La première partie de la saison de volleyball universitaire s’est essentiellement déroulée en vert et or. Les deux formations de l’université de Sherbrooke dominent leur classement respectif. Au cumulatif, c’est une fiche de 18 victoires contre une seule défaite. Il faudra certainement analyser l’eau de la capitale estrienne. Néanmoins, c’est encore loin d’être dans la poche pour les championnats.

Un premier titre en 20 ans pour les filles du Vert & Or?

Chez les femmes, le Vert & Or est tout simplement magistral depuis le début du calendrier. Une fiche immaculée de 11-0. Et mis à part un match contre Laval où elles ont concédé deux manches à leurs adversaires, les équipières de Claude Tremblay n’ont rien donné de la saison.

Après s’être inclinées en grande finale contre Montréal la saison dernière, on aurait pu penser que l’occasion était passée pour la troupe sherbrookoise d’aller chercher un titre provincial. Les départs de la passeuse tout étoile Emma Bergeron, mais également de l’attaquante Alissa Veilleux et de la centrale Madeleine Ouellet-Lupien, une des meilleures contreuses du RSEQ, auraient pu signifier un certain pas de recul. Mais c’est tout le contraire qu’on observe.

L’arrivée de recrues très solides a eu un effet immédiat. Et il faut certainement penser à Béatrice Dubreuil sur cet aspect. L’attaquante est très efficace dans toutes les sphères du jeu. Elle se comporte comme une vétérane et on peut certainement déjà la considérer comme une candidate pour le titre de joueuse par excellence.

La passeuse de 6’1 Elle-Marie-Filion avait de très grands souliers à chausser, mais elle accomplit un boulot impeccable jusqu’à maintenant pour distribuer le ballon en plus d’apporter une excellente contribution au bloc et en défensive. Le duo Florence Stevanovic et Gabrielle Minier au centre est efficace à l’attaque comme au contre. Et Jaël-Esther Telfort allie puissance et constance ce qui en fait une des meilleures joueuses du circuit. Avec un tel noyau soutenu par la libéro Danaé Vaillancourt ainsi que les Britanie Maranda, Oriane Racine et Mali Gaudreau, on a les bons outils pour poursuivre sur notre lancée en seconde moitié. Mais saura-t-on gérer la pression qui va aller en augmentant?

Les Carabins de l’Université de Montréal ne sont toutefois pas très loin derrière leurs adversaires au classement avec une fiche de 10-1. Leur seule défaite ayant été bien sûr subie aux mains du Vert & Or. Les championnes en titre aussi ont perdu un gros morceau à la fin de la dernière saison en Olympe Desmedt, la joueuse par excellence au RSEQ. Mais pour elles aussi, l’arrivée d’une recrue d’exception tend à adoucir les choses. Florence Lapointe est déjà une joueuse plus qu’importante dans le schéma étant l’attaquante la plus productive de l’équipe.

L’autre Florence, Cloutier celle-là, continue d’offrir du jeu très constant en attaque comme en défense. Émilie Bourque apporte aussi une profondeur de très haute qualité à l’attaque. Et le duo de centrales Djordjevic/Kayser-Tourigny est certainement le plus dominant de la ligue. Djordjevic n’était cependant pas en mesure de disputer les derniers matchs. Son apport sera crucial dans les rencontres importantes autant au filet qu’au service.

Enfin, il sera intéressant aussi de voir comment on va s’y prendre du côté d’Olivier Trudel à la position de passeuse. La vétérane Sarah McGlashan et Naomi Babii se sont partagé le travail en première moitié de calendrier. Est-ce que ce sera la même chose d’ici la fin ou si on voudra donner le flambeau à une en particulier?

Le Rouge et Or de l’Université Laval avec sa fiche de 6-4 n’est pas à écarter de la course. Il s’agit là d’un groupe de joueuses aux profils diversifiés qui offrent une belle flexibilité à l’entraîneur Olivier Faucher. Comme à Montréal, on a utilisé plus qu’une passeuse. Si la jeune de 18 ans Audrey Bélanger-Griffith a été la plus utilisée, Marie-Justine Couture a aussi souvent été appelée à contribuer.

