Crédit photo : Yves Longpré
La saison 2024 de football universitaire est à nos portes. Le 23 août prochain, la conférence québécoise lancera les hostilités alors que Sherbrooke sera au CEPSUM pour y affronter les champions en titre de la coupe Vanier. D’ici là, Bulletinsportif vous propose un portrait pré-saison des équipes en lice. Cette fois-ci, le Vert & Or de Sherbrooke.
La saison 2023 a été décevante à bien des égards pour le Vert & Or de Sherbrooke et ses fans. L’équipe a réussi à se classer pour les éliminatoires en battant les Redbirds de McGill in extremis au dernier match du calendrier régulier. Mais cette unique victoire n’a pas été suffisante au final et la direction a choisi de procéder à une changement d’entraîneur. Après sept saisons sous les ordres de Mathieu Lecompte, la formation sherbrookoise sera maintenant guidée par Kévin Régimbald.

Celui qui occupait le poste de coordonnateurs des unités spéciales et aussi responsable de l’encadrement académique connaît très bien les joueurs qu’il a sous la main. « C’est un changement pour tout le monde, oui, mais j’ai été impliqué dans le recrutement de tous les joueurs qui sont au camp. En fait, c’est une occasion pour moi de renouer contact avec des gars que j’ai recrutés, mais avec qui j’ai moins eu à travailler dans les dernières années. »
Qui dit changement d’entraîneur-chef dit changement d’approche et de mentalité. La priorité semble assez claire pour ceux à qui j’ai parlé, on a travaillé sur la cohésion d’équipe. Nouvellement nommé capitaine, le demi défensif Olivier Joly a parlé d’une nouvelle mentalité mise en place cet hiver où on voulait créer une cohésion très forte et le sentiment d’une grande famille.
« On est tous très excités de jouer. On a des choses à prouver », clame avec force Joly. « Coach Régimbald est un player’s coach, il a joué pro, il est dévoué et à l’écoute. »
Des propos repris par le quart-arrière de deuxième année Jérémy Fyfe pour qui le fait d’avoir plusieurs joueurs qui viennent d’un peu partout rend l’esprit de famille encore plus important.
Maintenant que la saison morte est du passé, les entraîneurs et les joueurs du Vert & Or sont de retour sur le terrain et sans surprise, ça fait des heureux. « C’est l’fun de remettre les épaulettes, d’être moins dans le gym et devant les tableaux blancs et de jouer au foot », confie Fyfe.
Décimée par les blessures et semblant manquer de solutions à plusieurs moments durant la saison dernière, on doit s’attendre à quoi de cette équipe en 2024?
D’abord, Kévin Régimbald veut prendre le temps nécessaire pour bien évaluer tout son personnel. « Avec des nouveaux coordonnateurs à l’attaque (Maxime Gauthier) et aux unités spéciales (Louis Leclerc), l’évaluation des joueurs change, donc il faut s’attendre à voir des opportunités se créer. » De son côté, l’entraîneur-chef dit s’impliquer partout, particulièrement en attaque et sur les unités spéciales, alors qu’en plus de ses fonctions principales, il est en charge des porteurs de ballon et des ailiers rapprochés.
Les changements ne sont pas qu’une affaire d’entraîneurs. Le névralgique poste de quart-arrière sera confié à un nouveau pivot après le départ d’Anthony Robichaud. Jérémy Fyfe et la recrue en provenance des Volontaires de Sherbrooke, Samuel Goulet-Ménard se livrent une chaude lutte selon Régimbald.
« On va prendre tout le temps qu’il faut pour décider. Sam et Jérémy vont très bien. Samuel a une très bonne compréhension du jeu et il a évolué pour Maxime Gauthier au collégial. Tandis que Jérémy a un bras et une vitesse qui lui permettent de faire des gros jeux. On en a deux bons avec nous. »
Jérémy Fyfe a bien sûr l’objectif de prendre les rênes de l’équipe après avoir appris la vie de quart-arrière universitaire avec les vétérans Robichaud et Zachary Cloutier la saison dernière. « Je me suis préparé avec l’intention d’être le partant. Je souhaite amener à Sherbrooke ce qu’on avait au Vieux-Montréal, ce sentiment qu’on entre dans les matchs et qu’on va gagner. »

