La saison de basket universitaire au Québec est amorcée depuis maintenant trois semaines. Autant chez les hommes que chez les femmes, les classements sont serrés et il sera difficile de prévoir l’issue de la saison. Voici l’état de la situation du côté masculin.
La lutte se fera probablement à quatre équipes puisque Laval avec son départ de 0-4 semble déjà hors course au quart de la saison. Mais la saison est encore jeune. Après quatre matchs, Concordia et McGill se partagent la tête avec une fiche de 3-1 alors que l’UQAM et Bishop’s sont à 2-2.
Concordia et l’après-Monge
Les Stingers sont champions en titre après avoir remporté une première finale depuis 2012. Menés par le garde Ricardo Monge, nommé joueur par excellence du circuit en 2018-19, ils se sont inclinés en phase de consolation au championnat canadien. La troupe de Rastko Popovic doit maintenant se débrouiller sans Monge, mais l’équipe est loin d’être sans ressources.
D’abord, les gardes Adrian Armstrong (2e pointeur du circuit l’an passé avec 16,4 pts par match et membre de la 1re équipe d’étoiles RSEQ) et Cedrick Bryan Coriolan (2e au niveau des passes décisives depuis le début de la saison avec une moyenne de 4,5 par rencontre) maintiennent une moyenne combinée de 24,1 points par match depuis le début de la saison. À cette production s’ajoute celle de l’ailier Olivier Simon qui maintient une moyenne de 15,5 points par match.
Toutefois, la grande force de Concordia réside dans sa défensive. L’équipe trône actuellement au sommet de la conférence québécoise avec seulement 76,8 points accordés par rencontre. Les équipes adverses réussissent moins de 41% des tirs qu’elles tentent notamment parce qu’elles sont forcées de lancer du périmètre. Qui plus est, Concordia est dominant au rebond avec Sami Ghandour (7,5/pj) et Olivier Simon (6,8) qui sont parmi les quatre premiers de la ligue.
Les Stingers avaient remporté leurs trois premiers matchs de la saison : 90-85 en lever de rideau contre l’UQAM, 79-72 contre Bishop’s et 65-60 à Laval. Ils se sont ensuite inclinés face à McGill par la marque de 90-77 samedi dernier. Leur prochain match est samedi prochain au Centre sportif de l’UQAM pour se mesurer aux Citadins qui tenteront d’aligner une deuxième victoire de suite pour la première fois de la saison.
Alix Lochard mieux entouré?
Les Citadins de l’UQAM ont connu en 2018-2019 leur première saison victorieuse depuis 2009-2010 grâce notamment à l’arrivée d’Alix Lochard. La recrue de l’année au Canada l’an passé et ancien des Nomades de Montmorency a mené son équipe à la grande finale et il en veut davantage. L’arrivée du transfuge du Rouge et Or Frantsone Démosthène permet à l’UQAM de rêver grand.
Le palmarès d’Alix Lochard est éloquent. Premier pour la moyenne de points (18,5), de blocs (0,9) et de rebonds (8,9) par match à sa première saison universitaire après avoir été nommé joueur de l’année par l’association canadienne du sport collégial la saison précédente.
S’il misait sur Jerry Joseph (1er pour les vols de ballon et élu sur l’équipe d’étoiles des recrues du RSEQ) et l’excellent Ibrahima Sylla l’an passé, le départ de ce dernier est compensé cette année par l’arrivée de Démosthène qui avait été nommé joueur défensif de l’année en 2017-2018. À ceux-ci, il faut ajouter l’éclosion de Jean-Noël Jeune et l’excellent travail du garde Karim Sabban.
Depuis le début de la campagne, les Citadins ont le meilleur différentiel avec +24 grâce notamment à une victoire par 23 points face à McGill. Ils sont également l’équipe qui performe le mieux à la ligne de lancers francs en plus d’être celle qui attire le plus de fautes de l’adversaire. De plus, l’UQAM est premier pour défendre contre les tirs de trois points et est la seule équipe avec le Rouge et Or à avoir un différentiel positif au chapitre des revirements.
