Photo : Sandrine Méthot et Christian Lafferty / Crédit : Carl Rodrigue
Les championnats provinciaux de volleyball collégial Division 1 se déroulaient au centre sportif du Collège Lionel-Groulx en fin de semaine dernière. Les Titans de Limoilou et les Nordiques de Lionel-Groulx en sont ressortis champions. Retour sur de magnifiques performances.
Le tournoi masculin a débuté samedi avec les demi-finales. La semaine précédente les Géants de St-Jean avaient gagné leur place en défaisant les Cheminots de St-Jérôme. Ils avaient donc rendez-vous avec les Titans de Limoilou, premiers au classement de la saison régulière, pour le premier match du jour.
Au départ, on a senti les Titans hésitants et les Géants en ont profité pour faire jeu égal avec eux. Néanmoins, la bande à Rock Picard a réussi à aller chercher la première manche 25-22. Et une fois la rouille, le trac, la nervosité chassés, Jacob Gendron, Christian Lafferty, Zacari Morneau, Thomas Boccardi, Louis-Pierre Charbonneau, Gabriel Lapierre et Jean-Simon Delorme sont passés à la vitesse supérieure. 25-17, 25-14 pour les deux sets suivants et c’en était fait des Géants.

Néanmoins, je veux souligner la prestation de deux joueurs de St-Jean dans cette rencontre. L’attaquant Paya Namdari et le libéro Maxime Deschênes. Namdari a été le joueur le plus prolifique cette saison pour les Géants et on comprend bien pourquoi en constatant sa détente. Quant au libéro Deschênes, il a démontré une agilité déconcertante et une volonté à toute épreuve en se plaçant sous les attaques des puissants joueurs de Limoilou.
L’autre demi-finale mettait aux prises deux équipes de force très similaire, mais aux styles de jeu opposés. Les Griffons de l’Outaouais et les Volontaires de Sherbrooke.
Les Griffons misaient sur un attaquant élite en Félix-Antoine Perron ainsi que deux centraux efficaces en Maxime Tremblay et Gabriel Larivière. Du côté de Sherbrooke, David Chaput, Thierry Allen et Owen Duguay ont animé l’attaque orchestrée de main de maître par le passeur Olivier Ducharme.

L’absence de Jean-Baptiste Menye depuis le mois de janvier a peut-être rendu l’attaque des Griffons plus prévisible. En effet, les joueurs de Sherbrooke ont été très clairs après la rencontre que le plan de match était de viser Perron au service et de s’assurer d’avoir deux bloqueurs sur lui en tout temps. On a même réussi à lui en opposer trois à l’occasion. La tactique a fonctionné. Plus le match avançait, plus on sentait Perron manquer d’énergie. Et malheureusement, les autres attaquants extérieurs n’ont pas été en mesure d’offrir une production suffisante pour compenser.

Au final, ça demeure toute une bataille que nous ont offert ces deux équipes. Une victoire par la marque de 25-16, 25-27, 26-24 et 25-17 pour l’équipe de Samuel Beaudoin.

En grande finale, Sherbrooke se mesurait donc à Limoilou. Forts de trois victoires consécutives face aux Titans, les Volontaires avaient de quoi être confiants. Mais Christian Lafferty et son groupe en ont décidé autrement.
Les Titans ont amorcé la rencontre en lion emportant le premier set 25-12. Lafferty était tout feu, tout flamme alors que les Sherbrookois manquaient d’aplomb, ratant plusieurs réceptions et envoyant quelques attaques à l’extérieur du terrain. Les Volontaires ont toutefois répliqué 25-18 au deuxième grâce à du bon jeu défensif notamment qui leur a permis de prendre les devants tôt dans la manche.
La troisième manche a débuté avec des échanges de bombes de chaque côté. Les Boccardi, Duguay et Lafferty y allant de frappes sans équivoque. Par la suite, les Titans ont commencé à creuser l’écart en profitant d’erreurs mentales et d’exécution chez leurs adversaires. Ils ont complété le travail avec un 25-15.

