Crédit photos : Carabins / James Paddle-Grant / Liam Mahoney
Le mois de mars avance et les tournois de championnats s’accumulent. Les meilleures équipes universitaires et collégiales au Canada s’affrontent et les émotions sont à leur comble. Ça donne des moments sportifs fantastiques. Je commence donc en m’adressant aux étudiants-athlètes et leurs entraîneurs. Merci, vous nous rendez fiers.
Cette fin de semaine, nous avions quatre championnats canadiens de basket, un championnat canadien de volleyball et un championnat de hockey ontarien impliquant une équipe de Montréal. Résultat des courses pour les neuf équipes québécoises : Un titre, une médaille d’argent et deux de bronze.
Une première depuis longtemps pour notre volleyball féminin
J’amorce la tournée avec le volleyball féminin. Le championnat canadien universitaire se déroulait à l’Université du Manitoba. Les représentantes du RSEQ, les Carabins de l’Université de Montréal étaient classées #5 sur huit équipes. Le Québec n’avait pas particulièrement bien figuré au cours des dernières années. Aucun podium en 10 ans. Dernière finale en 2011. Et dernier titre en 2006. La bande à Olivier Trudel a déjoué les pronostics.
Lors du premier match, les Carabins avaient pris les devants 1-0 avant de voir les championnes ontariennes, McMaster, complètement dominer les deux sets suivants. Les choses ne regardaient pas très bien, mais c’était mal connaître ces jeunes femmes. Émilie Bourque a fait son entrée pour stabiliser la réception et on s’est mis à revoir la formation #1 au Québec. Sarah McGlashan, Myriam Kayser-Tourigny et Milica Djordjevic ont retrouvé leur efficacité et les Carabins ont forcé un 5e set. Cette manche ultime aura certainement fait perdre quelques cheveux aux parents qui avaient fait le voyage. Les Bleues ont laissé filer une avance de 12-9 avant de se ressaisir et conclure avec un 17-15 sur une frappe de la capitaine Florence Cloutier.
Un carré d’as c’était bien, mais comme me l’a confié Myriam Kayser-Tourigny après la première victoire, ces dames n’avaient aucunement l’intention d’aller où que ce soit d’autre. Elles allaient pousser le plus loin possible. Et quel défi que celui d’affronter l’équipe #1 au pays, les Pandas de l’Alberta. Pas de problème pour les Carabins.
D’ailleurs, les choses semblaient mal parties alors que l’Alberta a pris les devants 20-12 au premier set. Les Carabins étant les Carabins, elles ont grapillé point par point et en arrière 18-23, elles ont inscrit les sept derniers points, dont trois sur des as de Djordjevic, pour gagner cette première manche et lancer un message. Elles ont ensuite gagné la 2e, 25-22. Puis, au 3e set, les Pandas ont bâti une priorité rapide de 6-0, puis 10-3 et après avoir vu Montréal recoller à 14-12, elles ont inscrit les cinq points suivants. Sauf qu’avec Cloutier au service et Julia Lanthier efficace au centre, Montréal est revenu à 20-20. Puis on a repoussé deux points de manche avant d’aller chercher une victoire de 27-25 et se qualifier pour la grande finale. Quel match ce fut!
La grande finale ne serait certainement pas de tout repos. Les Bisons du Manitoba, équipe hôtesse du tournoi, avec à sa tête la joueuse par excellence au Canada au cours des deux dernières saisons, Raya Surinx. D’ailleurs, on peut le dire en toute franchise, les Carabins ont eu affaire à plus fortes qu’elles dimanche soir. Surinx est une joueuse d’un tout autre niveau. Mais que dire de la libéro Julia Arnold et de la passeuse Katreena Bentley? Des joueuses d’une vitesse et d’une agilité hors du commun. Eve Catojo au centre est littéralement intimidante par son jeu et son attitude. L’attaquante Andi Almonte est petite, mais est une véritable bombe et que dire du travail sans faille de la centrale Brenna Bedosky et de l’attaquante opposée Light Uchechukwu.
La victoire est allée au Manitoba et malgré l’aura d’invulnérabilité que cette équipe avait durant la finale, les Carabins ont été en mesure d’aller chercher une manche grâce à leur acharnement. Une équipe têtue qui n’a jamais voulu s’en laisser imposer. Sauf que cette fois, l’adversaire était simplement plus fort. Aucune once de regret à avoir. Florence Lapointe et Julia Lanthier, les deux recrues ont joué avec l’aplomb de vétéranes. Myriam Kayser-Tourigny et Florence Cloutier ont su élever leur jeu, notamment en fin de 3e manche quand l’équipe était en mode survie. Sarah McGlashan a couru toutes les balles et distribué au mieux ce qu’elle avait.
