Alors que la course aux éliminatoires entre dans son dernier droit, six équipes du circuit universitaire de volleyball féminin sont toujours en lutte pour les quatre places à prendre. Les matchs entre elles revêtent donc une importance particulière. Et cette fin de semaine, les Martlets de McGill et le Vert & Or de Sherbrooke ont lancé un message très fort.

J’ai assisté au match entre McGill et l’UQAM au Centre sportif de la rue Sanguinet dimanche après-midi. Une rencontre que je ne voulais pas me contenter de voir à travers un écran. McGill, installée en deuxième position, venait de gagner ses trois derniers matchs, contre l’UQTR et l’UQAC (2x). L’UQAM, 5e, souhaitait aligner deux victoires consécutives pour la première fois depuis le mois de novembre.

Mais avant d’en arriver à ce duel, il faut avoir un portrait de la situation.

Vendredi soir, le Vert & Or de Sherbrooke – qui avait alors une fiche de 10-7 – a lancé un puissant message à ses adversaires en défaisant en trois manches les Carabins de l’Université de Montréal. Une performance impressionnante d’Emma Bergeron et sa bande qui ont ainsi mis fin à une séquence de 10 victoires consécutives des Bleues. Ce même soir, McGill battait l’UQTR pour solidifier sa deuxième position au classement et Laval y allait de la première de ses deux victoires contre l’UQAC de la fin de semaine.

Dimanche matin, le top 6 se lisait comme suit :

  • Montréal 13-4
  • McGill 12-5
  • Sherbrooke 12-6
  • Laval 12-7
  • UQAM 10-7
  • Ottawa 10-7

Ainsi, on se retrouve à 13 heures au sous-sol du Centre sportif de l’UQAM pour un match d’une grande importance. Pendant ce temps, à Sherbrooke, les Gee-Gees d’Ottawa ont devant elles, une équipe en pleine possession de ses moyens.

Les gradins sont bien remplis, l’intensité est au rendez-vous sur et hors du terrain. Le début du match annonce une bataille rangée alors que les Martlets et les Citadins se tiennent au pointage jusqu’à 12-11 en faveur de McGill. Ces dernières y vont alors de cinq points consécutifs pour prendre le momentum et voguer ainsi jusqu’à 25-16. D’un côté, tout semblait fonctionner et de l’autre tout s’est mis à dérailler, malgré l’entrée en scène de la capitaine Anica Pineault, mise sur la touche suite à des symptômes de commotion cérébrale depuis le dernier match contre McGill deux semaines plus tôt.

Au deuxième, on attendait un retour en force de l’équipe locale. Encore une fois, Pineault commence sur le banc. Et les Martlets ont bien compris que cela signifiait que l’attaque uqamienne allait continuer de reposer essentiellement sur Sabrina Mayer. Et effectivement, la passeuse Noémie Gagné a utilisé son attaquante étoile à outrance. De leur côté, les Martlets avaient non seulement bâti leur stratégie en fonction de cela, mais elles ont exécuté à merveille le plan de match. Les blocs étaient bien positionnés et les joueuses étaient prêtes à tout remonter en défensive. En ajoutant à cela une série d’erreurs au service et à l’attaque de la part des Citadins, on est rapidement sorti de là avec une avance de 2 manches à 0 en faveur de McGill. Ces dernières ont conclu avec une série d’excellents services de la spécialiste Rio Pesochin pour inscrire un 25-14 au tableau.

La troisième manche est demeurée serrée jusqu’à 17-15 en faveur des Rouges. Puis, après une erreur au service de l’UQAM, Rio Pesochin est encore une fois entrée en scène avec un as suivi d’une attaque marquante de Charlène Robitaille. Une séquence qui a permis à McGill d’installer son avance. Deux jeux plus tard, Iannotti y est allée d’un kill retentissant qui a fait fortement réagir la foule. Cette dernière a finalement conclu le match avec deux as et c’en était fait de ce match.

Une victoire convaincante en trois manches pour la troupe de Rachèle Béliveau. D’un côté, la fierté du travail bien accompli, de l’autre la déception d’une défaite amère. Au final, les statistiques parlent d’elles-mêmes. Une efficacité de 30% à l’attaque pour McGill contre 8,2% pour l’UQAM. 10 blocs marquants contre 0.

Iannotti, tout sourire après la rencontre, était très heureuse de la performance de son équipe. Robitaille et la passeuse Audrey Trottier ont mentionné la stratégie mise en place et la bonne exécution de tout le monde pour expliquer ce gain. D’ailleurs, Trottier a soulevé l’importance pour son équipe d’enfin battre les Citadins sur leur terrain. En effet, les Martlets n’avaient pas gagné au Centre sportif de l’UQAM depuis la demi-finale en mars 2022.