Au début du quatrième set, les deux équipes sont restées collées au pointage, alternant les gros points ici et les erreurs au service là. Le kill de Lafferty sur la ligne pour donner les devants 13-11 aux Titans a été particulièrement percutant. Mais la puissance de Lafferty trouvait son égal dans l’efficacité de David Chaput à peinturer les contres. La différence s’est faite alors que le pointage était de 17-17 et que Limoilou a enchaîné trois points pour se donner la marge qui allait ultimement les conduire à un gain de 25-21. Le point d’eclamation provenant d’une attaque marquante du central Jacob Gendron, joueur par excellence cette saison.
Chaput et Duguay ont terminé le match avec 14 et 12 attaques marquantes pour Sherbrooke. Thomas Boccardi et Gabriel Lapierre en ont ajouté 10 et 7 respectivement pour Limoilou. L’attaquant opposé de 6’6, Christian Lafferty aura cependant éclipsé tout le monde y allant d’une immense prestation avec 25 points, dont 19 attaques marquantes et quatre as pour mener Limoilou au titre. Sans surprise, il a été choisi joueur par excellence du championnat.
Un 15e titre dans l’histoire des Titans de Limoilou en volleyball collégial.
Les Griffons de l’Outaouais ont terminé le tournoi masculin au troisième rang en liquidant St-Jean en trois manches de 25-21, 25-14 et 25-13.
Équipe d’étoiles du championnat
- Christian Lafferty – Limoilou
- Félix-Antoine Perron – Outaouais
- Gabriel Larivière – Outaouais
- David Chaput – Sherbrooke
- Thierry Allen – Sherbrooke
- Zakari Morneau – Limoilou
- Thomas Boccardi – Limoilou
Chez les femmes, la fin de semaine a débuté vendredi avec les quarts-de-finales. De ce côté, aucune surprise en ce sens que les équipes mieux classées à la fin de la saison régulière ont gagné. Cependant, Les Lynx d’Édouard-Montpetit ont été parfois hésitantes dans leur victoire contre les Cavaliers de Bois-de-Boulogne, les Élans de Garneau, elles, n’ont laissé aucune chance aux Diablos de Trois-Rivières, les Griffons de l’Outaouais ont gagné non sans difficulté néanmoins contre les Volontaires de Sherbrooke et les Nordiques de Lionel-Groulx se sont imposées sur les Gaillards de Jonquière.
La victoire de Lionel-Groulx a été particulièrement marquante. Elles affrontaient une équipe très talentueuse en Jonquière et les deux formations avaient terminé 4e et 5e au classement. Bref, on s’attendait à une rencontre beaucoup plus serrée. Mais il semble que les joueuses des Nordiques aient trouvé de quoi se motiver quand j’ai osé écrire que Jonquière valait peut-être la peine qu’on mise un p’tit deux sur leurs chances de se rendre loin dans la compétition.
Bon, je n’irai certainement pas m’attribuer le mérite de la qualité de leur jeu car leur victoire de 25-11, 25-18 et 25-22 n’était certainement pas que le fruit d’une motivation externe de dernière minute. Lionel-Groulx ne manquait pas de talent sur le terrain et elles ont présenté un jeu collectif très bien rodé. Jade Généreux et Sandrine Méthot y sont notamment allées d’une performance de 14 points chacune, contre 12 pour Florence Lapointe de Jonquière.
En demi-finale, la première rencontre mettait aux prises les Nordiques et les Lynx d’Édouard-Montpetit. Très rapidement, l’équipe hôtesse a pris les devants 9-0 en première manche. Les Lynx sont ensuite revenues dans le match, mais Lionel-Groulx a néanmoins mis la main sur la première manche, 25-17. Du jeu impeccable en défensive, une offensive diversifiée. Une contribution de tout le monde.
Et c’est ce qui a caractérisé le jeu de la formation dirigée par Danyk Sauro durant tout le tournoi. Les Lynx ont bien répliqué en allant chercher le deuxième set 25-23, mais l’efficacité et la constance étaient du côté des Nordiques qui ont gagné les deux suivantes, 25-16 et 25-19. Ça signifiait du même coup la fin des espoirs d’un troisième sacre consécutif pour la formation longueuilloise.
Chez les représentantes d’Édouard-Montpetit, Sophie Deschenaux a été très solide en attaquante opposée. La grande gauchère dominait par sa hauteur et sa puissance. Mais elle ne pouvait tout faire seule. Malheureusement pour les Lynx, on n’a pas su mettre en valeur tout l’éventail offensif que peuvent déployer les Béatrice Dubreuil et Oriane Racine notamment. Cette dernière a cependant excellé en défensive, tout comme la libéro Juliette Lajeunesse. Mais ce ne fut pas suffisant.

