Crédit photo : Rémi Gendron / PEPS Université Laval
Du 8 au 10 mars prochain l’Université Laval recevra la visite des huit meilleures équipes masculines de basketball universitaire du pays. Et parmi elles, outre le Rouge et Or qui y sera comme hôte, une autre aura l’opportunité de représenter le RSEQ. L’UQAM, Bishop’s, Concordia ou McGill?
Les Citadins de l’UQAM avaient fait grande impression l’an dernier au championnat national. Après avoir connu une fin de saison régulière difficile, la formation dirigée par Mario Joseph avait vaincu clairement Concordia et Bishop’s pour mériter l’opportunité d’affronter la grande dynastie des Ravens de Carleton en première ronde. Malheureusement, l’équipe montréalaise s’est inclinée en prolongation et n’a pas eu la chance de se battre pour une médaille. Néanmoins, l’UQAM a battu ses adversaires en ronde de consolation pour terminer 5e avant de voir Carleton mettre la main sur le 17e titre de son histoire et son 12e en 14 saisons.
Bref, les Citadins ont lancé le message qu’ils étaient en mesure de tenir tête à la crème du basket canadien. Et avec le retour de leurs piliers pour la saison 23-24, aucune raison de croire qu’ils ne pourront pas être de la fête à nouveau. Mais tout n’est pas joué. Bishop’s et Concordia ont une très bonne équipe alors que McGill a réussi à leur infliger leur seul revers de la saison.
Malgré leur fiche de 5-1, tout n’a pas été simple jusqu’à maintenant pour les Citadins. Leurs deux victoires contre Laval l’ont été par un et deux points respectivement. Ils devront aussi trouver un moyen de produire davantage offensivement. Avec aussi peu que 39,3% de réussite sur leurs tirs, ils ont inscrit 72 points ou plus une seule fois cette saison. Seuls les Redbirds ont fait pire.

Le retour au jeu du vétéran Alix Lochard devrait aider sous le panier. En son absence, Karl-Tommy Laforest, Kevin Civil, Bahaide Haidara, McFadden Jean et Élie Karojo ont amorcé les matchs. Épaulés les Quincy Louis-Jeune, Samuel Cayo, Cheikh Dosso et Steeven Beljour Diaz, ils forment la meilleure équipe défensive de la conférence en plus de pouvoir offrir du jeu très spectaculaire. Mais on a besoin de plus de points.
Si les Citadins peinent à produire offensivement, ce n’est pas le cas des Gaiters de Bishop’s. Avec 87 points en moyenne, une marge de +12 par rencontre et une réussite à près de 48% sur ses tirs, le groupe de Matt McLean sera dans la course jusqu’à la fin. La première défaite des Gaiters, après trois victoires pour débuter la saison, est survenue face aux Citadins, 92-85. De loin le plus grand nombre de points inscrits face aux Citadins cette saison.
Le vétéran Charles Robert avec ses 22,3 points par match a une moyenne de presque 5 points de plus que Kevin Civil des Citadins, deuxième au classement. Pour le reste, la production offensive est l’affaire de tout le monde. Au total, huit joueurs contribuent 7 points ou plus par rencontre. Outre Robert, Josh Koulamallah, Obi Dike, Corey Nzigamasabo, CJ Skye, Tiernan McDougall et Étienne Gagnon sont les plus prolifiques. Hisham Saleh, qui a raté les quatre premiers matchs, a aussi bien fait à son retour. Et à noter qu’Obi Dike est premier de la conférence québécoise pour les passes décisives.
Gagnon connaît cependant une baisse comparativement à la saison passée. L’ailier de 6’7 avait une moyenne de plus de 14 points et 13 rebonds par match en 22-23 alors qu’il en est à 9,5 points et 8,8 rebonds après six matchs cette saison. Espérons que ses 25 points contre McGill le relanceront pour la deuxième portion du calendrier.