Florence Cloutier et Milica Djordjevic ont été élues sur l’équipe d’étoiles du tournoi.
Une magnifique fin de semaine de volley. Chapeau au duo de description en français, Danny Brown et Gilles Lépine, toujours impeccables et agréables. Espérons que le standard établi par l’édition 2024-2025 des Carabins fera des petits. Le volleyball québécois a sa place parmi l’élite canadienne.
Les Stingers champions en hockey… masculin
On est habitué d’associer Concordia à des championnats au hockey. Sauf que c’est habituellement l’équipe féminine qui se pavane avec les bannières. Cette année, c’est la formation masculine des Stingers qui rentre au bercail avec un championnat, celui de l’OUA.
La finale de la conférence ontarienne, c’est un seul match et par règlement, il doit être joué en sol ontarien. Ainsi, malgré leur meilleure fiche, les Stingers ont dû aller à Toronto pour se mesurer au Bold de Toronto Metropolitan, les anciens Rams de Ryerson. Les hommes de Marc-André Élément ont joué avec le feu en péchant par indiscipline, mais ils sont sortis grands gagnants par un pointage de 4-1.
Après avoir inscrit deux buts en première, les Stingers ont vu leurs adversaires profiter d’un quatrième avantage numérique en fin de troisième période pour s’approcher à un seul but. Le filet laissé désert par l’ajout d’un attaquant supplémentaire a cependant permis aux Stingers d’ajouter deux buts d’assurance et mettre la main sur la Queens Cup.
C’est la quatrième fois de suite que les champions de la conférence ontarienne sont québécois. Les trois fois précédentes, les Patriotes de l’UQTR avaient été consacrés. Attention les gars,il ne faudrait pas que l’OUA ait envie de vous mettre dehors… 😉
Basket : Du bronze collégial, pas de médaille universitaire
Les quatre championnats canadiens de basketball se déroulaient durant la même fin de semaine cette année. Au total, sept équipes québécoises étaient de la partie. Ça aura donné deux médailles de bronze au final.
Le championnat collégial masculin se tenait au gymnase du collège Vanier à Montréal. Les Dynamiques de Brébeuf et les Cheetahs de Vanier étaient les représentants du RSEQ. Les deux équipes ont offert de l’excellent basket et il s’en est fallu de peu pour qu’elles s’affrontent en grande finale. C’est cependant pour le bronze que le face à face a eu lieu et Brébeuf a eu le dessus.
En première ronde, Brébeuf avait aisément battu son adversaire alors que Vanier causait la surprise contre Biercrest, qui misait sur le joueur par excellence au Canada.
Brébeuf a ensuite joué un bon match face à Durham en 1/2 finale, mais un 3e quart difficile les a coulés et ils ont dû s’avouer vaincus malgré 37 points d’Édouard Gauthier. De leur côté, les Cheetahs ont laissé filer une avance de 11 points avec 11 minutes à jouer face aux éventuels champions, les Hawks de Humber.
Après avoir gagné tous deux leur 1/2 finale de bronze, Brébeuf et Vanier se sont retrouvés nez à nez. On avait un match très serré, mais au 4e quart, Isaac Pierre-Louis a inscrit 13 des 28 points des Dynamiques pour donner une première médaille nationale au programme de basket du Collège Jean-de-Brébeuf.
Jérémy Lalonde-Hines (Vanier) et Édouard Gauthier (Brébeuf) ont été nommés sur la première équipe d’étoiles du tournoi. Isaac Pierre-Louis (Brébeuf), sur la seconde.
Chez les femmes, les Géants de St-Jean ont aussi mis la main sur la médaille de bronze. Après avoir laissé filer une avance de 10 points au début du 4e quart lors de leur match de premier tour, les joueuses de Bernard Tanguay se sont ressaisies pour gagner trois matchs consécutifs et grimper sur le podium canadien pour la deuxième fois en trois ans.
Après des victoires convaincantes face à St.Tommies et Mohawk, les Géants ont joué un match en montagnes russes lors de la finale de bronze. Prenant des avances de 10 points, elles voyaient leurs adversaires revenir au pointage quelques minutes plus tard. C’était l’égalité avec un peu plus de deux minutes à jouer, mais Damoah, Bujold et Cissé ont inscrit des paniers opportuns et l’équipe n’a rien donné en retour pour concrétiser la victoire.
Au niveau universitaire, la journée de jeudi a été frustrasnte pour nos quatre représentants.
Du côté masculin, les Gaiters de Bishop’s, champions du RSEQ, avaient la lourde tâche d’affronter les Vikes de victoria en lever de rideau. Invaincus en saison, les Vikes avaient perdu leur demi-finale et se présentaient à Vancouver à titre d’équipe #3 de la conférence Canada West. Les Gaiters avaient bien amorcé la rencontre prenant les devants 18-4, mais leurs adversaires se sont réveillés ensuite avec 64 points avant la mi-temps. Le reste du match a été équilibré, mais c’était impossible de rattraper le retard.
