Crédit photo : L’Hebdo Journal

Encore une fois, des jeunes sportifs partout dans la province seront appelés à « faire un effort » pour permettre à la population de passer au-travers de la pandémie de COVID-19. Cette fois, c’est la réquisition de centres sportifs et d’arénas qui forcera les organisateurs et les parents à faire preuve de créativité pour peut-être offrir à leurs jeunes athlètes des conditions minimales pour pratiquer leur sport.

Au cours des dernières semaines, nous avons commencé à connaître les sites visés pour la campagne de vaccination. Le stade olympique sera notamment utilisé. Un site de choix étant donné le peu d’activités qui devront être sacrifiées pour faire de la place. On sait aussi que plusieurs arénas ont été désignés, dont Bill-Durnan (Côte-des-Neiges), Martin-Brodeur (St-Léonard), Gilles-Bourassa (Shawinigan), Olympia (Deux-Montagnes) et Kevin-Lowe-Pierre-Pagé (Lachute). Normal direz-vous, ces endroits permettent d’accueillir plusieurs personnes tout en assurant une distanciation.

Par contre, on peut se poser des questions sur l’impact que le choix de ces sites peut avoir. Par exemple, cette semaine des parents ont reçu une communication de la part de l’Association régionale de soccer de Lanaudière pour leur mentionner que le Complexe sportif de Terrebonne ne sera plus disponible à partir du 8 mars. Ainsi, tous les élèves inscrits au programme sport-études en soccer de l’école Félix-Leclerc n’auront plus accès à leur site d’entraînement jusqu’en octobre prochain… au minimum.

Pour le moment, les organisateurs seraient à la recherche d’un autre endroit pour continuer le programme sport-études. Possiblement à Joliette. Mais tout n’est pas encore réglé. À cela, il faut ajouter qu’en plus de déplacements plus longs, la disponibilité des autobus et des chauffeurs fait gravement défaut. Et ce n’est pas comme si les organisateurs avaient été avertis longtemps à l’avance ou qu’on les accompagnait dans leurs démarches.

En passant, l’annonce de la location du site du Complexe sportif de Terrebonne pour la campagne de vaccination n’a pas encore été faite officiellement. Il y en aura donc plusieurs autres à venir.

Et si je mentionne qu’octobre est un minimum c’est qu’on prévoit que la campagne durera au moins jusqu’à la fin de l’année 2021. Il faudra donc trouver d’autres endroits pour continuer à pratiquer le peu de sport que ces jeunes arrivent à faire.

Le cas des jeunes joueurs de soccer de l’école Félix-Leclerc n’est pas unique et d’autres situations similaires surviendront dans les prochaines semaines au rythme des annonces.

On nous dira que c’est un sacrifice à faire pour la population et qu’il ne faut pas lâcher. Je me pose toutefois la question à savoir s’il n’y avait pas d’autres options. Ériger des méga-tentes, des dômes ou utiliser des entrepôts inutilisés dans divers quartiers industriels, par exemple?

Le RSEQ et Sports Québec viennent tout juste d’avoir accès pour la toute première fois à une personne influente de la Santé publique dans le but de déterminer les meilleures façons de permettre un retour progressif et sécuritaire à la pratique du sport pour nos jeunes. Ça donne quoi si de toute façon on savait que les installations sportives allait être les endroits de prédilection pour la campagne de vaccination?

J’ai l’impression de revoir encore une fois le même scénario se dessiner. L’automne dernier, les élèves et étudiants athlètes, les entraîneurs, les responsables de tous niveaux et des fédérations sportives avaient travaillé d’arrache-pied pour mettre en place des méthodes sécuritaires pour offrir du sport. Il a fallu attendre que le gouvernement se démêle dans ses histoires, mais c’est arrivé trop tard pour repartir. Conclusion, pas de sport organisé.

Les preuves de l’impact négatif de l’arrêt des activités sportives sont nombreuses. Les voix qui s’élèvent pour faire valoir que les risques sont beaucoup moins élevés que les bénéfices sont de plus en plus fortes. Et la démonstration de la volonté et de la capacité des gens de faire les choses de manière sécuritaire a été faite.

Alors la question se pose. Combien d’autres tuiles prévoit-on envoyer sur la tête des jeunes athlètes québécois?

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