Le sport universitaire québécois offre un niveau de jeu très appréciable dans une panoplie de disciplines. Mais s’il en est une où la qualité du spectacle n’a rien à envier à qui que ce soit, c’est bien le hockey féminin. Portrait de la situation à deux semaines des éliminatoires.

Depuis la saison 2005-2006, le RSEQ a toujours réussi à avoir une de ses équipes sur le podium national. Durant ces 14 saisons, cinq fois une équipe québécoise a gagné le titre national. McGill a réussi l’exploit en 2008, 2009 et 2011 alors que les Carabins de l’Université de Montréal se sont hissées sur la première marche en 2013 et 2016.

En cette saison 2019-2020, la route vers le titre canadien pourrait toutefois être celle qu’emprunteront les Stingers de Concordia. L’équipe de Julie Chu, ancienne membre de l’équipe nationale des États-Unis et diplômée de Harvard, est actuellement considérée comme l’équipe #1 au Canada avec sa fiche de 13-2-2. Toutefois, le championnat est loin d’être dans la poche. 12 des 17 parties disputées par les Stingers se sont soldées par la marge d’un seul but.

Crédit photo : Marc St-Pierre

Au moment d’écrire ces lignes, quatre des cinq premières compteuses du circuit universitaire québécois jouaient pour les Stingers. L’attaquante de 2e année Rosalie Bégin-Cyr, originaire de St-Georges-de-Beauce, trône au sommet de la pyramide avec 14 buts et 11 aides en 17 matchs. Ses 25 points sont 7 de mieux que sa plus proche poursuivante, sa coéquipière Audrey Belzile, qui en est à sa sixième année avec l’équipe.

Les joueuses de 5e année Claudia Dubois et Brigitte Laganière ainsi que la recrue Emmy Fecteau sont également parmi l’élite offensive de la ligue. Elles devront certes continuer de produire jusqu’à la toute fin.

Le dernier titre provincial des Stingers remonte à deux ans. Elles avaient alors pris le 3e rang lors du championnat canadien. Elles ont remporté le championnat USports en 1998 et 1999.

Derrière les Stingers, la lutte est toutefois très serrée entre McGill, Montréal et Ottawa. Carleton sera exclue des séries d’après-saison. Ainsi, les trois autres se font la lutte pour éviter d’affronter la machine offensive des Stingers au premier tour.

McGill a pris son envol

Les Martlets de McGill avec leur fiche de 9-4-4 sont actuellement deuxièmes au classement (#6 U Sports) avec trois matchs encore à disputer et deux points d’avance sur les Carabins. L’équipe de Peter Smith est actuellement sur une séquence de 6-1-1 incluant une victoire en prolongation face à Concordia le 18 janvier dernier.

McGill mise sur la gardienne #1 du circuit, Tricia Deguire. L’étudiante en kynésiologie originaire de Sherbrooke a conservé une moyenne de 1,67 et un % d’arrêts de 93,9. Elle est certainement en grande partie responsable du premier rang des Martlets au chapitre des buts accordés cette saison.

Crédit photo : McGill Athletics

L’attaque des Martlets a pris du temps à se mettre en marche. Après les six premiers matchs, la fiche était de 2-2-2 et on n’avait inscrit que 10 buts, soit une moyenne de 1,67 buts par rencontre. Mais depuis la victoire de 4-1 face aux Carabins le 16 novembre, la moyenne est de 3,36 buts par match.

L’excellente Jade Downie-Landry, joueuse par excellence du championnat canadien l’an dernier, n’avait qu’un but et une aide à ses six premiers matchs. En plus d’avoir raté quatre matchs durant le mois de novembre, sa contribution offensive manquait cruellement à son équipe. Toutefois, depuis le retour des Fêtes, l’étudiante en psychologie de St-Jean-sur-Richelieu a pris les choses en main avec 5 buts et 7 aides en 7 matchs.

Crédit photo : McGill Athletics

Léa Dumais autrice de 8 buts et 7 aides en 16 matchs jusqu’à maintenant est la meilleure pointeuse des Martlets. Elle aussi a connu un début très lent alors qu’elle avait été blanchie de la feuille de pointage lors de ses cinq premiers matchs. La machine s’est toutefois replacée lors du fameux match face aux Carabins où elle a incrit un tour du chapeau. L’étudiante en comptabilité et finances de Beaconsfield a définitivement le numéro des rivales de l’autre côté du Mont-Royal avec 5 buts et 2 aides lors des trois derniers matchs entre les deux équipes.

