J’en ai vu des bribes, j’ai lu les comptes-rendus, j’ai navigué à travers des centaines de publications sur tous les réseaux sociaux. Je ne prétendrai donc pas pouvoir analyser ces matchs. Pour connaître les détails, le site du RSEQ a fait paraître un texte pour chacune des quatre finales du Bol d’Or disputées.
Les habitués de ce blogue savent tout le respect que je voue aux étudiants-athlètes, aux entraîneurs et à tous ceux qui font que le sport étudiant offre un environnement propice au développement des leaders de notre société. Alors je veux en profiter pour vous dire bravo pour cette saison haute en émotions, en grande performances et pour avoir offert du football de qualité en sécurité et sans éclosion de COVID. On sous-estime tout le travail qui a dû être fait pour préparer et organiser tout ça. Bravo aux joueurs pour avoir gardé en vie votre passion malgré les embûches des derniers mois.
Je veux aussi dire un grand merci. J’ai eu un plaisir fou à suivre les matchs de football collégial. Merci au RSEQ qui a créé RSEQ.tv pour qu’on puisse voir le maximum de matchs. Merci aux entraîneurs qui ont été disponibles pour répondre à mes questions. Merci à ces mêmes entraîneurs pour avoir organisé et préparé vos matchs et vos équipes sans compter les heures. Merci surtout aux joueurs qui ont offert aux spectateurs, aux parents et amis des occasions de se divertir en exécutant des jeux spectaculaires et en donnant tout ce qu’ils avaient semaine après semaine tout en étudiant.
À la fin, il n’y a que trois équipes collégiales sur les 30 qui ont soulevé un bol d’Or. Il faut leur lever notre chapeau.
Les Cheetahs de Vanier ont dû surmonter un début de saison chaotique marqué par la gestion de la vaccination. Par la suite, leur machine a été tout simplement magnifique à voir. Éloa Latendresse Régimbald a été un leader formidable. Le grand numéro 5 a dirigé une attaque dévastatrice en mélangeant les passes de touché et les courses. Malgré la qualité des défensives qu’il a affrontées, il a été au-dessus de la mêlée chaque fois. Ses coéquipiers Nicholas Cénacle-Altidor, Teree McDonald et Mamadou Ba ont formé un groupe de receveurs pratiquement imparable. En défensive, j’ai aussi appris à connaître des athlètes de très haut niveau en Jhonathan Mutombo et K-Shawnbradley Charles-Dumond. Plusieurs d’entre eux visent maintenant une place en D1 de la NCAA. Le vétéran entraîneur Peter Chryssomalis a su prendre ce groupe d’athlètes et en faire une équipe championne. Une tâche souvent plus complexe qu’il n’y paraît.
La victoire en grande finale contre Limoilou était impressionnante. 37 points inscrits dans les trois premiers quarts contre une formation qui n’avait accordé 20 points ou plus qu’à deux reprises lors des 10 matchs précédents, c’est un exploit digne de mention. Il faut absolument souligner le travail de l’équipe de Dave Parent qui n’avait perdu aucun match avant cette finale. Une équipe complète et méthodique. Le quart Pierre-Luc Michaud et le porteur Olivier Savard poursuivront leur carrière dans l’ouest canadien. Le secondeur Justin Cloutier devrait être de retour l’an prochain pour sa troisième saison. Un superbe joueur.
Les Islanders de John Abbott sont sortis victorieux de deux matchs aux fins plus dramatiques les unes que les autres. Après avoir gagné leur place en finale sur un Hail Mary face aux Volontaires de Sherbrooke, ils ont tiré profit de la qualité de leurs unités spéciales pour se sauver avec une victoire in extremis contre les Nomades de Montmorency. Ça prend des joueurs aux nerfs d’acier et une préparation rigoureuse pour réussir ce qu’il ont fait. Pour ça, l’entraîneur Pat Gregory et son groupe doivent obtenir toute la reconnaissance qu’ils méritent. À ceux qui ne les connaissaient pas, le porteur Shawn Valentine et le secondeur Luca Ruffolo font maintenant partie de votre radar.
La victoire contre Montmorency restera marquée dans les annales. Malgré que les Charland, Cool, Morissette, Arenas, Gauthier, Dussault et compagnie risquent de rester avec un goût amer dans la bouche, ils doivent être fiers de leur saison. La suite de leur parcours leur offrira de nouvelles opportunités et ils auront appris qu’on ne peut jamais avoir de regret quand on a tout donné même si on ne finit pas sur la plus haute marche du podium.
Les Condors de Beauce-Appalaches menés par le légendaire Marc Loranger ont complété une saison parfaite en battant pour la troisième fois cette année les Gaillards de Jonquière. Une victoire sans équivoque qui illustre bien la domination sans partage des Beaucerons sur la Division 3. Les Condors se sont assurés d’éviter les erreurs pour ne pas revivre la frousse que les Triades de Lanaudière leur avait donnée en demi-finale. Non seulement leur titre est une première depuis 1980, mais il marque un renouveau pour le programme. Attirer les meilleurs joueurs est difficile, mais une saison comme celle-ci qui suit des investissements importants dans les installations du cégep, ça peut faire des miracles.
La lumière a été mise sur la Division 3 cette saison grâce aux exploits de l’ancien des Gaulois de La Pocatière Olivier Roy, athlète par excellence au niveau universitaire, et du receveur Hassane Dosso ancien de Thetford. Des joueurs comme Thomas Jean, Jérémy Gosselin et William McDuff Dassylva des Condors, Redval Keita des Gaillards, Philip Pelletier et Zachary Cloutier des Cavaliers, Rosny Ismeus et Rokendy Joseph des Aigles ou Gabriel Bélanger des Triades et bien d’autres encore peuvent espérer avoir de belles carrières au prochain niveau.
À ceux qui lisent mes chroniques sur le football, continuez de suivre les autres sports collégiaux et universitaires. Je le ferai. Si vous avez aimé la saison qui vient de prendre fin, celles en hockey, basketball, volleyball ou athlétisme sont tout aussi palpitantes avec des étudiants-athlètes fascinants et passionnés.