Dans un anonymat assez généralisé sur la scène médiatique montréalaise, le sport québécois vient de vivre deux fins de semaines palpitantes. Les championnats se sont succédés. Des performances magnifiques, des émotions fortes, bref tout pour plaire aux amateurs de sports. Bravo aux Carabins, Vert & Or, Citadins, Rouge et Or, Stingers et Patriotes! Bravo aux Titans, aux Nordiques, aux Cavaliers et aux Cheetahs! Bravo Audrey!
J’ai parlé en long et en large des championnats de volleyball collégial D1 de la semaine passée en plus de souligner les plus grandes performances des championnats d’athlétisme universitaire dans des textes et lors du balado hebdomadaire. Cette semaine, c’était au tour des finales en hockey, basket et volley universitaire en plus des championnats de basketball collégial D1.
Hockey : Des séries à la limite
Les Stingers de Concordia ont mis un point d’exclamation sur la saison de hockey universitaire féminin en sol québécois avec une victoire éclatante de 10-4 dans le match ultime de la finale face aux Carabins de l’Université de Montréal. Bravo à Jean St-Onge, dans son bulletin de nouvelles sportives sur les ondes de Radio-Canada de l’avoir souligné, par ailleurs.
Les Stingers n’avaient pas subi la défaite cette saison avant de frapper un mur nommé Aurélie Dubuc au 2e match de la série demi-finale. Un revers de 2-1 malgré 59 tirs dirigés sur la gardienne des Gee-Gees d’Ottawa. Elles ont répliqué avec un retentissant 13-0 pour se qualifier en finale.
La finale contre les Carabins s’est amorcée sur une autre défaite. Cette fois au compte de 3-2 malgré seulement 9 tirs accordés. Les Stingers ont répondu avec des victoires de 4-1 et 10-4. Un beau total de 27-5 lors des trois matchs où elles faisaient face à l’élimination. 122 tirs au but.

La bande à Julie Chu et Caroline Ouellette frappe avec tellement de force, ça en est épeurant. Après une période serrée qui s’est terminé 0-0 et où les Carabins appliquaient une pression constante sur la porteuse de la rondelle, on pouvait se dire que les Stingers ne l’auraient pas facile. Cette impression a pris de la valeur quand Marie Therriault a ouvert la marque pour les Bleues. Mais les Stingers ont réplqué avec trois buts rapides. Les Carabins ont réduit l’écart, mais Fecteau et Bégin-Cyr ont répondu. C’était 5-2 après deux. Et les championnes en titre ont refait le coup en troisième avec cinq autres buts. tout ça contre une machine défensive bien huilée.
À Saskatoon, à partir du 14 mars, les Stingers feront face à l’élimination à chaque match. Les Carabins y seront aussi, soit dit en passant..
Chez les hommes, ça se passe du côté ontarien comme vous le savez. La finale de l’est mettait aux prises les deux favoris de la section, deux équipes québécoises, les Patriotes de l’UQTR et les Redbirds de McGill.
Après une victoire de 4-2 sur la patinoire des Redbirds, les Patriotes avaient l’occasion de fermer les livres vendredi soir. Ils croyaient certainement pouvoir profiter d’un dimanche paisible quand ils ont pris les devants 3-0 rapidement en début de match. Mais Eric Uba en a décidé autrement avec un tour du chapeau suivi de Zachary Gallant à 18:45 de la 3e pour finalement forcer tout le monde à se revoir dimanche soir à l’aréna McConnell.
L’avantage de la glace n’aura pas été un facteur dans cette série puisque l’UQTR a joué un match défensif impeccable devant le gardien Alexis Gravel pour l’emporter 4-0. Les Patriotes auront donc l’opportunité de mettre la main sur une troisième coupe Queens consécutive. Ils se mesureront à TMU qui a vaincu les favoris de l’Ouest, les Badgers de Brock.
Néanmoins, McGill et l’UQTR seront du championnat USports à Toronto.
Les finales nationales seront diffusées sur TVA Sports le 17 mars prochain.
Basketball : L’UQAM, Laval, Champlain St-Lambert et Vanier au sommet
Tout se jouait au basketball universitaire et collégial. D’abord avec les demi-finales universitaires mercredi, les finales samedi ainsi que le tournoi de championnats collégiaux D1 à partir de vendredi.
Le Rouge et Or a survolé la saison universitaire chez les femmes. Une saison régulière parfaite suivie de victoires sans équivoque par 33 et 23 points contre McGill et Bishop’s respectivement. Quoi rajouter?

