Ce vendredi débuteront les finales québécoises féminine et masculine de volleyball universitaire. Le Vert & Or de Sherbrooke est impliqué dans les deux. Et chacune des équipes a sa mission à accomplir.
Vers le titre canadien
L’équipe masculine du Vert & Or règne sur le volleyball universitaire québécois depuis le mois de mars 2022. En fait, la formation dirigée par Fethi Abed n’a perdu qu’un seul match face à un adversaire du RSEQ depuis le 20 février 2022. En fait, ses seuls autres échecs l’ont été au championnat canadien face aux Spartans de Trinity Western, en demi-finale 2022 et en finale 2023.
Le Vert & Or se présente donc en finale provinciale fort d’une fiche parfaite et avec l’espoir et l’attente de mettre la main sur une troisième bannière consécutive de champion de la conférence québécoise. On est encore loin des 12 de suite du Rouge et Or entre 2006 et 2017, mais ça n’enlève rien à ce groupe aujourd’hui considéré comme favori pour le titre U Sports.

Le passeur Jonathan Portelance a eu un rôle important pour les deux dernières expéditions au championnat national. Tout comme les autres membres du noyau dur de cette équipe Zachary Hollands, Julien Vanier, Yoan David et Guillaume Rivest. Elliot Collard, Jérémie Doyon, Hugo Ouellet, Grégoire Mercier-Noël et Zachary Moisan ont maintenant eux aussi des responsabilités accrues et leur mot à dire dans les succès du Vert & Or.
Et c’est probablement cette profondeur qui fait du Vert & Or une équipe plus aguerrie à l’aube de cette finale du RSEQ. Ce noyau excelle depuis ses débuts. Seul Yoan David en est à sa quatrième année, les autres en sont tous à leur troisième ou moins. Bref, malgré tous les succès passés, cette équipe est loin d’en avoir fini. Néanmoins, la clé demeure de vouloir toujours s’améliorer et de ne jamais se satisfaire.
Zachary Hollands m’avait partagé quelques pistes d’amélioration pour lui et son équipe avant le début de la saison. Et Jonathan Portelance est bien conscient que l’adversaire en finale, le Rouge et Or, se présentera avec toute l’énergie et l’intensité qu’on lui connaît.
En effet, quiconque a vu un match de Laval connaît ce que les Nicolas Fortin (attaquant le plus productif au Canada) et Maxime Losier ont dans le ventre. Un passeur de 6’6 en Charles St-Aubin et des centraux de 6’7 et 6’8 comme Jonathan Girard et Jonathan Addy sont toujours difficiles à affronter. Sans oublier le libéro William Bergeron, 3e au Canada pour le nombre de récupération par manche. Et avec un entraîneur de la trempe de Gino Brousseau, pas de doute que tout le monde sera bien allumé.

Moins de profondeur du côté des gars de Québec, mais au moins autant de puissance. La constance sera un facteur et la vitesse d’exécution du Vert & Or a fait ses preuves. C’est pourquoi, il faut continuer de donner l’avantage aux Sherbrookois. Mais c’est loin d’être dans la poche. Laval a réussi à gagner une manche dans chacune des rencontres face à Sherbrooke.
L’année de la dernière chance pour Emma Bergeron
Chez les femmes, la finale mettra aux prises les Carabins de l’Université de Montréal qui ont terminé au premier rang en saison régulière et le Vert & Or de Sherbrooke, troisième. Mais attention avant de désigner les Bleues comme favorites.
La bande à Olivier Trudel n’a perdu que quatre fois cette saison, mais deux de ces défaites l’ont été aux mains du Vert & Or. En fait, les trois affrontements se sont soldés 3 manches à 0. alors à quoi s’attendre à partir de vendredi?
D’abord, il faut avoir vu le Vert & Or jouer contre les très expérimentées Martlets de McGill en demi-finale. Une équipe sans complexe qui tirait de l’arrière par deux manches au deuxième match et qui est revenu pour finalement l’emporter 15-6 au 5e et éliminer McGill sur son terrain. Le Vert & Or aurait très bien pu accepter sa défaite le samedi et se préparer mentalement pour un match ultime le dimanche. Non, elles se sont retroussé les manches et ont complété le travail avec beaucoup d’aplomb.

