Après avoir fait un tour d’horizon du basket masculin, il faut bien sûr aller voir ce qui se passe du côté féminin. Alors que la pause du temps des Fêtes arrive, il faut souligner l’extraordinaire travail des Gaiters de Bishop’s et parler de la parité qui s’est installée.
L’éclosion des Gaiters
La troupe de l’entraîneur émérite Craig Norman trône au sommet de la conférence universitaire du Québec avec une fiche de 4-1 en plus d’être classée 7e au pays. Ce début de saison se doit d’être souligné à grands traits quand on sait qu’au cours des sept dernières années, leur fiche combinée a été de 12 victoires et 100 défaites, incluant quatre saisons consécutives sans une seule victoire, de 2012-2013 à 2015-2016.
À noter toutefois que les deux derniers matchs des Gaiters se sont soldés par une défaite face au Rouge et Or, finalistes au dernier championnat canadien, et une victoire par deux petits points sur les Martlets de McGill, actuellement dernières au classement. Quand on parle de parité…
Après 5 matchs, les Gaiters sont premières dans seulement deux catégories collectives, les vols de ballon (à égalité avec l’UQAM) et le ratio de revirements par match. Toutefois, elles sont deuxièmes dans cinq autres catégories, soit les points marqués, les points alloués, le % de réussite de lancers, les rebonds offensifs et le nombre de 3 points par match. Une équipe complète, quoi.
Individuellement, la garde de 2e année Amaiquen Siciliano originaire d’Argentine est tout feu tout flamme. Membre de l’équipe d’étoiles des recrues au Canada la saison dernière, elle domine le classement des marqueuses avec 19,2 pts par match. Elle est également 2e pour les vols de ballons derrière sa coéquipière Metchline Gabelus et 3e pour les passes décisives.
Coach Norman doit miser sur la profondeur depuis le début de la campagne. Après la perte des recrues Katerina Stoupas et Jennifer Louis, ainsi que Marie Berrouette, les minutes sont presque entièrement prises par Siciliano, Gabelus, Sabrina Kone, Deborah Aboagye, Jael Kabunda et Jayne-Laure Dumerjean.
Cette équipe est très bien menée et sera certainement difficile à écarter quand on devra songer à prédire les finalistes.
Des championnes en titre toujours très dangereuses
Bishop’s a beau surprendre en début de saison, le Rouge et Or n’est certainement pas à dénigrer. Les championnes en titre et finalistes du dernier championnat canadien ont beau avoir perdu les services de leur grande meneuse Sarah-Jane Marois, elles ne sont pas en reste.
N’eut été de leur défaite par un seul point face à McGill, elles auraient la même fiche que Bishop’s en plus d’être celles qui leur ont infligé leur seul revers. Et ça sans leur joueuse étoile Khaléann Caron-Goudreau, qui a raté les trois derniers matchs suite à une blessure.
En son absence, ce sont les tireuses de trois points qui assurent le succès offensif. Carrie-Ann Auger, Maude Archambault et Kim Létang ont toutes trois réussi 10 tirs de l’extérieur de l’arc depuis le début de la saison. Mais l’entraîneur-chef Guillaume Giroux utilise vraiment tout son arsenal et match après match. 12 joueuses ont été utilisées dix munutes ou plus dans au moins deux matchs. Et en cinq matchs, quatre joueuses différentes ont terminé le match avec le plus haut total de point de l’équipe.
Bref, c’est le travail d’équipe qui prime à Laval cet automne.
L’UQAM aussi est grandement améliorée
Les Citadins de l’UQAM avaient cumulé une fiche de 8 victoires et 24 défaites à leurs deux dernières campagnes avant d’amorcer celle-ci. Cette fois par contre, un nouvel entraîneur-chef, Renaldo Maignan, a pris les rênes de la formation et on est sur la bonne voie pour retrouver le chemin du succès.
Avec une fiche de 2-3, les Citadins sont à égalité en troisième position du classement général avec celles qui semblent être leur bête noire, les Stingers de Concordia. En effet, l’UQAM a perdu ses deux matchs face à Concordia jusqu’à maintenant.