Les Nordiques semblaient partout sur le terrain et chaque attaque avait le potentiel de terminer le point. Jade Généreux a été étincelante avec 18 attaques marquantes, mais l’excellente passeuse Anna Dubuc Ventura a su bien distribuer les balles en plus de s’impliquer activement en défensive. Maude Brodeur en 2 a été ultra solide à l’attaque comme au bloc alors que la centrale Sandrine Méthot et l’attaquante Emma Waskiewicz ont offert du jeu très inspiré et sans faille. Julia Tourigny a quant à elle été égale à elle-même, très fiable au centre. Et que dire de la libéro Camille Dufort? Wow! On m’a glissé à l’oreille qu’elle mettait fin à sa carrière de volleyeuse après cette saison. Une triste nouvelle pour les équipes universitaires et les fans de volley.

L’autre demi-finale était une confrontation entre deux équipes physiques. Les Élans de Garneau menées par la passeuse étoile Florence Sigmen, l’exceptionnelle attaquante Maëli Cormier et la sensationnelle recrue Marilou Couture faisaient face aux Griffons de l’Outaouais et leurs deux centrales géantes ainsi que l’explosive attaquante Sephora Menye. La table était mise pour une confrontation de haut calibre. On a été bien servi.
Un match en quatre sets, 28-26, 25-27, 25-18 et 25-22 à l’avantage des représentantes de Québec. L’efficacité à l’attaque des joueuses de Garneau, Maëli Cormier, Audrey Bizeau et Marilou Couture en tête, aura finalement fait la différence.
Chez les Griffons, sans surprise, Sephora Menye a été visée à outrance par la passeuse Mia Abellard. Elle a marqué 15 fois en plus de réussir trois as et deux blocs. Roselyne Quessy a quant à elle ajouté 10 attaques marquantes. Mais, l’Outaouais a surtout eu des difficultés à négocier avec la puissance au service des Élans. Ces dernières réussissant pas moins de 16 as, bien qu’elles aient aussi commis 19 erreurs.

On retrouvait donc en grande finale les Nordiques de Lionel-Groulx et les Élans de Garneau. La constance contre la puissance. La rapidité contre la hauteur.
La première manche a été à l’avantage des Nordiques. Quelques erreurs à l’attaque par les Élans, mais aussi du très gros travail au contre, notamment de Maude Brodeur, Julia Tourigny et Sandrine Méthot, ont fait la différence. C’est finalement un service à l’extérieur du terrain qui aura donné l’avance 1-0 à Lionel-Groulx.
Au début du deuxième set, Sandrine Méthot, Maude Brodeur et Jade Généreux ont rapidement donné les devants 5-1 aux Nordiques. Bénéficiant de bonnes réception (Camille Dufort ne semble pratiquement jamais rater), Anna Dubuc Ventura pouvait allègrement distribué les balles à ses attaquantes. Du côté des Élans, on n’arrivait pas à trouver le rythme, notamment à cause de l’inconstance à la réception, mais on manquait aussi de cohésion à l’attaque, envoyant plusieurs balles faciles de l’autre côté du filet. Résultat : 25-15, Lionel-Groulx.

La troisième manche plaçait donc Garneau dans une situation de vie ou de mort. Et les équipières de Tommy Morasse ont amorcé le set avec force pour prendre les devants 4-1. Mais les Nordiques jouaient sans crainte en fin de semaine et elles ont continué d’éviter les erreurs, d’attaquer avec force et de s’imposer au contre. Suite à deux attaques percutantes de Méthot et Généreux, l’équipe locale a rattrapé au score les Élans à 11-11.
Néanmoins, ces dernières ont repris du rythme grâce à Elizabeth Boivin et Jessica Mireault pour se donner trois points d’avance 16-13. Un écart comblé peu de temps après, les Nordiques prenant à leur tour l’avance 20-18, puis 22-19. Mais une attaque manquée par les Nordiques a redonné espoir aux Élans qui ont ramené l’égalité à 22-22 sur un kill de Jessica Mireault au centre. À partir de là, on s’est échangé coup pour coup jusqu’à ce que Couture, Boivin et Cormier marquent trois points consécutifs pour donner la victoire aux Élans 30-28.