Emma Bergeron m’avait dit qu’elle et son équipe étaient en mission avant la demi-finale, elle me l’a répété après. Il faut la croire. Son équipe est sur une série de huit victoires. Et il faut aussi savoir que Bergeron en est à sa dernière saison. Elle a subi la défaite à sa seule participation à la finale provinciale universitaire, en 2022. La bannière est un objectif clair depuis le début de la saison pour elle.
Dirigées par Claude Tremblay, celui qui avait amené les Citadins au championnat canadien l’an passé, les filles du Vert & Or ont tout ce qu’il faut pour imiter leurs consoeurs de l’UQAM. Emma Bergeron est une passeuse fantastique et elle a la chance de pouvoir distribuer ses ballons à des joueuses très talentueuses en Jaël-Esther Telfort, Britanie Maranda et Alyssa Veilleux notamment. La centrale Madeleine Ouellet-Lupien est la meilleure bloqueuse du circuit québécois cette saison.
Malheureusement, Gabrielle Minier n’a pas été en mesure de jouer contre McGill. Sera-t-elle remise à temps pour affronter Montréal? À voir. Cependant, Florence Stevanovic a pris le relais et elle a bien fait dans les circonstances.
Ceci dit, les Carabins forment toute une machine. Menées par Olympe Desmedt, nommée joueuse par excellence cette saison, les représentantes de l’UdeM n’ont pas participé à la finale depuis 2020 après y avoir été 15 années de suite. Le retour au sommet était aussi un objectif pour la puissante attaquante en début de saison.

Et Desmedt n’est pas seule. La passeuse Sarah McGlashan a des options avec Florence Cloutier, Una Zubac, Chloé Galarneau-Haley et les centrales Milica Djordjevic, Myriam Kayser-Tourigny. D’ailleurs, la taille est clairement à l’avantage des Carabins alors que quatre des six joueuses partants mesurent au moins 6 pieds. Et en ajoutant à ce groupe, l’excellente libéro Brittany McGlashan, les faiblesses ne sont pas trop nombreuses.
Cet affrontement est l’aboutissement d’une saison très spéciale en volleyball universitaire. C’était le dernier tour de piste pour de nombreuses joueuses vedettes qui ont marqué leur époque. Les Sabrina Mayer, Noémie Gagné, Laura Côté-Collin, Charlène Robitaille, Victoria Iannotti, Clara Poiré, Audrey Trottier et Éloïse Ross-Tremblay notamment ont déjà fait leurs adieux.
Reste à voir laquelle de Bergeron ou de Desmedt aura l’occasion de représenter cette grande cohorte au championnat canadien.
Ça commence vendredi soir à Sherbrooke et Montréal. Je sais que le gymnase de l’université de Sherbrooke fera salle comble. Les étudiants ont eu le privilège de remplir la place.
Post scriptum
Je termine le tout en vous partageant une information concernant le choix des membres des équipes d’étoiles féminines pour la saison 23-24. D’abord, il faut savoir que chaque entraîneur doit présenter une liste de cinq joueuses à ses homologues. Ceux-ci votent ensuite pour les joueuses les plus méritantes à partir des listes. Donc, une joueuse qui se retrouve deuxième sur la liste de son entraîneur ne pourra pas être sur une des équipes d’étoiles si la première n’y est pas.
Ainsi, un entraîneur qui ne voudrait pas voir une de ses joueuses être sélectionnée par les autres pourrait ne pas inscrire son nom sur la liste ou la placer symboliquement cinquième par exemple. Sachant très bien que les probabilités que les quatre autres devant soient élues sont faibles.
Mes antennes m’ont fait savoir que le scénario que je viens de décrire dans le paragraphe précédent se serait produit. Et malgré cela, des organisations « délinquantes » ont tout de même décidé de donner leur vote à une joueuse placée cinquième sur une liste, sans nécessairement en donner un à celles qui la devançaient. Résultat, cette joueuse classée cinquième par son entraîneur a tout de même été récompensée d’une place sur une des deux équipes d’étoiles.
Non, je ne dirai pas qui. Faites vos recherches 😉