La défenseure Kate Devries avec 11 aides à ses 11 derniers matchs est également un rouage important des succès offensifs des Rouges.

L’affrontement du 14 février prochain au CEPSUM qui sera le dernier de la saison régulière pour Montréal et McGill sera un rendez-vous à ne pas manquer.

Les Carabins pourront-elles renverser la vapeur?

Du côté des Carabins, l’histoire est totalement différente. Avant la victoire acquise dimanche dernier face à Carleton, les joueuses d’Isabelle Leclaire n’avaient remporté qu’un seul de leurs 7 derniers matchs. Il ne leur reste que deux rencontres à disputer pour clore la saison régulière et retrouver un bon rythme. Les adversaires seront les Gee Gee’s et les Martlets. Pas une mince tâche.

Crédit photo : Pascal Dumont

Aujourd’hui 7e au classement canadien, les Carabins étaient 3e au début du mois de janvier. Essentiellement, c’est la difficulté à marquer des buts qui cause des maux de tête à l’équipe. Avec 38 buts en 18 matchs (moyenne de 2,11 buts/match), l’équipe est 4e sur 5. D’ailleurs, avant les 4 buts inscrits lors de la victoire face à Carleton, les Bleues avaient été limitées à 5 buts lors des 5 matchs précédents.

Les départs de Jessica Cormier (joueuse par excellence du RSEQ en 2018 et 2019) et Alexandra Paradis (1re équipe d’étoiles 2019) semblent avoir fait mal. On misait certainement sur Estelle Duvin et Annie Germain, toutes deux membres de la 2e équipe d’étoiles la saison dernière, pour prendre la relève. Mais les deux joueuses ont connu une baisse de production cette saison. Duvin avait obtenu 16 points en 18 matchs la saison dernière alors que Germain en avait amassé 20 en 20 matchs. Elles en ont respectivement 10 et 9 en 18 matchs au moment d’écrire ces lignes.

Devant les buts, Aube Racine et Maude Trevisan se partagent la tâche depuis le début du calendrier. Racine, élue sur la 2e équipe d’étoiles et l’équipe d’étoiles des recrues du RSEQ la saison dernière, fait bien avec un % d’arrêts de ,930 et une moyenne de 1,80 buts alloués. Elle devra être au sommet de son art pour aider son équipe à entrer en séries éliminatoires avec confiance.

Les Gee Gee’s se pointent dans la course

Présentement 4e au classement général, les Gee Gee’s d’Ottawa se relèvent dignement après une saison 18-19 de seulement 6 victoires. Après 17 matchs, elles présentent une fiche de 9-7-1 à un point des Carabins avec un match de plus à disputer. L’équipe menée par Chelsea Grills, ancienne entraîneure-adjointe avec McGill, est sur une séquence de 5 victoires consécutives après avoir subi 5 défaites lors des six matchs précédents.

Crédit photo : Caroline Marsh

Cette saison en yo-yo est marquée par quelques contre-performances défensives. Mais la gardienne trifluvienne Aurélie Dubuc offre du jeu inspiré depuis le retour des Fêtes n’ayant accordé que 6 buts en 5 matchs et un % d’arrêts de 95,9.

En attaque, Mélodie Bouchard, étudiante en sciences sociales originaire de Sept-Îles, mène l’équipe ontarienne avec 17 points en 17 matchs, dont 7 lors de la séquence actuelle de 5 victoires. À son travail, il faut ajouter l’importante contribution de la défenseure Christine Deaudelin (4 buts – 2 aides lors des 6 derniers matchs) et de l’attaquante Meagan McGaughey (4 buts – 1 aide / 5 derniers matchs).

Ottawa affrontera Concordia, Carleton et Montréal pour terminer la saison.

Bref, si on connaît les équipes qui participeront aux prochaines séries éliminatoires du RSEQ, le suspense est encore bien vivant quant aux affrontements à venir et les prédictions seront tout sauf évidentes. Toutefois, l’équipe qui l’emportera à la toute fin sera assurément à surveiller à Charlottetown en mars prochain.

N’hésitez pas à aller les encourager sur place si l’occasion se présente. Sinon, tous les matchs sont webdiffusés.

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