La plainte logée contre l’équipe de football des Nomades de Montmorency a finalement été rejetée par le RSEQ. L’argument invoqué serait que celle-ci aurait été déposée trop tard.
Rappelons les faits. Lundi dernier, une plainte a été logée auprès du RSEQ à l’effet qu’un joueur des Nomades de Montmorency aurait pris part à des matchs sans être admissible. Le joueur en question aurait joué des parties avec une équipe junior cet été avant de se joindre à la formation du Collège Montmorency.
Ce faisant, les Nomades se retrouvaient en situation irrégulière. Si la plainte avait été reçue et le cas avéré, les cinq matchs disputés avec ce joueur dans la formation auraient tous été déclarés perdus par forfait. Voir l’article paru plus tôt cette semaine pour tous les détails et les implications potentielles.
Par contre, le RSEQ a annoncé ce mercredi matin que la plainte ne pouvait être acceptée puisqu’elle a été déposée après la fin du calendrier régulier. Une situation clairement décrite dans les règlements du secteur collégial.

Stéphane Boudreau, directeur général du RSEQ a décrit l’affaire comme une tempête dans un verre d’eau. « La règle est simple et connue de tout le monde dans le secteur collégial. On ne peut pas déposer de plainte après la saison régulière. Ça a été voté par les membres et inscrit dans les règlements pour tous les sports collégiaux il y a 3-4 ans. »
Questionné sur le moment officiel où une saison est considérée, M. Boudreau m’a confirmé que c’était lorsque le dernier match prend fin. Alors que faire si on se rendait compte d’une situation litigieuse sur l’admissibilité d’un joueur lors de la dernière partie de la saison? « On dépose un protêt pendant le match. Les équipes ont des gens qui surveillent ce genre de chose », a répondu M. Boudreau.
Enfin, j’ai voulu savoir pourquoi l’information au sujet de la décision avait attendu à mercredi avant d’être communiquée alors que la plainte a été déposée lundi. Le DG m’a mentionné que le commissaire de la ligue de football collégial avait immédiatement mentionné le règlement, mais que le plaignant, soit le Collège Ahuntsic, avait exigé que la réponse soit transmise par écrit.
M. Boudreau n’a cependant pas été en mesure de m’expliquer pourquoi les différentes équipes de la igue collégiale D2 n’avaient pas été mises au courant de la décision plus tôt. Selon lui, elles auraient dû savoir que la plainte serait irrecevable. Les directions sportives des différents cégeps auraient pu donner cette réponse à leurs entraîneurs. De mon côté, je peux vous garantir que de nombreux entraîneurs n’ont pas dû poser la question à leur patron parce qu’il y en avait plusieurs dans le néant mercredi matin.
Avec du recul, je crois personnellement que le résultat sur le plan sportif est le bon. Les joueurs des Nomades de Montmorency de l’édition 2024 méritent d’être en éliminatoires. Les huit meilleures équipes du circuit seront en compétition pour le titre du Bol d’Or. Mon argument principal est que le joueur au centre du litige n’a pas eu d’impact sur le résultat des matchs.
Néanmoins, ça ne signifie pas pour autant que j’approuve le principe derrière la décision sur le plan administratif. S’il y a eu faute, refuser une plainte sur une technicalité administrative ne blanchit pas l’accusé dans les faits.
Il y a lieu de revoir le libellé du deuxième paragraphe de l’article 9.1. Parce que se rendre compte après la saison d’une faute passible de sanctions importantes comme des défaites par forfait ne devrait pas empêcher de réévaluer les choses. De l’autre côté, est-ce qu’on veut inciter les équipes à attendre la fin de la saison avant de déposer une plainte qui aurait pour effet de chambouler une saison entière?
Cette situation et l’interprétation des règles qui s’en suit ouvre la porte à une sérieuse réflexion qui devrait avoir un impact sur l’ensemble des ligues.
Et j’ajouterais que cette situation devrait aussi mener à une réflexion de tous et chacun sur la bonne foi. Gagner fait partie du sport. Mais ce n’est pas la seule chose qui compte et sur laquelle il faille aligner toutes nos valeurs et nos principes? Est-ce que les programmes sportifs, autant au secondaire qu’au collégial et qu’à l’université, ne devraient pas en profiter pour faire un examen de conscience? Est-ce que les guéguerres entre les institutions, les conflits de personnalité ou la conquête d’une certaine gloire devraient avoir préséance sur la compétition réelle entre les lignes de jeu? Sur les efforts des entraîneurs et des joueurs?

Le problème n’est pas l’admissibilité aux éliminatoires et aux championnats, mais bien l’admissibilité tout court suite à son implication au niveau juvenile… très bizzare comme gestion de cas.
Les joueurs peuvent dorénavant jouer Junior & Collégial en même temps, selon cette logique.
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