Crédit photo : James Hajjar

Le sport étudiant québécois a de la difficulté à savoir sur quel pied danser en ce début d’année scolaire 2020-2021. Mais suite à l’annonce de ce lundi 31 août par le RSEQ, on a maintenant une date cible pour tout le monde, le 14 septembre. C’est bon signe à mon avis, voici pourquoi.

Le ministre Roberge a fait une annonce inattendue le 26 août en mettant un frein à toutes les activités sportives jusqu’au 1er octobre. Cette décision qui semblait sortir de nulle part et qui dénotait un manque flagrant de cohésion avec le milieu a engendré une levée de bouclier immédiate. Il a fallu que le premier ministre lui-même sorte deux jours plus tard et édicte la date du 14 septembre pour donner une ligne directrice au sport scolaire. On coupait la poire en deux et tout le monde se donnait ainsi du temps pour réagir.

La date choisie était préférable à celle du ministre, mais ça ne répondait tout de même pas à la question de l’incohérence soulevée par l’ensemble des observateurs. Pourquoi du sport associatif (civil), mais pas de sport scolaire? On peut dire que c’est bien de donner du temps aux écoles pour s’ajuster, mais celles-ci avaient déjà organisé leurs flûtes depuis le printemps en collaboration avec le RSEQ et la ministre déléguée aux sports, Isabelle Charest. Les camps étaient déjà entamés.

Ceci dit, l’annonce du 31 août était attendue de pied ferme. Cette annonce provenant des universités allait avoir un effet domino sur le sport collégial. Si durant la fin de semaine, la date du 14 septembre circulait allègrement concernant la décision finale du milieu collégial, rien ne transparaissait du secteur universitaire. Et si on reste sur notre faim avec ce nouveau report, j’y vois un cas de verre à moitié plein.

Les universités ont demandé un rapport à un comité médical. Ce rapport, que je n’ai pas vu mais dont on m’a parlé, soulevait des risques pour la santé publique. C’est pourquoi les discussions pour la reprise du sport n’étaient plus entre les mains des directions sportives, mais entre celles des recteurs. Comment assurer la sécurité de l’ensemble de la collectivité dans un contexte où les déplacements dans les établissements universitaires qui comptent des dizaines de milliers d’étudiants sont plus difficiles à contrôler et à surveiller que dans des écoles primaires ou secondaires?

On peut jouer aux gérants d’estrade tant qu’on le voudra, la situation est tout de même délicate et la responsabilité des hautes directions des universités et des cégeps est bien réelle. Toutefois, ce report de date est aussi une preuve que les recteurs ont à coeur la poursuite des activités sportives. L’équilibre de vie et la santé mentale des jeunes sont des enjeux bien concrets soulevés par de nombreux experts durant le confinement. Il aurait été facile pour les directions de simplement rejeter du revers de la main ces préoccupations pour faire comme leurs homologues ailleurs au Canada et annuler les sports cet automne.

Maintenant, les deux prochaines semaines serviront à quoi? À ce que chaque université, mais également chaque cégep et chaque école, puissent bien évaluer les plans et protocoles déjà proposés et s’assurer qu’ils cadrent dans les objectifs de créer des lieux sécuritaires pour l’ensemble de la collectivité. En résumé, comment assurer la sécurité de tout le monde une fois que les athlètes reviennent d’une compétition et retournent au contact des autres personnes.

Si on en est rendu au point où on veut évaluer les plans de tout le monde et la capacité de chacun de les appliquer de manière cohérente, c’est que la volonté de permettre aux jeunes athlètes-étudiants de fouler les terrains est bien réelle.

J’ai lu et entendu des tonnes d’informations et de rumeurs dans les derniers jours. Elles venaient de tous les milieux et de bien des niveaux. Au moment d’écrire ces lignes, voici le portrait de la situation tel que je le comprends et si rien n’est encore joué, j’ai envie d’être dans le camp des optimistes.

À suivre…

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