Les différentes équipes du programme canadien de volleyball masculin ont annoncé le nom des joueurs qui auront l’occasion d’évoluer avec elles pour les tournois internationaux cet été. Seulement deux Québécois ont été sélectionnés. Zachary Hollands du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke et Zakari Morneau des Titans de Limoilou. Et les deux y seront comme libéro.

Hollands en sera à un deuxième été avec l’équipe NextGen du programme de l’équipe nationale de volleyball masculin, c’est-à-dire l’équipe nationale B. Attaquant dynamique au niveau universitaire, il est une des pièces maîtresses du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke qui est monté sur le podium canadien lors des trois dernières années. Cependant, c’est comme spécialiste de la défensive qu’il fait sa place au sein de l’unifolié.

Il se dit prêt à prendre la place de libéro numéro un de l’équipe. « L’an passé, j’ai reçu une convocation une semiane seulement avant le début du camp. Mais cette année, j’ai eu le temps de me préparer physiquement et mentalement. Après le championnat canadien, j’ai pris trois semaines de repos et depuis un mois maintenant, je suis un entraînement intensif. »

Crédit photo : Yves Longpré

L’entraîneur-chef de l’équipe NextGen est Glen Hoag, un ancien pilote du Vert & Or. Malgré cela, les deux hommes n’ont pas eu l’occasion de travailler souvent ensemble. « L’an passé, quand il était l’entraîneur de l’équipe A, il lui arrivait de passer nous voir et il m’a donné de très bons conseils techniques pour éliminer les déchets dans mon jeu. »

Hollands ajoute : « Le connaissant, je pense qu’il voudra vraiment mettre la meilleure équipe sur le terrain. Et je vais faire ce qu’il faut pour avoir la place. Le libero qui était devant moi l’an passé n’a pas joué cette année parce qu’il n’a pas réussi à se trouver un contrat professionnel. Alors j’ai un avantage. »

Zachary Hollands (87) et Jonathan Portelance (à droite) avec l’équipe NextGen en 2023 / Crédit photo FIVB

Pour lui, en plus de souhaiter avoir le poste de premier libero et d’aider son équipe à gagner lors des tournois de Long Beach et de Gatineau, son objectif sera de poursuivre son apprentissage. « Avec Dan Lewis l’an passé et Glen Hoag cette année, j’aurai eu la chance de travailler avec deux des meilleurs entraîneurs au monde. Dan est très bon techniquement et ce n’est pas pour rien qu’on lui a confié l’équipe junior. Le Canada a compris que ses jeunes joueurs doivent développer leur niveau technique le plus tôt possible parce que c’est ce qu’ils font en Europe. »

Ce sera un long été pour Hollands qui sera au Centre d’excellence à Gatineau du 11 mai à la fin août. Quant à son coéquipier à Sherbrooke, le passeur Jonathan Portelance, il n’a pas reçu d’invitation. Selon les explications d’Hollands, l’équipe A mise sur deux vétérans et l’équipe NextGen a invité deux jeunes. « Il se retrouve dans une position particulière cette année. Mais après les Olympiques, les plus vieux passeurs risquent de quitter donc il aura sûrement l’occasion de revenir dans le programme par la suite.

Pour Zakari Morneau, il s’agira d’une première expérience avec le programme national. Sélectionné sur la première équipe d’étoiles collégiales D1 cette saison au Québec, il a aussi été choisi sur la première équipe d’étoiles du championnat canadien où les Titans de Limoilou ont terminé avec une médaille d’argent au cou.

Morneau a d’ailleurs bien failli ne pas être du groupe des U21. « Les appels de candidatures se sont ouverts avant Noël et on avait jusqu’à minuit le dernier jour du championnat canadien pour s’inscrire. J’ai beaucoup hésité. Je ne savais pas si je voulais m’embarquer là-dedans. Puis après notre finale, à l’hôtel, j’ai décidé d’envoyer mon inscription et j’ai été pris. »

Crédit photo : Titans de Limoilou

Le processus de sélection était basé notamment sur la qualité des vidéos envoyées. « Je ne sais pas si il y avait des recruteurs au championnat canadien collégial. Par contre j’avais vu Dan Lewis (l’entraîneur-chef de l’équipe U21) lors de matchs à Gatineau durant notre saison.

Et maintenant, Morneau devra s’installer à Gatineau du 29 avril au 8 juin prochain an compagnie de 13 autres joueurs pour se préparer en vue du championnat NORCECA qui aura lieu au Mexique du 9 au 17 juin. Le libéro des Titans, qui a aussi évolué comme ailier lorsqu’il portait les couleurs de l’école Cardinal-Roy, espère maintenant faire partie des 12 derniers joueurs canadiens qui s’envoleront pour Mexico y affronter la crème du volleyball junior nord-américain.

Mais le volleyball ne sera pas la seule préoccupation de celui qui reviendra l’automne prochain pour une dernière saison à Limoilou. « Je comprends bien l’anglais, mais je ne le parle pas beaucoup. Alors, comme je serai le seul Québécois, ça ajoute au stress. Au moins, il y aura Ghazi (Guidara, entraîneur-chef des Carabins) qui sera là-bas. Et non seulement, ce sera une toute nouvelle expérience, mais l’aventure de ce printemps pourrait avoir un impact sur son avenir.

« J’ai mes chances d’aller loin comme libéro. Je vais assurément continuer au niveau universitaire. Par contre, je ne sais pas si j’aimerais pousser ça au point d’essayer d’en faire une carrière pro. L’expérience que je m’apprête à vivre va me donner une bonne idée à savoir si c’est quelque chose que je veux », mentionne Zakari Morneau.

C’est quand même curieux de constater qu’il y ait si peu de Québécois au sein des formations nationales malgré l’installation du Centre d’excellence de volleyball Canada. Oui, c’est vrai que le bassin est plus petit que dans l’ouest ou en Ontario. Mais avec les résultats de nos équipes collégiales et universitaires, il y aurait lieu de croire que nos joueurs d’ici bénéficieraient d’une bonne visibilité. Félix-Antoine Perron qui évolue avec les Griffons de l’Outaouais est dans leur cour. David Chaput des Volontaires de Sherbrooke aurait assurément tout ce qu’il faut pour au moins avoir la chance de se battre pour un poste.