Crédit photo: James Hajjar

La coupe Dunsmore est devenue le synonyme de la rivalité Carabins-Rouge et Or. Bien qu’on ne cracherait pas sur la présence d’une autre équipe en finale du football universitaire québécois, on apprécie chaque année l’émotion que nous offre ce match. Et l’histoire de la saison 2021 était spéciale.

La victoire des Carabins 28-19 couronne une saison historique. Pour la première fois, l’équipe montréalaise battait le Rouge et Or trois fois dans une même saison. Pour la première fois, les Bleus remportaient la coupe Dunsmore à domicile. Pour la première fois depuis 2002, le Rouge et Or et les Carabins ont été battus lors de la même fin de semaine. Olivier Roy des Stingers de Concordia a établi une nouvelle marque pour les verges gagnées par la passe le 25 septembre dernier.

Le match a été décrit et raconté par tous les médias sportifs québécois. Le résultat a fait la une des sites de nouvelles. Les reporters étaient sur le terrain en grande quantité après la rencontre. Bref, on a accordé à notre sport universitaire l’attention qu’il mérite. C’est ce qui me rend le plus heureux.

Crédit photo : James Hajjar

Ce qui me rend heureux, c’est aussi que cette saison nous aura donné de superbes moments. D’abord, le retour des footballeurs universitaires après une année de pause forcée. Ensuite, une première moitié de saison où une parité a fait poindre le bout de son nez. Et des matchs qui nous ont gardé sur le bout de nos sièges semaine après semaine.

L’émergence d’une quantité de joueurs qui en étaient à leurs premières armes au niveau universitaire. Qu’on pense aux Sénécal, Dosso, Miessan, Farinaccio, Desjardins, Mital, Blanchard, Gagné, Marchand, Camiré, Valiquette-Dion, Williams, Simmons, McNally, Greaves ou Soucy. La qualité est au rendez-vous et l’avenir est lumineux.

J’aime me souvenir de cette saison pour les performances du joueur par excellence Olivier Roy qui a su si bien prendre le flambeau des mains d’Adam Vance, le quart des Stingers qui avait lui-même obtenu le titre de joueur par excellence du football universitaire québécois en 2019. Roy et son groupe de receveurs composé des Greaves, Salvail, Murphy et Alessandrini ont donné un spectacle à chaque semaine. Le groupe de la tertiaire a également été très efficace, la preuve étant la présence de trois des leurs sur l’équipe d’étoiles du RSEQ.

Jaylen Greaves (Stingers) et Olivier Therrien (Redbirds) / Crédit photo : Kyran Thicke

La saison 2021, ce sont aussi les trois victoires du Vert & Or. Une première depuis que Mathieu Lecompte a pris les rênes du programme sherbrookois. Une de ces victoires est survenue face au Rouge et Or de Laval, une première dans l’histoire du programme. Le Vert & Or continue de progresser et mise sur de nombreux jeunes joueurs. Le botteur Jacob Camiré qui a réussi des dégagements de 78 et 79 verges durant la saison en était à sa première saison. La présence des vétérans JP Hudon et Tommy Roadley Trohatos a insufflé une belle énergie à cette défensive. Espérons qu’ils auront légué de leur sagesse à ceux qui leur succéderont.

Jean-Philippe Hudon, 44 plaqués et 2 interceptions en 2021 – Crédit photo Yves Longpré

Les Redbirds de McGill n’ont peut-être pas connu la saison espérée, mais ils ont représenté un défi à tous ceux qui les ont affrontés. On n’a qu’à penser à ce premier match face au Rouge et Or à Québec où ils ont donné toute une opposition. Darius Simmons, recrue offensive de la saison, et Elijah Williams, troisième pour la moyenne de verges au sol par match dans le circuit seront à la base des succès offensifs de l’équipe pour encore quatre ans. Le poste de quart-arrière partant sera à prendre l’an prochain et si la ligne offensive peut continuer de prendre du galon, l’équipe de Ronald Hilaire n’a pas fini de donner du fil à retordre à ses adversaires. Et je n’ai pas mentionné les frères Papanikolau au centre de la défensive, deux autres jeunes solides piliers.