Les Stingers avaient devant eux les premiers favoris, les GeeGees d’Ottawa. Après une première demie anémique offensivement, les Stingers ont sorti le grand jeu au 3e quart. Alec Phaneuf a sonné la charge avec 15 points pour placer les Stingers en avant par un avec 10 minutes à jouer. L’écart était d’un seul point en faveur d’Ottawa avec 3:33 au cadran, mais Justin Ndjoke-Tadjore, originaire de Gatineau, est venu fermer les livres pour les GeeGees.
Bishop’s et Concordia se sont donc retrouvés en demi-finale consolation. Les Stingers en ont profité pour prendre leur revanche aux dépens des Gaiters qui les avaient battus en finale provinciale. Les Stingers ont dominé la 2e demie. Jaheem Joseph inscrivant 17 de ses 22 points. Et Concordia a eu le dessus 81-66.
Les Stingers avaient finalement rendez-vous avec l’équipe classée au 3e rang avant le tournoi, les Thunderbirds de UBC. Concordia a eu le dessus durant la majeure partie de la première demie, mais UBC a remonté la pente en fin de 2e quart, si bien que l’avance n’était que de deux à la mi-temps. Puis les locaux en ont rajouté au retour de la pause pour prendre les devants par 7. Avance effacée avant la fin du 3e quart, mais reprise à mi-chemin au 4e. Les Stingers se sont ensuite regroupés pour reprendre le contrôle du jeu. Owen Soontjens avec trois tirs de trois points, une aide et un vol de balle dans les cinq dernières minutes de jeu a ultimement permis à Concordia d’aller soutirer la victoire et la 5e place au classement.
Alec Phaneuf a terminé le match avec 31 points dont sept 3-points.
Au volet féminin, les Gaiters de Bishop’s et le Rouge et Or de l’Université Laval représentaient le RSEQ.
Laval affrontait Ottawa pour lancer les hostilités. Le Rouge et Or n’était certainement pas une prise facile malgré son classement. Médaillées de bronze en 2024, l’équipe de Guillaume Giroux arrivait là avec l’intention d’en revenir championne. Ottawa a bien amorcé la rencontre, mais Laval a su revenir au pointage. Si bien qu’après 20 minutes de jeu, l’écart n’était que de deux en faveur des Gee-Gees. Puis la défensive de Laval a limité ses adversaires à seulement 9 points au 3e quart pour entrer dans la dernière ligne droite avec une avance de 6. La priorité est grimpée à 9 sur un 3-points de Frédérique Beaudry-Blais. Mais, on a eu des difficultés par la suite en ratant plusieurs tentatives de l’extérieur de l’arc.
Le match s’est transporté en prolongation et les insuccès au 3-points ont continué pour Laval. Malgré tout, Sabrine Khélifi avait une occasion de créer l’égalité en toute fin de prolongation, mais elle n’a pas été en mesure de marquer sur un tir en foulée alors qu’elle était étroitement gardée. Défaite crève-coeur.
De leur côté, les Gaiters avaient devant elles les Ravens de Carleton, doubles championnes canadiennes en titre. Malheureusement, malgré du bon travail défensif en première mi-temps, Bishop’s n’a jamais vraiment été dans le coup. Une défaite de 71-44.
Comme chez les hommes, les deux formations québécoises s’affrontaient en demi-finale consolation. Bishop’s a amorcé le match avec conviction prenant une avance de 13 points avec moins de 3 minutes à faire au premier quart. L’avance était de 10 avec 35 secondes à jouer à la première demie, mais un tir de trois points réussi sur le dernier jeu réduisait l’avance à seulement 6.
La bataille a été ardue tout le long du match entre ces deux rivales. Avec 2:47 à jouer, Bishop’s était en avant par quatre, mais Laval a été en mesure d’arracher la victoire grâce à des paniers de Léa-Sophie Verret et Sabrine Khélifi ainsi qu’un jeu défensif efficace.
Lors de la finale consolation, le Rouge et Or a semblé avoir perdu tous ses repères offensifs. Ne tirant que pour 1 en 32 du 3-points, elles n’ont jamais été en mesure d’inquiéter les Pandas de l’Alberta. Et avec 27 rebonds offensifs, ce ne sont pas les deuxièmes chances qui ont manqué. Défaite de 68-34 et une 6e place au Canada pour clore la saison.
La semaine prochaine, on termine la saison du sport universitaire avec les tournois de finale U Sports au hockey féminin et masculin ainsi qu’en volleyball masculin. Puis, on amorce les séries au hockey collégial. Bref, encore du pain sur la planche, mais surtout de beaux moments de sport à vivre.