Profitant du momentum, les Élans ont amorcé la quatrième manche en prenant les devants 5-2. Jade Généreux s’est alors mise au travail, y allant d’attaques percutantes et de services compliqués. Morasse a choisi de prendre un temps d’arrêt quand Julia Tourigny a repoussé une attaque de Mireault qui plaçait alors Lionel-Groulx en avant 9-7. Les Élans ont répliqué pour ramener le pointage à 11-11, notamment grâce à l’excellent travail de la libéro Alexanne Marchand.
Après avoir pris les devants 19-16, les Nordiques ont vu les Élans créer l’égalité 20-20. Mais Élizabeth Boivin a raté son service, puis Sandrine Méthot a marqué le point avant de voir Mireault rabattre une balle du côté adverse. C’était 22-21 Lionel-Groulx. Mais trois erreurs consécutives, une au service et deux à l’attaque auront finalement scellé le sort des Élans. Les Nordiques de Lionel-Groulx l’emportant 25-21 pour mettre la main sur le premier titre de leur histoire en volleyball féminin D1.
La troisième place a été remportée apr les Griffons de l’Outaouais. Elles l’ont emporté en quatre manches face aux Lynx d’Édouard-Montpetit, 26-24, 25-23, 14-25, 25-23.
Au final, c’est Sandrine Méthot qui a été décorée du titre de joueuse par excellence de la compétition.
Équipe d’étoiles du championnat
- Jade Généreux – Lionel-Groulx
- Emma Waskiewicz – Lionel-Groulx
- Camille Dufort – Lionel-Groulx
- Florence Sigmen – Garneau
- Maëli Cormier – Garneau
- Sephora Menye – Outaouais
- Camille Fortier – Outaouais
Un autre magnifique événement de volleyball. J’ai personnellement adoré chaque minute passée sur place à regarder évoluer nos meilleurs étudiant.e.s-athlètes de ce sport. J’ai bien hâte de revoir les Lafferty, Perron et Chaput qui reviendront au niveau collégial l’an prochain, tout comme ce sera vraiment intéressant de voir les Waskiewicz, Racine, Fortier et autres faire leur place au niveau universitaire.
Je termine avec un bémol toutefois. Pas parce que je veux mettre l’emphase sur une mauvaise note, mais parce que je crois profondément que les championnats provinciaux de volleyball collégial, tout comme ceux des autres sports, mérite mieux pour se faire valoir. Une caméra dans un coin de gymnase. Pas d’animation, pas de description ou d’analyse. Un tableau qui n’indiquait pas qui avait gagné combien de sets. C’est triste à bien des égards.

D’abord parce que les parents et amis qui souhaitaient voir les matchs de chez eux auraient dû avoir la chance de vraiment voir ce qui se passait. La qualité d’image, l’angle, la profondeur. Rien ne permettait d’apprécier à sa juste valeur le niveau de jeu. Les athlètes méritent qu’au moins une fois par année, on leur offre la chance de se faire voir à la hauteur des efforts qu’ils mettent à exceller et à représenter leurs institutions. Et aussi, parce qu’il y a assurément des gens qui aimeraient s’intéresser au sport étudiant, mais il est très difficile de les attirer et voire de les garder captifs quand on leur offre si peu.
Le RSEQ doit être plus exigeant sur cet aspect au moment d’octroyer l’organisation d’un championnat. On est en 2024, les moyens sont là. Et si j’ai pu prendre cette photo avec mon vieil IPhone, c’est qu’il y avait moyen de faire beaucoup mieux.

Sur ce, merci et bravo à tous. Athlètes et entraîneurs. Organisateurs et parents. On se tourne maintenant vers les finales provinciales universitaires avant de suivre nos champions québécois dans leur quête du titre canadien. Soyez des nôtres, Bulletinsportif va suivre toute l’action.
Je suis tellement contente que vous avez soulevé le manque de qualité pour la difussion de l’évènement. C’est honteux de voir le manque d’attention a ce niveau d’excellence. Les athlètes ne peuvent pas partager les match avec des recruteur potentielles (hors Québec) qui est vraiment dommage. L’image était complétement flou journée 1 et on ne voyait même pas le pointage. Ou est le controle de qualité? Beaucoup mieux organisé au niveau secondaire dans les autres provinces.
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