Le retour au jeu du garde Carl Dubois permettra à Bishop’s de miser sur un autre joueur de qualité au retour des Fêtes. Il ne faut pas non plus oublier David Navarro qui était monsieur 3-points la saison dernière chez les Gaiters. Si jamais Tiernan McDougall en venait à perdre sa touche (52% sur les 3-points), on sait que Navarro a le talent nécessaire pour prendre la relève.
Bishop’s devra néanmoins trouver une façon de resserrer son jeu défensif. L’équipe est avant-dernière pour le nombre de points accordés par match. Pourtant, les Gaiters sont premiers au chapitre des rebonds défensifs et des revirements, mais ils sont derniers pour le nombre de tirs accordés par match.
Les Stingers de Concordia, comme les Gaiters, ont une fiche de 4-2, grâce notamment à leur victoire de 77-76 contre Bishop’s lors du dernier match avant la pause des Fêtes. Victoire obtenue sur un tir de Sami Jahan avec 3 secondes à écouler après que Bishop’s ait comblé un déficit de 11 points en 5:30 à la fin du 4e quart.
Les Stingers forment une équipe très solide dans la grande majorité des aspects du match. Ils aimeraient certainement marquer un peu plus et créer plus de revirements, mais ils demeurent malgré tout des adversaires redoutables. Jaheem Joseph, Sami Jahan et Alec Phaneuf maintiennent tous trois une moyenne supérieure à 10 points par match. Joseph et Bradley Louidon sont à égalité au 3e rang du circuit pour les rebonds par match. Et en ajoutant à ce groupe, le potentiel toujours dangereux que représente Tyrell Williams et l’arrivée prochaine de Gabriel Bourdages, on a là un groupe qui a tout pour croire en ses capacités d’aller chercher la bannière provinciale.
D’ici la fin du calendrier, Concordia devra cependant affronter trois fois les Citadins à ses quatre derniers matchs. Trois matchs qui en diront long sur ses capacités réelles de mettre la main sur un premier titre depuis 2019. À surveiller aussi les deux matchs des 1er et 3 février contre Bishop’s qui auront certainement un impact important au classement.
Les Redbirds de McGill et le Rouge et Or de Laval ferment actuellement la marche avec une fiche de 1-5 chacun. Cependant, la réalité est assez différente dans les deux camps.
Chez les Redbirds, les départs de Sam Jenkins et Samuel Chaput ainsi que le transfert de Haris Elezovic ont certainement fait mal. Mais Sean Herscovitch et Josh Soifer ont pris les choses en main, encadrés par le vétéran Cam Elliott, le joueur le plus utilisé au RSEQ cette saison. On aura toutefois besoin de l’aide des autres si on espère accumuler les victoires. Les recrues Matt Phaneuf et Saransh Padhy ont démontré de belles choses et ils seront certainement importants dans les succès à venir.
Les pistes d’amélioration sont nombreuses pour l’équipe de McGill, mais Ryan Thorne a une équipe assez jeune entre les mains. Si les Redbirds se qualifient pour les éliminatoires, ce sera déjà un gros accomplissement.

Quant au Rouge et Or, les attentes sont bien différentes. L’équipe de Nathan Grant accueillera le championnat national en mars et on voudra offrir une opposition de calibre. Et franchement, on a certainement les joueurs pour se présenter là sans complexe.
Sidney Tremblay-Lacombe, joueur par excellence au RSEQ la saison dernière, ne connaît pas un début de saison aussi productif avec cinq points et 2,6 passes décisives de moins par match en moyenne par rapport à la saison dernière. Et je note également qu’il se retrouve moins souvent à la ligne des lancers francs, là où il a dominé le circuit en 22-23 avec plus de 90% de réussite. Le Rouge et Or a assurément besoin d’un STL au sommet de son art.
Néanmoins, Tremblay-Lacombe est loin d’être seul à devoir faire mieux. L’autre garde, Steeve Joseph continue d’être un meneur de jeu efficace. Cependant, l’arrivée de Haris Elezovic qui avait débuté sa carrière à McGill et de la recrue Ousmane Diawara ont probablement eu un impact sur la structure de jeu et la chimie. Saydou Sall qui contribuait à hauteur de 12 points par match sur 27 minutes de jeu en a été réduit à 6 points sur 20 minutes en moyenne.
Néanmoins, la formation de Québec s’est inclinée deux fois par des marges infimes face à l’UQAM. Et lors des deux rencontres face à Concordia, le Rouge et Or a connu à chaque fois un quart très difficile qui ne leur a laissé aucune chance de revenir au pointage. Il restera trois matchs à jouer contre les Gaiters de Bishop’s au retour des Fêtes, assurément des tests importants.
Il faudra espérer que la pause servira à remettre tout en ordre. La saison dernière, le Rouge et Or avait gagné ses six matchs en janvier. Ce serait bien pour eux de répéter ce genre d’exploit.