Léa-Sophie Verret, Sabrine Khelifi, Élodie Lajoie et compagnie mettront cette saison parfaite sur la ligne jeudi 18h (H.E.) face aux Pandas de l’Alberta à Edmonton dans le cadre du championnat national.
Les Citadins de l’UQAM ont quant à eux réussi à se qualifier pour le championnat canadien chez les hommes en prenant la mesure des Stingers de Concordia 63-57 en finale après avoir vaincu les Gaiters de Bishop’s en demi-finale 74-65. Certains diront que l’absence de Sami Jahan chez les Stingers aura ouvert une porte aux Citadins. Soit, mais encore fallait-il en profiter. C’est ce que la troupe de Mario Joseph a su faire. Bahaide Haidara avec 15 points et Élie Karojo avec 12 rebonds auront eu le dessus sur une jeune et très prometteuse formation des Stingers.

L’UQAM sera donc à Québec pour le championnat USports, tout comme le Rouge et Or à titre d’équipe hôtesse. Est-ce que les Citadins pourront performer à la hauteur de ce qu’on a vu l’an passé alors qu’ils étaient passés à un cheveu de battre les éventuels champions, les Ravens de Carleton en première ronde?
Vendredi à 13h, les Citadins se mesureront aux Gee-Gees d’Ottawa alors que le Rouge et Or affrontera les grands favoris, les Vikes de Victoria qui misent sur un ancien joueur tout étoile du basket collégial québécois, Renoldo Robinson.
Au niveau collégial D1, le Collège Champlain St-Lambert recevait les championnats féminin et masculin. 13 matchs en trois jours décrits et analysés de main de maître par Moe Khan, François René et Sean Oliver. On a aussi eu droit à une webdiffusion de qualité. Bravo pour ça.
Dès le premier match du tournoi féminin, l’équipe locale a eu une frousse face aux Nomades de Montmorency, visiblement sa bête noire cette saison. Mais une victoire de 47-44 avec respectivement 10 et 9 points en deuxième demie par les joueuses vedettes Caitlin Frost et Candice Lienafa auront finalement permis de passer en demi. Dans l’autre match quart-de-finale, les Dynamiques de Ste-Foy ont rapidement pris le large et conservé leur avance toute la rencontre pour éliminer les Cougars de Champlain-Lennoxville avec une victoire de 73-58.
En demi-finale, les Cavaliers de Champlain St-Lambert se mesuraient aux Blues de Dawson, première favorites. Ces dernières avaient cependant perdu leurs deux derniers matchs du calendrier régulier, dont une défaite de 74-69 contre St-Lambert. Et ces dernières ont répété l’exploit avec une victoire de 81-70 grâce à un 2e quart de 30-17. Au total, cinq joueuses des Cavaliers ont atteint la marque des 10 points, dont Lienafa avec 20 et Frost avec 15 en plus de 14 rebonds.
Dans l’autre demi-finale, les championnes en titre, les Géants de St-Jean ont corrigé les Dynamiques de Ste-Foy 66-42. Sophie-Anne Bouffard a été la grande étoile de cette rencontre avec 17 points, 7 rebonds et 3 vols de balle.
En finale, les Géants ont rapidement pris l’avance. C’était 17-6 après 7 minutes de jeu. Le premier quart s’est terminé 25-17. Mais les Cavaliers ont grugé l’avance des Géants et se sont retirées pour la pause de la mi-temps avec une avance de 37-33. L’avance était de 9 après trois quarts pour les hôtesses et de 14 à la moitié du quatrième. Malgré deux tirs de 3-points réussis par Elisabeth Couturier, c’était trop peu trop tard et les Cavaliers l’ont emporté 70-64.

Candice Lienafa a été choisie joueuse par excellence du tournoi avec ses 18, 20 et 21 points. Le duo qu’elle forme avec Caitlin Frost a été superbe durant les trois jours.
Chez les hommes, on au eu droit à une répétiion de la finale de 2023 alors que les Blues de Dawson se mesuraient aux Cheetahs de Vanier. Christian Payawal contre Raphaël Dumont.
Dawson avait profité d’un congé vendredi en vertu de son premier rang au classement général. Les Blues ont amorcé leur tournoi en demi-finale avec une victoire de 90-78 face aux surprenants Nomades de Montmorency. Une équipe qui a connu une excellente fin de saison et qui s’est qualifiée pour les demi-finales avec une victoire de 79-72 contre Champlain St-Lambert la veille, un match qu’ils ont mené à partir de la fin du 1er quart.
Vanier a atteint la finale après avoir battu à plate couture les Griffons de l’Outaouais 79-57 et les Dynamiques de Jean-de-Brébeuf 94-74. Raphaël Dumont, Liam Daniel Ngos et la recrue par excellence Ludovic Tournier ont d’ailleurs inscrit au moins 20 points chacun dans ce dernier match. Brébeuf avait quant à eux vaincu John Abbott 82-56 en 1/4 finale.