Le Rouge et Or a eu une année plus difficile qu’à l’habitude. Trois revers en saison régulière, aucune victoire contre les Carabins. N’allez pas croire que le programme a perdu des plumes pour autant. Le professionnalisme de ses entraîneurs, la qualité des installations et la culture de ce programme ne fera pas disparaître l’excellence du jour au lendemain. Le duo Desjardins-Mital est là pour longtemps. Ce dernier a démontré pourquoi les universités D1 de la NCAA s’y intéressaient vivement. Un athlète hors norme et un plaisir à regarder jouer.

Kevin Mital / Crédit Mathieu Bélanger

De plus, la ligne offensive verra les Quévillon, Masri-Fliss et Vibert grimper dans la hiérarchie l’an prochain. En défensive, William Quenneville, Samuel Gagné et Christophe Beaulieu auront un an de plus derrière la cravate pour soutenir le joueur défensif par excellence Alec Poirier. Ils reviendront en force. Deux saisons consécutives sans Dunsmore, c’est une limite qu’ils ne voudront pas dépasser.

Quant aux Carabins, ils n’ont pas encore terminé leur parcours. Mais la façon dont ils ont survolé le football québécois mérite déjà toutes les éloges. Leur seule défaite est survenue suite à une remontée de fin de match par les Stingers de Concordia. Les entraîneurs ont clairement accompli un boulot exemplaire pour s’assurer que sa jeune défensive apprenne de cette expérience.

Au fil des matchs, malgré les blessures à plusieurs joueurs clés (comme c’est arrivé dans à peu près toutes les équipes), on a senti cette équipe s’améliorer. La victoire à la coupe Dunsmore en est une preuve éclatante. Le Rouge et Or a joué un bon match. Il a amorcé la rencontre sur les chapeaux de roue avec contrôle et de façon méthodique. Mais les Carabins ont su demeurer calmes et reprendre le dessus. Ils étaient plus forts cette année.

Jonathan Sénécal a prouvé à tous les observateurs que sa réputation n’était pas surfaite. Il a fait de chacun de ses receveurs un meilleur joueur. Bertrand Beaulieu est un autre athlète hors pair. Il a été de loin le porteur de ballon le plus prolifique cette saison. Rappelons qu’il devait être le second de Ryth-Jean Giraud avant le début de la campagne. Sa performance face au Rouge et Or en finale a été phénoménale, mais pas surprenante.

Bertrand Beaulieu (Carabins) et Jean-William Rouleau (Rouge et Or) / Crédit photo : James Hajjar

Personnellement, j’ai adoré suivre cette saison dans le football universitaire québécois. Je souhaite un retour de la coupe Vanier dans nos terres après un séjour dans l’ouest canadien. J’ai aussi bien hâte de suivre le recrutement collégial. Le talent y regorge. Et j’ai espoir de voir de plus en plus de nos meilleurs rester de ce côté-ci de la frontière pour garnir les rangs des différentes universités d’ici, pas seulement Laval et Montréal. La parité du début de saison était belle à voir. Si la lumière peut rejaillir sur tout le RSEQ, tout le monde y gagnera.

Pour terminer, pour ceux qui l’avaient manqué, voici la liste des récipiendaires des différents prix remis lors de la conférence de presse précédant la coupe Dunsmore:

  • Joueur par excellence : Olivier Roy – Stingers
  • Entraîneur-chef de l’année : Marco Iadeluca – Carabins
  • Assistant-entraîneur de l’année : Luc Sylvain – Vert & Or
  • Joueur défensif : Alec Poirier – Rouge et Or
  • Joueur de ligne : Philippe Lemieux-Cardinal – Carabins
  • Unités spéciales : Jacob Camiré – Vert & Or
  • Recrue de l’année : Jaylan Greaves – Stingers
  • Recrue offensive : Darius Simmons – Redbirds
  • Recrue défensive : Harold Miessan – Carabins
  • Leadership et engagement social : Malick Sylvain – Stingers
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