Rachèle Béliveau était très satisfaite de cette victoire, mais elle a aussi souligné que la saison est loin d’être terminée. Son équipe est composée de vétéranes qui évoluent ensemble depuis trois ans. Elles en ont vu d’autres. Mais si ce noyau – dont la plupart des joueuses en sont à leur dernière campagne universitaire – veut bien finir, il faudra demeurer concentré.

Chez les Citadins, l’entraîneur-chef Alain Pelletier n’a pas caché qu’il était déçu de la sortie des siennes. La cohésion a été un problème tout au long de la saison et dans un match d’un tel niveau avec un enjeu aussi grand, ça ne pardonne pas. Selon lui, il n’y avait pas de grand discours à faire cette semaine. C’était aux joueuses de saisir l’ampleur de la tâche.

La capitaine Anica Pineault a parlé de se retrousser les manches et de retourner au travail. Tout n’est pas encore joué. Quant aux vétéranes Noémie Gagné et Sabrina Mayer, il était préférable de les laisser décanter le résultat plutôt que de vouloir leur extirper une explication à chaud. À noter tout de même que Sabrina Mayer a atteint les 1000 attaques marquantes et les 900 réceptions défensives en carrière durant ce match.

Et au même moment, à 150 kilomètres de là, le Vert & Or infligeait une correction semblable aux Gee-Gees d’Ottawa, 25-22, 25-15 et 25-13. Jael Esther-Telfort y allant de 16 points, dont 12 attaques marquantes, notamment.

Après ces matchs, le classement se présente ainsi :

  • Montréal 13-4
  • McGill 13-5
  • Sherbrooke 13-6
  • Laval 12-7
  • UQAM 10-8
  • Ottawa 10-8
  • UQTR 2-16
  • UQAC 0-19

Le Rouge et Or est donc en position de force pour sécuriser la quatrième et dernière place donnant accès aux éliminatoires. Mais elles ont encore deux grosses rencontres au menu, face à Montréal et Sherbrooke. Laval a perdu ses deux affrontements contre Montréal cette saison, mais chaque fois en cinq sets. Elles ont une fiche de 1-1 contre Sherbrooke, mais ces dernières sont en feu par les temps qui courent.

Laval n’a besoin que de gagner un ou ses deux derniers matchs et la 4e place sera dans la poche. Le Rouge et Or passerait aussi en demi-finale même en perdant ses deux derniers matchs si Ottawa et/ou l’UQAM gagnent deux de leurs trois qui restent. Laval ayant eu le dessus 2-1 dans les affrontements directs contre elles. Le seul scénario qui éliminerait le Rouge et Or serait que la bande à Olivier Faucher échappe ses deux derniers matchs et qu’Ottawa ou l’UQAM gagne ses trois restants.

Sherbrooke aussi a deux matchs encore à disputer. Le Vert & Or sera en pause la fin de semaine prochaine et se mesurera à l’UQAC avant d’aller au PEPS. Ce qui devrait leur permettre d’aller chercher une 14e victoire et une place dans le top 4 avant le match face à Laval. Ne vendons pas la peau de l’ours…

McGill a encore trois matchs à jouer. Un à Trois-Rivières vendredi prochain avant de recevoir Ottawa et Montréal. La logique veut qu’elles atteindront la marque de 14 victoires au minimum. Néanmoins, rien n’est garanti. Notons tout de même que McGill a eu le dessus lors des six manches disputées face à l’UQTR,155-95 au total des points.

Quant aux Carabins, elles ont encore quatre matchs à jouer. Chaque fois contre des adversaires impliquées dans la bataille. Laval et l’UQAM en fin de semaine prochaine. Puis Ottawa et McGill pour conclure. Étant déjà assurée du bris d’égalité contre Laval et l’UQAM, si jamais l’équipe d’Olivier Trudel perdait ses quatre derniers matchs, seules les Gee-Gees pourraient les écarter d’une place en éliminatoires si le bris d’égalité était nécessaire. Mais pour ça, il faut que ces dernières gagnent leurs trois derniers matchs.

Les Gee-Gees et les Citadins, on le comprend bien, ont une importante côte à gravir pour espérer prolonger leur saison respective. Étant donné que les deux s’affrontent pour clore la saison, aucune ne peut espérer un parcours parfait de trois victoires. Le scénario de deux victoires chacune a été présenté plus haut et il ne sera pas suffisant. Ça prend un sans faute.

Si les Gee-Gees gagnent leurs trois derniers matchs et que Laval et/ou Montréal perd tous ceux qui leur reste, Ottawa aura son billet pour les éliminatoires. Quant à l’UQAM, elle doit espérer que Laval soit battue par Montréal et Sherbrooke tout en allant chercher des victoires contre Montréal, Trois-Rivières et Ottawa.

Bref, les défaites des Citadins et des Gee-Gees dimanche ont donné un sérieux coup à leurs chances de se qualifier pour les séries éliminatoires. Mais tout n’est pas terminé. L’espoir existe encore.