Les attentes étaient élevées pour la finale, mais les Cheetahs ont très rapidement annoncé leurs couleurs en prenant les devants 29-12 après un quart, puis 57-28 après un demie. Raphaël Dumont avait 17 points au compteur après 20 minutes de jeu, en route vers une performance de 29 points dans une victoire de 83-62. Si on n’a pas eu droit à un grand suspense, il faut cependant louanger les performances des joueurs des Cheetahs qui faisaient tout à la perfection. Et sans surprise, Dumont a été choisi joueur par excellence.
Les deux équipes finalistes chez les filles ainsi que les champions chez les gars seront des championnats canadiens collégiaux à compter du 13 mars. En 2023, les Géants (F) et les Blues (M) étaient revenus avec la médaille d’argent au cou.
Volleyball : Quel spectacle!
Les finales universitaires ont offert du très, très grand spectacle. Je pense que le volleyball est le plus sous-estimé parmi nos grands sports étudiants. La pratique augmente, les gymnases se remplissent de plus en plus, mais trop peu de gens en parlent. C’est pourtant tellement propice à être diffusé. Vitesse puissance, agilité et intelligence. Que du beau. Et les matchs de la fin de semaine auront été plus qu’à la hauteur.
Chez les hommes, le Vert & Or de Sherbrooke a dû puiser dans ses ressources les plus profondes pour conserver sa fiche parfaite et s’emparer d’une troisième bannière de champion provincial de suite. C’est que le Rouge et Or de l’Université Laval représentait tout un défi. Une équipe costaude avec deux attaquants parmi l’élite canadienne en Nicolas Fortin et Max Losier.

Lors du premier match, Laval a pris les devants 2 sets à 0 et 6-2 et ensuite 13-9 dans le troisième avant de voir le jeune Grégoire Mercier-Noël, Jérémie Doyon et Elliot Collard réussir les gros jeux pour remonter la pente et redonner vie aux champions. Au quatrième, ce sont les vétérans Julien Vanier et Zachary Hollands qui ont sonné la charge pour créer l’égalité. Hollands a continué sur sa lancée au 5e. Le Rouge et Or a fait passer le pointage de 8-14 à 12-14, mais la sauterelle Hollands a clos le débat pour donner le premier match à Sherbrooke.
Le lendemain, ça se passait au PEPS, le plus bel amphithéâtre intérieur de sport universitaire au Québec. Le Vert & Or est entré dans le match avec beaucoup d’autorité et a facilement pris le premier set 25-16. Mais les locaux ont répliqué lors deux deux suivants, 25-19 et 25-22. Le travail en défense, les passes du grand Charles St-Aubin et les options via le centre à Girard et Addy ont rendu le Rouge et Or très dangereux. Au 4e, Collard et Hollands ont été les plus solides au filet pour Sherbrooke, mais ce sont surtout les erreurs à l’attaque des joueurs du Rouge et Or qui ont permis à leurs adversaires de créer l’égalité.
Et le 5e set a été une réelle pièce d’anthologie comme seul le volleyball peut nous en offrir. Des services puissants, du jeu défensif spectaculaire, des attaques diversifiées, du bloc, des décisions difficiles et surtout un pointage serré du début à la fin jusqu’à 13-13. Jérémie Doyon a mis la touche finale avec deux attaques marquantes consécutives pour donner la victoire à Sherbrooke.
Du grand volleyball et surtout, nous aurons la chance de voir ces deux équipes au championnat canadien. Le Vert & Or sera le grand favori et Laval a sûrement démontré qu’il pourra tirer son épingle du jeu.
Chez les femmes, ça s’est aussi décidé en deux matchs. Les Carabins de l’Université de Montréal ont été la meilleure équipe cette saison, mais le Vert & Or de Sherbrooke s’est présenté avec énormément de confiance surfant sur une séquence de huit victoires, incluant une de 3-0 contre Montréal.
Le premier match pouvait difficilement offrir plus enlevant à la foule record agglutinée au gymnase du CEPSUM. Après avoir perdu le premier set 27-25, le Vert & Or est allé chercher les deux suivants 25-18 et 25-23 avant de s’incliner 29-27 au quatrième après avoir eu les devants 13-7 et 16-10, en plus de trois balles de match. Mais les Carabins ont fait preuve de résilience en tirant profit de sa présence imposante au contre. La cinquième manche a été tout aussi disputée et Sherbrooke a encore eu la chance de mettre fin au match à 14-13, mais ce sont plutôt les Carabins qui ont marqué les trois derniers points pour se sauver avec le premier match.
Le lendemain à Sherbrooke, le Vert & Or se devait de tout donner devant ses fans pour garder en vie ses espoirs de gagner un premier titre depuis 2005. Montréal a gagné le premier set 25-21, puis Sherbrooke a répliqué 25-20. Mais les Carabins ont ensuite repris le dessus et plus le match avançait, plus on sentait la supériorité de l’équipe montréalaise. La passeuse Sarah McGlashan profitant de l’avantage physique de ses joueuses centrales en plus d’avoir la chance de compter sur la joueuse par excellence cette saison, la puissante attaquante Olympe Desmedt. Les deux dernières manches ont été à l’avantage de Montréal 25-19 et 25-21.

