Crédit photo : Rocket Lavoie
Bulletinsportif a appris ce lundi que le programme de hockey masculin D2 des Stingers de Concordia mettait fin à ses activités. De nombreuses incertitudes ont mené à cette décision selon le responsable du programme Marc-André Élément. Clairement pas une bonne nouvelle.
L’entraîneur-chef Hugo Vincent a fait parvenir un courriel aux joueurs avec copie conforme à Marc-André Élément mentionnant que le camp prévu du 24 au 26 mai était annulé et qu’il n’y aurait pas d’équipe D2 à Concordia la saison prochaine.

J’attends toujours des retours de la part de la direction des sports de Concordia et d’Hugo Vincent. La seule information officielle m’est parvenue de Marc-André Élément, responsable des programmes de hockey et entraîneur-chef de l’équipe D1 des Stingers. Il m’a répondu ceci par texto : « Il y a tellement de choses incertaines en ce moment que l’on ne veut pas arriver à la dernière minute et devoir dire aux jeunes qu’il n’y a pas d’équipe et ou de ligue. »
À noter, au moment où j’ai voulu poser des questions à Dominic Ricard, Directeur du département hockey au RSEQ, celui-ci m’a affirmé que je lui apprenais la nouvelle. C’est donc dire à quel point la décision n’était pas attendue. Une rencontre sectorielle du hockey universitaire a même eu lieu la semaine dernière sans que le sujet ne soit abordé.
À la Direction du sport, du loisir et de l’activité physique du ministère de l’Éducation, la nouvelle n’était pas encore connue avant mon appel. Le gouvernement a-t-il un réel intérêt pour le sport universitaire d’ailleurs? J’en doute souvent.
Alors, quelles sont ces incertitudes? Des enjeux financiers? Disponibilité des infrastructures? Départ d’entraîneurs? Recrutement inadéquat? Des enjeux de reconnaissance en tant que club par l’Association étudiante qui exige plus de diversité? Dur à dire pour le moment.
Lancée en 2021-2022, la ligue universitaire Division 2 était une initiative du RSEQ pour permettre à plus d’étudiants-athlètes en hockey de poursuivre leur cheminement au niveau universitaire. En 2023-2024, en plus de jouer entre elles, les équipes universitaires D2 ont disputé des matchs face aux équipes collégiales D1 question d’engraisser le calendrier.
Misant sur des équipes à Concordia, l’ÉTS et l’UQAC, le circuit québécois se voulait une alternative moins coûteuse et plus accessible que la D1 autant pour les institutions que pour les joueurs. De plus, si d’autres universités en venaient qu’à grossir les rangs d’une ligue D2, comme l’UQAM, Laval, Sherbrooke et Bishop’s par exemple, peut-être aurait-ce pu être le préambule à la création d’une ligue D1 québécoise. Car les équipes universitaires québécoises de niveau D1 (UQTR, McGill et Concordia) évoluent au sein de la conférence ontarienne du U Sports.
Avec la fin du programme à Concordia et aucune initiative solide de la part d’autres universités pour lancer un programme D2 dans un proche avenir, ça ne regarde pas très bien. Certains parlent de l’arrivée d’un programme à Bishop’s, mais une personne très impliquée dans la ligue m’a affirmé que non. Et c’est malheureux à bien des égards.
D’abord parce que ce sont des dizaines de joueurs de calibre collégial qui pourraient choisir de poursuivre leurs études ici en continuant de jouer au hockey qui vont plutôt tenter leur chance dans une autre province ou aux États-Unis. L’exode des cerveaux est notamment une affaire sportive, c’est documenté.
C’est malheureux aussi parce que c’est une jambette pour le RSEQ et Hockey Québec qui ont le mandat de réaliser le plan du gouvernement suite au rapport Denis. La création d’une ligue québécoise de hockey universitaire fait partie des piliers de l’amélioration des structures de développement du hockey identifiés par le groupe de travail présidé par Marc Denis.
Un autre problème engendré par cette décision est celui des jeunes qui ont décidé de joindre les rangs des Stingers D2. Certains se retrouvent avec un bail, une inscription à l’université et des choix faits en fonction du hockey. Mais au final ils n’auront pas de hockey à se mettre sous la dent, du moins pas au sein de leur université.
C’est à suivre. En espérant avoir des réponses plus complètes très prochainement. Une rencontre Zoom est prévue mercredi matin entre la direction des sports et les joueurs.