Crédit photo : James Hajjar

La saison 2019 du football universitaire canadien a pris fin avec la victoire de 27-13 des Dinos de Calgary samedi face aux Carabins au Stade Telus de Québec. Le match a été âprement disputé, mais maintenant que la poussière redescend on peut se questionner sur la force de la conférence québécoise cette année.

Vous avez probablement vu le match ou lu ce qu’on en a dit. En résumé, malgré un temps de possession à l’avantage des Montréalais et un bon travail des unités spéciales, les pénalités et la difficulté à empêcher les longs jeux à des moments clés ont coûté la victoire aux Carabins.

Le quart-arrière des Dinos, le Montréalais Adam Sinagra, a su utiliser ses receveurs, les frères Philpot et Hunter Karl, pour faire du dommage en profitant notamment des blessures au demi défensif tout étoile Marc-Antoine Dequoy et au secondeur Jean-Philippe Lévesque. Il a d’ailleurs été couronné du titre de joueur par excellence de la rencontre. À l’inverse, Dimitri Morand n’a jamais été en mesure de compléter de longues passes à Kevin Kaya et ça aura peut-être fait la différence malgré un travail colossal du porteur de ballon Ryth-Jean Giraud. Est-ce que Frédéric Paquette-Perreault aurait fait mieux? Impossible de le dire et franchement, ça n’a aucune importance.

On ne peut pas non plus passer sous silence le travail des joueurs de ligne. D’un côté, les colosses de la ligne offensive de Calgary ont accordé du temps à Sinagra. De l’autre, ceux de Montréal avaient les mains pleines avec le mastodonte de 6’6 et 350 lbs J-Min Pelley – une recrue – qui semblait jouer avec des joueurs de niveaux inférieurs en début de rencontre.

Oui, le pointage est demeuré assez serré durant la majeure partie du match, grâce notamment à Redha Kramdi, l’homme à tout faire de la défense montréalaise et récipîendaire du titre de joueur défensif par excellence du match, ainsi que Giraud et Carl Chabot en attaque qui réussisaient à gruger du terrain, jeux après jeux. Mais au final, Grant MacDonald, Jacob Biggs, Sterling Taylor et Deane Leonard ont su combler la perte de leur capitaine Charlie Moore et limiter l’attaque montréalaise à un seul touché.

Du travail bien fait de la part de la troupe de Wayne Harris Jr. et une coupe Vanier bien méritée pour les Dinos qui ne l’avaient pas gagnée depuis 1995 malgré quatre présences en finale depuis 2009, dont trois sur le terrain du Rouge et Or.

Le RSEQ moins fort en 2019?

À quelques reprises durant la saison régulière j’ai souligné les faiblesses de l’attaque des Carabins, notamment sa capacité à compléter ses séries offensives par des touchés, et je me demandais si ça ne les rattraperait pas lors des matchs contre les grosses équipes. Frédéric Paquette-Perreault a su compléter des jeux importants face au Rouge et Or lors de la coupe Dunsmore et le match de la coupe Uteck face à Acadia ne pouvait pas servir de baromètre. La réalité a rattrapé les Carabins face à Calgary.

En saison régulière, les Carabins ont été l’équipe du RSEQ avec le plus faible taux de succès dans la zone payante ne réussissant à inscrire des points qu’à 18 reprises en 23 présences, dont seulement 5 touchés. Pour cette raison en particulier, je croyais que le Rouge et Or avait de meilleures chances de gagner la Dunsmore.

Aussi, la défensive des Carabins qui faisait la notoriété des Bleus n’intimidait peut-être pas les Dinos autant que tous auraient pu le croire. Évidemment les blessures peuvent avoir joué un rôle dans le résultat, mais il faut noter qu’en saison, les Carabins ont eu de la dificulté à contenir la seule attaque aérienne qui pouvait se comparer à celle des Dinos, celle des Stingers de Concordia. En deux matchs face à Adam Vance, James Tyrrell et Jeremy Murphy, les Carabins ont accordé 225 et 343 verges par la voie des airs. En comparaison, la défensive de Danny Maciocia n’avait accordé qu’une moyenne de 173 verges aux attaques aériennes des autres équipes de la conférence québécoise.

On l’a bien vu durant la rencontre, Adam Sinagra n’avait absolument pas peur d’attaquer les zones profondes.

Mais force est d’admettre que les Carabins ont vaincu le Rouge et Or deux fois en trois rencontres. Ils ont mérité leur place de champions du Québec. Et n’eût été d’un effet du hasard favorable qui faisait que le champion du RSEQ affrontait le champion de l’Atlantique cette année en demi-finale nationale, on peut légitimement se demander si le parcours des Carabins (ou même du Rouge et Or) ne se serait pas arrêté avant la coupe Vanier face à des équipes comme McMaster et même Western ou la Saskatchewan.

Le RSEQ ne peut pas toujours être le plus fort et c’est tout à fait sain.

D’ici l’an prochain, on va continuer de suivre un paquet de dossiers, notamment le recrutement, le repêchage de la LCF et l’avenir de l’entraîneur-chef des Carabins qui laisse bien des portes ouvertes.

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