La stratégie offensive d’Olivier Trudel était claire. Milica Djordjevic et Myriam Kayser-Tourigny ont été utilisées à outrance au centre. Est-ce que l’absence de Gabrielle Minier, blessée, a eu un impact sur le résultat final? On ne le saura jamais, mais ça n’enlève rien à cette grande victoire des Bleues.
Ainsi, c’est Olympe Desmedt qui aura la chance de représenter la grande cohorte de finissantes du volleyball québécois au championnat canadien. Emma Bergeron, la passeuse du Vert & Or, aura tout donné pour y arriver, mais comme elle me l’a confié : « Toute bonne chose a une fin, mais c’est pas facile. Il faut donner le crédit à Montréal, elles ont été meilleures que nous. »
Même chose pour les Charlène Robitaille, Audrey Trottier, Victoria Iannotti, Clara Poiré, Éloïse Ross-Tremblay, Sabrina Mayer et Noémie Gagné. Elles auront toutes contribué à rendre le volleyball universitaire québécois extraordinaire au cours des dernières années. Je ne dirai jamais assez à quel point j’ai adoré les voir jouer et se battre à chaque année pour la victoire finale. Ces neuf joueuses totalisent au RSEQ 15 sélections sur la première équipe d’étoiles, huit sur la deuxième et trois titres de joueses par excellence.
Un autre record pour Audrey Leduc
Et pour terminer, il faut ABSOLUMENT souligner la performance d’Audrey Leduc de l’équipe d’athlétisme du Rouge et Or. La femme la plus rapide du Québec a participé aux championnats mondiaux en salle à Glasgow. Elle a pris le 6e rang de sa demi-finale avec un temps de 7,21 au 60m. Un record personnel. Bravo à notre future olympienne qui termine son parcours universitaire avec les championnats U Sports en fin de semaine prochaine à Winnipeg.

Alors, personnellement, j’ai trouvé ça pas pire comme fin de semaine. Bien hâte que ceux qui ont les plus gros crachoirs finissent par s’en servir pour mettre en avant toutes ces brillantes performances et ces beaux moments. Quand on sait que nos meilleures vont aller jouer au niveau professionnel, il serait temps de les voir pour ce qu’ils sont, des athlètes d’élite. En leur donnant de la visibilité, on leur permettra d’avoir plus de ressources et ultimement notre sport universitaire grandira. Il en a besoin. On en a besoin.
Pour utiliser le langage qui résonne, celui de ceux qui parviennent à faire parler d’eux ici, même s’ils sont d’un autre pays, c’était nos State Championships. Sur les publications Instagram, nos athlètes l’écrivent comme ça, STATE CHAMPION! Ça fait big. Je les comprends d’ailleurs parce que si ça sonne américain, il y a une peut-être chance que quelqu’un autre que leur p’tit frère et leur tante les félicitent.
Crédits photos pour l’image de couverture :
- Simon Lahaye
- Yan Doublet
- James Hajjar
- Simon Prelle
- Champlain Cavaliers
- Vanier Cheetahs
- Yves Longpré
- Kyran Thicke
Félicitations pour votre bon travail. Regardons donc ce qui se passe ici avant de toujours se prosterner devant les States…
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J’aimerais simplement rétablir un fait : la recrue par excellence en basketball collégial est bien Ludovic Tournier des Cheetahs de Vanier et non Alexis Tournier, son grand frère, qui lui fait sa marque au volleyball universitaire. Merci pour vos articles pertinents sur le sport au Québec!
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en effet, désolé pour cette coquille. C’est corrigé, merci de me l’avoir fait remarquer
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