Cette équipe des Citadins menée par Mario Joseph est très complète et il ne serait pas surprenant de la revoir en finale à la fin de la saison.
Le retour au sommet pour McGill?
Champions du RSEQ lors de cinq des six saisons précédentes avant l’an passé, l’équipe de David DeAveiro – entraîneur de l’année cinq fois de suite de 2014 à 2018 – a tout pour retrouver sa place au sommet. Le cinq partant est impressionnant avec les gardes Jamal Mayali et Sam Jenkins qui sont deux des trois meilleurs pointeurs du RSEQ après le premier quart de la saison, Levi Londole, joueur défensif par excellence en 18-19, Quarry Whyne et la recrue Cameron Elliott.
Collectivement, McGill est l’équipe qui marque le plus de points jusqu’à maintenant avec une moyenne de 85,8 points par match en plus d’être premier pour le pourcentage de réussite au chapitre des tirs et des trois points ainsi que pour le différentiel de rebonds.
La seule défaite des hommes en rouge est survenue face à l’UQAM au deuxième match de la saison. S’ils ont été dominés en fin de match, on peut présumer qu’ils ont hâte de retrouver les Citadins les 16 et 18 janvier prochains pour un aller-retour qui pourrait avoir une incidence importante sur le haut du classement.
Les Gaiters peuvent-ils redevenir une équipe gagnante?
Depuis 2013-2014, les Gaiters de Bishop’s n’ont pas connu de saison gagnante. Cette saison, le succès passera par le trio Démosthène-Kamane-Thadal. Ils miseront sur le soutien de Jordan Thornhill, Yassin Naji et les recrues Connor Kelly et Carl Jacob.
Après avoir échappé leur premier match face à Concordia, les Gaiters ont battu l’UQAM par deux petits points avant de perdre face à McGill et de l’emporter sur Laval. Depuis le début de la saison, Bishop’s est l’équipe qui récolte le plus grand total de rebonds, bloque le plus de tirs et complète le plus de passes décisives. Cependant, ils sont au dernier rang au chapitre des vols de ballon et du différentiel des revirements.
Bishop’s affrontera McGill samedi prochain pour son dernier match avant la pause des Fêtes. Cette équipe possède suffisamment de talent pour causer des problèmes, mais saura-t-elle avoir suffisamment de constance pour se maintenir parmi les équipes de tête?
Début d’une nouvelle ère pour le Rouge et Or
On ne s’attendait pas à voir le Rouge et Or accumuler les victoires en cette première saison du règne de Nathan Grant en tant qu’entraîneur-chef après le départ de Jacques Paiement jr. Le vétéran Vladimir Thomas est maintenant entouré de recrues qui font assez bien à leurs débuts.
Steeve Joseph est 7e pour la moyenne de points par match au moment d’écrire ces lignes. Sydney Tremblay-Lacombe est quant à lui au 12e rang pour les points, 1er pour les vols de ballon et 3e pour les passes décisives. Tamsyr Dioumassi a quant à lui joué 22 minutes et inscrit 11 points à son premier match, face à Bishop’s. Thomas, quant à lui est parmi le top 15 dans 5 catégories.
Si l’équipe est bonne dernière dans la majorité des statistiques collectives, dont le pourcentage de réussite sur les tirs tentés, elle peut au moins se réjouir d’être au premier rang pour le différentiel de revirements.
Le vent de jeunesse et l’espoir que suscite l’arrivée de Nathan Grant à la tête du programme du Rouge et Or pourront-ils ramener le basket au niveau des belles années des Charles Fortier, Dominic Soucy, Marc-Antoine Horth, Jean-Philippe Morin et David Brownrigg? D’ici là, les partisans de basket de Québec ont toujours l’équipe féminine sur qui miser pour gagner sa part de matchs.
Le prochain article sera d’ailleurs consacré à l’état des forces du côté féminin.