En opposé, on ne se pose pas beaucoup de questions, c’est le poste de Justine Raymond l’attaquante par excellence de cette formation. Au centre, Alexandryne Le Roy-Audy et Léonie Goupil se chargent du travail. C’est surtout au poste d’attaquante-réceptionneuse qu’on a l’embarras du choix.

La vétérane et capitaine Béatrice Lamarche est toujours la leader rassembleuse et son entraîneur peut lui confier toutes les tâches. La recrue Anne-Sofie Charette continue de faire écarquiller les yeux comme à ses années collégiales avec Jonquière. Ne vous fiez pas à ses 5’6. Maïka Bourgeois-Daigle en santé est la plus productive. Puis Jade Marquis et Roxane St-Amand peuvent entrere à tout moment. De la profondeur en masse et de qualité.

On voudra cependant améliorer certaines choses au retour des Fêtes. L’efficacité au contre et réduire le nombre d’erreurs à l’attaque. Laval est respectivement 6e et 5e dans ces catégories.

L’UQAM à 7-5 complète le quatuor de tête à mi-parcours. L’équipe d’Alain Pelletier se reconstruit autour d’une jeune passeuse très talentueuse et dynamique en Anna Dubuc-Ventura. Elle a rapidement fait sa place et on la sent très à l’aise au niveau universitaire. Le fait de passer des ballons à sa complice des Nordiques de Lionel-Groulx, Jade Généreux est certainement un facteur.

En plus de Généreux, Dubuc compte aussi sur l’une des plus solides attaquantes au Québec en Anica Pineault. Les deux attaquantes sont parmi les plus productives du circuit. Au centre, si Juliette Gosselin et Justine Dubreuil peuvent devenir encore plus dominantes au bloc, les Citadins n’auront certainement aucun complexe face à qui que ce soit.

McGill pointe au 5e rang avec une fiche de quatre victoires et sept revers. La formation de Rachèle Béliveau est en quasi complète reconstruction après les départs de Robitaille, Iannotti, Poiré et Trottier notamment.

Cela nous permet de découvrir de nouvelles joueuses au potentiel fort intéressant. Elyssa Lajmi en est à sa première saison avec les Martlets et sa moyenne de 3,03 attaques marquantes par manche est 3e de la ligue derrière Dubreuil et Telfort de Sherbrooke. Erin Keating et Emilia Grigorova au centre font du bon travail au bloc. Les deux recrues de Lionel-Groulx, Emma Waskiewicz et Sandrine Méthot ont aussi déjà leur mot à dire.

Est-ce que McGill pourrait prendre son envol et aller se faufiler dans le top 4 d’ici la fin de la saison? On ne sait jamais. Mais n’oublions pas que les Martlets se sont inclinées en 5 manches à trois reprises, contre l’UQAM, Montréal et Laval. Et avec six de leurs dix derniers matchs contre des équipes qui sont plus basses qu’elles au classement, tout est encore possible.

L’UQTR et l’UQAC ont chacune trois victoires en banque.

Les Patriotes de Marie-Christine Mondor doivent encore déterminer qui sera la remplaçante officielle au poste de passeuse entre Florence Servant-Dugas et Juana Rodriguez. Mais avec un noyau formé des jeunes Marie-Pierre Gauvin, Camille Fortier (#1 pour les blocs au RSEQ), Élizabeth Boivin et la libéro Cameron O’Grady (#1 pour les récupérations défensives), l’avenir est intéressant à Trois-Rivières.

L’Inuk a remporté trois matchs face à l’ÉTS en plus de soutirer deux fois une manche à l’UQTR. Élodie Rousselle est encore cette année la joueuse la plus productive et la passeuse Béatrice Létourneau fait de l’excellent travail.

Enfin, l’ÉTS qui en est à sa première saison en division 1 ferme la marche étant toujours à la recherche d’un premier gain. Cependant, si votre équipe les affronte, ne ratez pas la chance d’aller voir à l’oeuvre Iman Assameur. Une joueuse athlétique qui cogne solidement.