À propos de la bataille avec Goulet-Ménard, Fyfe y voit une saine compétition où les deux joueurs se poussent à exceller. « Notre coach a beaucoup d’ouverture envers ce qu’on peut faire. Et on devrait être une équipe qui passera davantage le ballon. C’est un ancien receveur de passes alors que Coach Picard en tant qu’ancien joueur de ligne offensive mettait un peu plus d’emphase à établir le jeu au sol. On aura quand même un bel équilibre parce qu’on a de très bons porteurs de ballon avec Freud (Jean-Ernest César), Jonathan (Martel-Joseph) et Bruno (Sénéchal). »
Coach Régimbald n’hésite pas à ajouter le nom de l’ancien des Lynx d’Édouard-Montpetit, Benjamin Viau, parmi les porteurs à surveiller en plus de souligner le très bon travail de Martel-Joseph depuis le début du camp, lui qui avait été surtout utilisé comme retourneur de dégagements à sa première saison.
Chez les receveurs, les vétérans Marchand, Morin et Shaw seront certainement des cibles de choix pour le quart, mais la bataille fait rage impliquant notamment les Nicola Lebel, Théo Deslongchamps, Jérôme Deblois et Carl-Émile Dubois-Farrar. Le groupe avec le plus de profondeur au sein de l’équipe selon Fyfe.
Sur la ligne offensive, le départ du bloqueur étoile Anthony Vandal, maintenant avec les Argos de Toronto, crée une place à prendre. « On ne remplace pas un Vandal si facilement. Mais il a transmis son empreinte et sa façon de faire aux plus jeunes durant ses années ici et celui qui prendra sa relève sera prêt », a déclaré Régimbald.
La défensive sera encore une fois entre les mains de l’excellent Guillaume Boucher. Le coordonnateur devra négocier avec la perte de quatre membres importants de son noyau. Les joueurs de ligne Dylan Côté et Emeric Hamelin ainsi que le secondeur Carl Marchessault et le demi Marius Massé-Vincelette ayant terminé leur stage universitaire, ce sera l’occasion pour de nouveaux noms de surgir.

Le dynamique Olivier Joly en sera à sa dernière saison en Vert & Or et il tient à gagner. « J’ai choisi de venir à Sherbrooke pour écrire l’histoire et amener une Dunsmore. On a travaillé sur l’aspect physique durant la saison morte et on veut revenir à ce qui a fait notre succès en 2022 en provoquant le maximum de revirements. Je vous garantis qu’il y en aura cette année! »
Joly ajoute : « Oui, on perd de très bons joueurs, mais on a toujours eu la mentalité Next man up alors les gars qui vont prendre les postes seront prêts. Ils ont beaucoup appris au cours des dernières années. Des gars comme Édouard St-Amand et Sam Brousseau vont avoir la chance de montrer ce qu’ils savent faire. »
J’ai personnellement hâte de voir ce que le secondeur Nicolas Charvet pourra offrir après avoir été blessé toute la saison dernière. Les nouveaux-venus Charles-Antoine Ledoux (CNDF), William St-Laurent (Lennoxville) et Emerik Charron (Sherbrooke) seront dans la course pour une place sur le terrain au poste de secondeur.
Et en plus de Joly, on retrouvera notamment les Jérémy Turbide, Benjamin Huot, Justin Dion et le polyvalent Léo Roy dans la tertiaire. Du solide.
Sur les unités spéciales, il sera aussi intéressant de garder un oeil sur la bataille entre le vétéran et transfert de McGill Antoine Couture ainsi que Jacob Lambert, recrue en provenance des Vulkins de Victoriaville. Les chaussures à remplir sont grandes suite au départ de Louis Tardif. Notons que Nathan Pronovost, botteur étoile avec les Lauréats de St-Hyacinthe, a décidé de retourner disputer une quatrième saison collégiale plutôt que de se joindre au Vert & Or.
Les objectifs sont toujours de gagner, mais on se concentrera d’abord sur l’évolution et l’amélioration en cours de saison. « On joue contre tout le monde deux ou même trois fois. Je veux voir une amélioration claire lors des deuxièmes matchs. Je veux aussi observer la façon dont on gèrera le stress et l’ambiance », confie Régimbald.
Il mentionne cependant : « La conférence québécoise est très compétitive. Alors on ne se donne pas d’objectif de temps pour évaluer notre amélioration. Ce besoin de faire mieux sera toujours là de toute façon. Maintenant on doit faire les choses à notre façon et le mieux possible. Pour ça, ça prend un engagement de tout le monde. Pour le moment, je sens qu’on l’a, mais on doit maintenant garder ça en situation de saison et pendant qu’il y a de l’école. »
Une saison pour refaire certaines fondations et surtout mettre les choses à sa main pour le nouveau groupe d’entraîneurs à Sherbrooke. Le talent est certainement là et il y a une certaine profondeur qu’on n’avait pas toujours ou qui a été durement testée par le passé. Sans promettre de grands résultats, je pense qu’on peut s’attendre à une équipe compétitive en 2024.
Ça commence le 23 août face aux Carabins à Montréal.