La saison régulière est terminée au football universitaire, collégial et juvénile. Place maintenant aux éliminatoires. Mais avant de vous proposer mes analyses sur les forces en présence, prenons le temps de jeter un oeil sur la course au trophée du joueur le plus utile à son équipe du football universitaire. D’ailleurs, est-ce l’utilité à son équipe ou la meilleure performance qu’il faut souligner?

En anglais, on utilise le terme Most Valuable Player (MVP) pour désigner le récipiendaire du prix individuel le plus prestigieux. La raison à la base en est que dans un sport d’équipe, on a nécessairement besoin des autres pour exceller, tout comme on rend les autres meilleurs quand on est excellent. Ainsi, on traduit généralement le titre de MVP par joueur le plus utile. Mais dans les faits, est-ce qu’on veut récompenser celui qui a eu le plus d’impact sur les résultats de son équipe ou le joueur qui a le mieux performé?

Je pense que chacun a son approche là-dessus et il est difficile de trancher à savoir qui a raison. Néanmoins, au RSEQ, le trophée Jeff Russel est remis à l’athlète par excellence. Voici les principaux candidats, en ordre alphabétique (pour ceux qui y verraient autre choses) :

Lucas Berthet-Dembélé – Carabins

Crédit photo : James Hajjar

Le porteur de ballon des Carabins a transformé les schémas d’attaque de l’équipe en 2024. Son efficacité au sol combinée à ses qualités de receveurs en font une arme ultra dangereuse qu’on a utilisé à profusion. Il est le joueur qui a présenté le deuxième plus haut total de verges combinées (courses/réceptions) avec 758 (422/336), derrière Éloa Latendresse-Régimbald (781 verges au sol).

À de nombreuses reprises durant la saison, il a été la bougie d’allumage de l’offensive des Bleus avec des gains importants sur des premiers essais ou en agissant comme dépanneur pour son quart-arrière.

Berthet-Dembélé a connu ses meilleures performances dans les gros matchs face au Rouge et Or. Ses 109 verges au sol dont un touché de 61 verges au premier match et ses six réceptions pour 111 verges lors du second ont été des facteurs majeurs dans les succès offensifs de son équipe.

Olivier Cool – Rouge et Or

Crédit photo : Rouge et Or

Le receveur de deuxième année qui a fait la pluie et le beau temps au niveau collégial à Montmorency a démontré toute l’étendue de son coffre à outils en 2024. Le #81 a pris la place du légendaire Kevin Mital dans la formation de Glen Constantin et sa production a certainement été à la hauteur de celle de son prédécesseur.

Ses 52 réceptions en huit matchs le placent loin devant son coéquipier Guillaum Cauchon (31) au sommet de la ligue. Tout comme ses 721 verges (579 pour Darius Simmons des Redbirds de McGill) et ses 10 touchés sur réception (5 par Enrique Jaimes Leclair des Carabins).

Si Olivier Cool a semblé ralentir après avoir marqué huit touchés à ses quatre premiers matchs, c’est surtout parce que les équipes adverses se sont mises à le surveiller avec beaucoup plus d’assiduité. Néanmoins, il a maintenu une bonne constance captant six passes ou plus pour un minimum de 80 verges dans six de ses huit matchs.

Ses performances face aux Carabins démontrent aussi à quel point il est un joueur nécessaire dans les succès du Rouge et Or. Avec 18 réceptions pour 201 verges et trois touchés en deux matchs face aux grands rivaux, il a été de loin l’arme de prédilection de Justin Éthier. L’importance que les coordonnateurs défensifs adverses lui portent en fait certainement un des joueurs par excellence et les plus utiles à son équipe en 2024.

Arnaud Desjardins – Rouge et Or

Crédit photo : Rouge et Or

Le pivot du Rouge et Or sort d’une saison tout simplement phénoménale. Il a complété 75,9% des 249 passes qu’il a tentées pour 2373 verges. 17 passes de touché contre une seule interception. Il domine dans toutes les catégories aériennes au RSEQ en plus d’être parmi le top 3 au Canada.

Non seulement les chiffres globaux de Desjardins sont excellents, il a fait preuve d’une constance exemplaire. Il n’a connu qu’un seul match sous la barre des 70% de passes complétées et trois avec plus de 80% de réussite. Il a complété au moins une passe de touché à chaque match et au moins deux dans six de ses huit rencontres. Et sa meilleure performance a été réalisée face aux Carabins complétant 83,8% de ses 37 passes pour 333 verges et trois passes de touchés.

Éloa Latendresse-Régimbald – Redbirds

Crédit photo : Matt Garies

ELR est probablement la représentation exacte de la nuance qui existe entre le joueur le plus utile et le joueur par excellence cette saison. Aux rênes de l’attaque des Redbirds de McGill, il a non seulement mené l’équipe à une première qualification en éliminatoires depuis 2019, mais il a aussi donné des sueurs froides au Rouge et Or et aux Carabins.

À sa troisième saison au niveau universitaire, il vient de connaître son automne le plus productif avec 2061 verges de gain par la passe et 781 verges au sol (283 verges de plus que le 2e meilleur porteur de la ligue). Ce total de 2842 verges est le plus élevé parmi tous les quarts au Canada.

Latendresse-Régimbald a lancé huit passes de touché en plus d’en marquer lui-même 9. Un total de 17 qui le place à égalité avec Desjardins et un derrière Sénécal.

Les 168 points marqués par McGill cette saison sont le plus haut total du programme depuis 2015. ELR a été impliqué directement dans 104 de ceux-ci, soit 62%.

Jonathan Sénécal – Carabins

Crédit photo : James Hajjar

Le quart-arrière des Carabins est le tenant du titre de joueur par excellence au Québec et au Canada. Depuis son entrée en scène, les projecteurs sont braqués sur lui et les attentes sont immenses. Au point où chaque performance qui ne frôle pas la perfection lui est remise sur le nez par certains observateurs. Néanmoins, le leadership de Sénécal ne fait aucun doute et il est la pierre angulaire de son équipe, qui a été la plus productive en attaque cette saison avec 273 points marqués et une moyenne de 7,9 verges par jeu.

Les statistiques par la passe de Jonathan Sénécal passent un peu sous silence parce que celles de Desjardins sont exceptionnelles. Mais avec 71,5% de passes complétées pour 2320 verges, on est très loin d’une saison ordinaire. Il a complété 15 passes de touchés, mais a été intercepté à six reprises. Cependant, il faut ajouter à cela 278 verges au sol et trois touchés, dont un dans chacun des matchs contre Laval.

Sénécal peut battre n’importe quelle défensive de toutes sortes de façons. C’est ce qui le rend si dominant et certainement ce qui en fait le joueur le plus difficile à contenir de tout le circuit universitaire québécois. Sa performance lors du dernier duel face à Laval alors que de nombreuses voix s’étaient levées pour interroger ses capacités à produire des grosses statistiques dans les plus grands matchs a été épique.

Et vous? Qui est votre choix? Un joueur défensif peut-être?

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