Parfaits pendant 56 matchs

Chez les hommes, le Vert & Or est aussi en tête du classement. Après avoir gagné leurs sept premières rencontres, les gars de Sherbrooke ont plié l’échine au PEPS en cinq manches. Cela faisait 56 matchs consécutifs en terre québécoise que le Vert & Or gagnait. Toute bonne chose a une fin, faut croire.

Suite au départ de Zachary Hollands, maintenant en Europe pour évoluer au niveau professionnel, le Vert & Or a aussi dû faire face à une certaine adversité avec des blessures à Yoan David, Grégoire Mercier-Noël et au passeur tout étoile Jonathan Portelance. Néanmoins, on a réussi à demeurer au premier ou au deuxième rang dans toutes les catégories de statistiques collectives jusqu’à maintenant.

Ce sont donc de nouveaux joueurs qui doivent prendre le relais à Sherbrooke. Ainsi Hugo Ouellet, Francis Del Vecchio et Jérémie Rainville sont au sommet de l’équipe pour les attaques marquantes par match. Olivier Ducharme, le passeur recrue, a fait son entrée en scène. Néanmoins, on reste stable au centre avec le colosse Elliot Collard et le toujours surprenant vétéran Julien Vanier qui, à 6’3, est loin d’être imposant à cette position.

À noter aussi que le Vert & Or n’a réussi à gagner sans concéder une manche à ses adversaires qu’une seule fois en huit matchs.

Le Rouge et Or, qui a mis fin à la séquence de Sherbrooke, demeure une équipe capable de tout. Une formation aguerrie qui, malgré le départ de l’attaquant le plus productif au Canada Nicolas Fortin, continue de marteler ses adversaires. L’ultra dynamique Max Losier et l’athlétique Terrell Tchouassi qui a pris la place de Fortin en 2 prennent le gros du lot de travail à l’attaque.

Le grand passeur Charles St-Aubin avec sa moyenne de plus de 11 passes décisives par match est de plus en plus en contrôle et s’il peut avoir la chance de distribuer encore davantage le ballon au centre à Jonathan Addy et à sa superbe recrue Jacob Gendron, on aura droit de rêver à un premier titre provincial depuis 2019 à Laval. Ne manque peut-être qu’à stabiliser la position de deuxième ailier. Patrick Minville est solide défensivement, mais manque peut-être de constance à l’attaque. Est-ce que le retour en santé d’Anthony Urbain pourrait être une solution?

L’équipe qui vient au 3e rang n’est pas celle des Carabins, mais bien les Reds de l’Université du Nouveau-Brunswick qui ont une fiche de 4-4 après être allés arracher une victoire aux Carabins et au Rouge et Or en plus d’avoir poussé Sherbrooke en cinq sets. Le passeur Lucas Maffia et son attaquant Eduardo Luchese sont absolument flamboyants sur le terrain. Mais ce qui distingue les Reds, c’est leur excellence défensive. Ils sont premiers au bloc, premiers pour les récupérations défensives et leurs adversaires ont la pire moyenne d’efficacité de la ligue à moins de 20%.

Les Carabins à trois victoires et cinq revers ont perdu leurs deux derniers matchs 3-0 et 3-1 contre Laval et Sherbrooke respectivement. Si le retour au jeu de Guillaume Bisson était nécessaire après le départ d’Alexis Tournier, on attend toujours de voir qui pourra combler le vide laissé par l’absence de Moïse Datus. Marc-Antoine Dion fait plus que sa part, mais on a besoin d’encore plus. Au centre, Pierre-Charles Latour-Bourgeois est toujours parmi l’élite du circuit universitaire à sa position, mais on a peut-être besoin d’un apport plus constant d’un autre joueur à cette position. L’efficacité au contre est un problème pour les Montréalais.

Enfin, Dalhousie n’est pas encore à éliminer de la course. Une victoire contre Laval avant de partir en pause les garde toujours envie dans la course pour une place en éliminatoires. Le puissant Michael Donovan est un incontournable au sein de cette formation. Une des joueurs les plus dominants du circuit. Josh DeYoung et Jacob Oyler sont aussi excellents à l’attaque. Toutefois, il y a trop d’éléments à améliorer dans cette équipe pour la considérer comme véritablement dangereuse. Néanmoins, il ne faut jamais s’endormir à ce niveau.