Stéphane Bertrand, entraîneur adjoint de l’équipe M18 AAA, également instructeur sur glace au sein du programme sport-études associé à la Polyvalente Nicolas-Gatineau et impliqué dans la gestion budgétaire d’équipes du RSEQ, est présentement sous le coup d’une suspension pour un comportement inapproprié envers un jeune hockeyeur. Que fait l’organisation de l’Intrépide?

Pour la petite histoire, Stéphane Bertrand agissait comme entraîneur-chef de l’équipe M15 dans laquelle du racisme et de l’intimidation ont fait l’objet d’une enquête du Comité de protection de l’intégrité. Les événements avaient fait les manchettes dans les derniers mois. M. Bertrand, ainsi que son patron Alain Sanscartier, avaient alors été « condamnés » à suivre des formations offertes par Sport’Aide.

Selon mes informations, l’événement qui a entraîné la plus récente sanction envers Stéphane Bertrand se serait déroulé dans le cadre d’un match amical disputé entre jeunes faisant partie du programme Sport-études de l’école polyvalente Nicolas-Gatineau. Bertrand aurait laissé aller ses émotions et échappé des paroles qui dépassaient « sûrement » sa pensée. Impossible d’avoir sa version par contre puisqu’il n’a pas retourné nos tentatives de communication.

Stéphane Bertrand, bien encadré par une structure qui possède des valeurs et une mission bien définies et récemment formé sur la gestion et la résolution de conflits, a réagi de la façon qu’il jugeait appropriée. Il aurait lancé des paroles insultantes envers le jeune afin de transmettre des valeurs culturelles et humaines et promouvoir les valeurs fondamentales du sport que sont : le goût de l’effort, le dépassement de soi, le respect des règles et surtout le respect d’autrui.

Bon, je n’étais pas là. Les témoignages reçus semblent clairs, mais laissons-lui le bénéfice du doute. Il a peut-être fait ça poliment. Du moins, on ne voudrait pas croire que son intention n’était pas noble.

Néanmoins, Stéphane Bertrand a été suspendu. Cependant, les parents n’ont pas été informés officiellement de cette décision. C’est le bouche à oreille dans ce cas-ci qui a fait le travail.

J’ai d’abord contacté Smaïl Touati, responsable des programmes sport-études de la polyvalente Nicolas-Gatineau, qui offre le programme où évolue le jeune joueur victime des paroles blessantes de Stéphane Bertrand. Intéressé à savoir ce qu’en pensait l’école et quel suivi était fait auprès du mandataire du programme, on m’a redirigé vers le service des communications du Centre de services scolaires. Voici leur réponse :

« Nous avons été informés par l’organisation de l’Intrépide de Gatineau qu’un entraineur du Sport-Études a été suspendu. Pour tout complément d’information, nous vous invitons à contacter l’organisation de l’Intrépide. »

Alain Sanscartier, directeur des opérations de L’Intrépide de Gatineau inc., m’a quant à lui confirmé par courriel que Stéphane Bertrand était absent des activités de l’Intrépide pour le moment. Cependant, les motifs et les détails à ce sujet ne peuvent être divulgués en raison de la confidentialité du dossier personnel des employés. Ce qui est tout à fait légitime et normal, soit dit en passant.

Hockey Outaouais n’a aucun détail au sujet de la sanction envers Bertrand, si ce n’est qu’il est suspendu. Pour combien de temps? Y aura-t-il d’autres sanctions à son égard? Sera-t-il de retour la saison prochaine au sein du programme? L’association ne le sait pas et ne peut rien demander puisqu’il ne se rapporte pas à elle. Cependant, le joueur victime des propos de Stéphane Bertrand, lui, évolue dans la structure de Hockey Outaouais.

Et au-delà de ce qui est fait au sujet de M. Bertrand, est-ce que quelqu’un chez l’Intrépide ou à l’école se demande ce qui a été fait pour le jeune qui a reçu l’insulte de sa part? Est-ce qu’on s’est enquéri de son état? Est-ce que l’organisation de l’Intrépide ou l’école l’accompagne pour s’assurer qu’il se sente à l’aise de revenir?

À moins qu’on ait fait comme avec les jeunes impliqués dans les histoires de racisme qu’on a laissé à eux-mêmes, sans encadrement, sans suivi, sans soutien. C’est une simple hypothèse.

Selon mes informations néanmoins, le jeune continue de participer aux activités de son programme Sport-études et il va bien. Tant mieux.

Alors si on résume :

  • Stéphane Bertrand était l’entraîneur-chef de l’équipe où de graves cas de racisme et d’intimidation ont eu lieu
  • Il a été sanctionné par le Comité de protection de l’intégrité pour sa mauvaise prise en charge de la situation. On lui confie malgré tout le rôle d’assistant entraîneur d’une équipe dont font aujourd’hui partie des gars qui étaient sous ses ordres quand les incidents sont survenus.
  • Il doit suivre une formation offerte par Sport’Aide pour apprendre à gérer et résoudre des conflits.
  • Quelques mois après que les détails de cette histoire soient sortis dans les médias, il insulte un jeune pendant une partie dans le cadre des activités du Sport-études pour lequel il est instructeur sur la glace.
  • On prend la décision de le suspendre, mais on ne communique pas officiellement cette décision aux parents.

À la base, l’histoire est relativement banale. Une situation sur un terrain de jeu qui entraîne des réactions. Un adulte qui l’échappe. Une organisation qui le suspend. Ça aurait pu s’arrêter là, mais le passé de l’organisation de l’Intrépide dans sa gestion de conflits ne lui confère plus aucune marge de manoeuvre. Stéphane Bertrand semble faire la démonstration qu’il n’est pas apte à encadrer un groupe d’adolescents.

Des décisions importantes doivent se prendre au sein des organisations qui chapeautent le hockey en Outaouais.

À ce sujet, les rumeurs voulant que le groupe dirigé par l’ancien joueur professionnel Francis Wathier soit dans l’attente d’une occasion de prendre la relève sont fondées. L’Académie de hockey Francis Wathier, qui s’occupe des programmes Sport-études à l’école secondaire Mont-Bleu et à l’école du Dôme, possède l’expérience et l’expertise nécessaires. Et M. Wathier répondra présent pour offrir ses services quand le protocole actuel avec l’organisation de l’Intrépide sera échu, soit le 30 juin 2026.