Crédit photo : Matt Garies

Dans un scénario que personne n’avait prévu, les Redbirds de McGill ont bien failli jouer un vilain tour au Rouge et Or de l’Université Laval. Si ces derniers en ressortent avec une victoire de 30-17, ils peuvent dire merci aux dieux du football. La veille, Montréal terminait sa saison régulière en ne donnant que des miettes aux Stingers.

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Carabins 33 – Stingers 3

  • Les unités spéciales des Stingers ont eu toutes sortes de difficultés en début de match et ça a essentiellement sorti Concordia du match. Dès le botté d’envoi, une punition pour avoir saisi le protecteur facial a effacé le retour de Rodney Estimé et trois jeux plus tard on concédait déjà un touché de sûreté au lieu de dégager. À la fin de leur première possession, les Carabins ont dégagé, mais on a laissé Philippe Boyer récupérer son botté. Ce qui a mené à un placement. Cinq points en cinq minutes à cause d’erreurs sur les unités spéciales. Puis, au 2e quart, on a tenté une feinte sur un dégagement en envoyant Xavier Tremblay dans la mêlée à la place d’Erik Maximuik. Ça a été drôlement exécuté et on n’a même pas passé proche de réussir. À leur tour en attaque, les Carabins, avec un 3e et 20, ont quant à eux réussi la feinte quand Boyer a filé sur sa gauche pour une course de 31 verges. Deux jeux à Leclair plus tard et on ajoutait sept autres points.
  • Au milieu de tout ça, les Stingers ont été victimes de deux interceptions. Sur la première, Mathis Bérubé y est allé d’une manoeuvre spectaculaire quand il a plongé pour capter le ballon tout juste avant qu’il ne touche le sol après avoir été dévié par Dwanté Morgan, le receveur visé par Olivier Roy. Dembélé a marqué sur le jeu qui a suivi. Puis, dès la possession suivante, c’est l’excellent Nicolas Roy qui a profité d’un ballon dévié par son coéquipier Nelson Kameni pour réussir le larcin et ramener le tout dans la zone des buts.
  • Les Carabins ont profité de ce dernier match de saison régulière et de la forte avance de début de match pour faire voir du terrain à de nouveaux visages. Absent de la formation, le retourneur Louis Drolet a laissé sa place à Ismael Akué qui a très bien fait à son tout premier match en carrière au niveau universitaire. Il a notamment réussi un retour de botté d’envoi de 44 verges en plus d’être en charge des retours de dégagement et de capter une passe au 4e quart. Le centre-arrière Matheo Collomb a également capté une première passe en carrière au 3e quart, mais il a dû quitter la rencontre après avoir été fauché à la hauteur des chevilles.
  • Concordia aussi a fait appel à quelques joueurs qu’on a peu ou pas vus. Les porteurs de ballon recrues William Chamberland et Alex Marchand ont couru quatre fois en plus de capter une et trois passes respectivement. Caleb Faulkner est venu en relève à Olivier Roy en fin de rencontre.
  • Le demi de coin Coslens Clairveaux des Stingers a obtenu sa première interception en carrière lorsque la passe de Jonathan Sénécal dirigée vers Alexandre Jones Dudley a atterri dans ses mains. Sénécal semblait croire que Dudley allait courir son tracé avec plus de vitesse et a placé le ballon trop loin devant son receveur.
  • La défensive des Stingers a perdu un gros morceau quand Loïk Gagné a dû quitter la rencontre en fin de 1er quart après la transformation qui faisait 19-3.
  • Franck Tchembé ratait un deuxième match consécutif pour les Stingers. Nicky Farinaccio était écarté de la formation pour les Carabins. Deux joueurs qui seront essentiels aux succès de leur équipe en éliminatoires.