Il n’en reste pas moins que les Citadins sont au premier rang en ce qui concerne les points marqués, les rebonds offensifs et défensifs, les tirs bloqués et le taux de réussite aux lancers francs. Elles n’ont pas grand chose à se rerpocher au plan collectif si ce n’est peut-être que malgré qu’elles accordent peu de tirs à leurs adversaires, ces dernières ont un taux de succès assez élevé. Est-ce qu’on voudra être plus agressives sur les tireuses?
Le cinq partant composé de Clara Blachier, Roxanne Douaire, Alexe Dufresne, Véronique Boivin et Inga Aleksaite ou Judith Lavoie forme un groupe très complet. Blachier a une énergie contagieuse au poste de garde en plus d’être parmi les meilleures distributrices de ballon de la ligue. Boivin, Douaire et Dufresne sont toutes trois parmi les huit meilleures marqueuses du RSEQ et Inga Aleksaite, du haut de ses 6’5, domine sous les paniers étant au sommet pour les rebonds et les tirs bloqués.
Rappelons que l’UQAM a infligé une défaite de 70-67 au Rouge et Or le 21 novembre dernier et s’est inclinée par seulement quatre points face aux puissantes Gaiters. Si elles arrivent à résoudre l’énigme Concordia, elles pourront certainement déranger les deux premières au classement d’ici la fin. D’ailleurs, Concordia et l’UQAM s’affronteront dès le retour des Fêtes, les 8 et 11 janvier.
Les Stingers devront obtenir une contribution plus élargie
Les Stingers de Concordia sont certes heureuses d’avoir affronté les Citadins à deux reprises. Mis à part ces deux matchs, elles ont plié l’échine face à Bishop’s, Laval et McGill. L’équipe aura toutefois besoin de resserrer la défensive si on souhaite gagner avec régularité.
Concordia est l’équipe qui accorde le plus de points cette saison en plus d’être celle qui gagne le moins de rebonds autant offensifs que défensifs et d’avoir le moins grand nombre de tirs de trois points réussis par match. En revanche, elles ont le meilleur taux d’efficacité dans les tirs tentés.
Si l’entraîneure-chef Tenisha Gittens peut compter sur un trio de joueuses étoiles en Myriam Leclerc (recrue de l’année au Canada en 18-19), Caroline Task et Nikita Telesford, l’appui des joueuses de soutien devra assurément être plus constant. La seule fois qu’une joueuse autre que le trio principal a obtenu une statistique dans les deux chiffres fut lors du match face à Laval alors que Sabrina Lineus a inscrit 20 points en 24 minutes.
McGill en train de retrouver ses marques?
Les Martlets de McGill ont amorcé leur saison avec trois défaites consécutives dont deux sévères corrections face à l’UQAM et Bishop’s. Mais les troupières de Ryan Thorne ont mieux fait dans les trois dernières rencontres en battant coup sur coup Concordia et Laval avant de s’incliner par seulement deux points face aux puissantes Gaiters lors du dernier match avant la pause des Fêtes.
Les espoirs de McGill reposent beaucoup sur les épaules de Sirah Diarra. Le pivot de 6’1 qui a déjà évolué à Clemson mène son équipe pour les points, les rebonds et les blocs. Mais Nadège Pluviose et Charlotte Clayton offrent également du jeu solide.
Pluviose avait obtenu plus de 10 points à ses trois derniers matchs avant de se blesser et de rater l’affrontement face à Bishop’s. Clayton quant à elle est dans le top 10 de la conférence RSEQ pour les vols de ballon, les aides et le pourcentage de réussite de la ligne des trois points en plus d’inscrire 10 points par match.McGill est l’équipe contre qui il est le plus difficile de marquer cette saison.
Si Trishia Villedrouin peut revenir au jeu cet hiver, l’attaque pourrait s’en porter encore mieux et alors les Martlets pourraient demeurer une équipe à surveiller d’ici la fin du calendrier.