McGill 17 – Rouge et Or 30

  • Pire match du Rouge et Or ou meilleur match des Redbirds? Ou les deux? Une chose est certaine, Éloa Latendresse-Régimbald a été de très, très loin le joueur le plus dominant dans ce match. Ses jeux, les bons comme les moins bons, ont déterminé l’allure de cette rencontre.
  • ELR a encore une fois été victime d’un nombre effarant de sacs. Huit. Pour un total de 43 cette saison. Un nouveau record du RSEQ avec encore un match à jouer. Mais ça ne semble pas l’affecter. Il aime avoir le ballon et contrôler le match. Il a couru 22 fois pour 187 verges de gain en plus de décocher 33 passes pour 284 verges. Contre Laval. L’équipe qui avait accordé le moins de verges par match au Canada depuis le début de la saison.
  • Je n’ai jamais vu les secondeurs avoir l’air d’avoir les pieds dans le ciment à ce point. ELR est très spécial.
  • D’ailleurs, est-ce qu’on a découvert quelque chose à exploiter? Le Rouge et Or avait accordé 217, 316, 217, 185 et 229 verges lors de ses cinq premiers matchs. Lors des deux derniers? 437 et 540.
  • Une chose qu’il était hasardeux d’exploiter néanmoins, c’était la zone patrouillée par le demi de coin Jordan Lessard. L’ancien des Islanders de John Abbott a démontré qu’il était probablement en route pour obtenir le titre de joueur défensif de l’année avec deux interceptions dans la zone des buts. Chaque fois, il s’est glissé devant le receveur visé pour faire payer cher l’imperfection des passes tentées par le grand Éloa. Ça prend du courage pour défier Lessard. Et si on veut le faire, il faut y aller de notre meilleur effort. ELR aimerait certainement revoir au moins sa deuxième passe.
  • Alex Surprenant démontre cette année qu’on doit le considérer parmi l’élite du coaching universitaire canadien. Ce qu’il réussit à faire faire à cette équipe de McGill malgré des effectifs en manque de profondeur est signe de beaux jours à venir. Et tout ne se passe pas que sur le terrain. En amenant ses joueurs à l’hôtel à Québec vendredi soir, il accomplissait une première en 15 ans. Sans dire que c’est un facteur majeur de la performance des siens, on peut croire que c’est un détail qui aura eu son effet. Et les clichés sportifs qui parlent de détails ne sont pas nombreux pour rien.
  • La performance d’ELR fait passer dans l’ombre le travail de Benjamin Bergeron-Spénard et Brendan Ciccarello qui ont été chercher 74 verges sur 12 courses.
  • Les receveurs des Redbirds ont relativement bien faits, mais les équipes qui gagnent avec régularité trouvent le moyen de faire les gros jeux dans les moments importants. Le ballon échappé par Turcotte au début du 1er quart après deux grosses course d’ELR, puis celui au début du 4e à la porte des buts. Kabwe qui ne peut compléter à la fin du 2e quart. Trois jeux qu’il fallait réussir.
  • À l’inverse, le Rouge et Or a été opportuniste à souhait. Immédiatement après la première interception de Lessard, Arnaud Desjardins a rejoint Emrick Boutin laissé complètement seul. L’ailier rapproché a filé pour un touché de 90 verges. Un deuxième du genre cette saison après celui face à Concordia. McGill dominait le match, mais Laval avait les devants 7-0. Puis au 3e quart, après que McGill ait inscrit un touché en y allant le tout pour le tout sur un 3e essai, le Rouge et Or marque un touché sur un retour de botté de 99 verges. 16-14 Laval à ce moment. Sept minutes plus tard, après que McGill ait repris les devants sur un placement, Laval bloque un dégagement et ramène le ballon dans la zone des buts. 23-17.
  • Et quand je dis que les dieux du football avaien choisi leur camp, il faut parler de la réception d’Andrew Menzies avec environ 3:30 à jouer au 4e quart. Sur un 3e et 7, Desjardins décoche sa passe près des lignes de côté. Victor François Paradis effectue un superbe jeu sur le ballon, mais le ballon flotte dans les airs et c’est Menzies qui complète le catch avant d’être arrêté à la ligne de 1. Ce qui a mené au touché d’Angel Vital. Si le ballon se retrouve au sol plutôt que dans les airs, les Redbirds ont l’opportunité de retourner un dégagement et amorcer une série offensive pour tenter de gagner le match.
  • Avec des si on va à Paris. Ce qui est arrivé est arrivé. Mais à quel point ça peut avoir été frustrant pour McGill de voir ce match leur glisser entre les mains…
  • À noter que Laval pouvait compter sur le retour du receveur Édouard Arsenault. Une magnifique nouvelle pour la formation de Glen Constantin à l’aube des éliminatoires.
  • Avec seulement 36 verges en 13 courses, les porteurs de ballon du Rouge et Or ont été menottés tout au long du match. Un autre élément majeur de la performance des Redbirds sur lequel peu d’observateurs auraient gagé avant le match.
  • Félicitations au Rouge et Or et à leurs fans qui ont établi une nouvelle marque avec 72 234 spectateurs en quatre matchs de saison régulière.