Crédit photo : Concordia Athletics

La saison de hockey bat son plein depuis le début du mois d’octobre dans nos universités. Les équipes masculines québécoises sont au plus fort d’une chaude lutte dans la section Est de la conférence ontarienne. Tandis que chez les femmes, les Stingers de Concordia connaissent un début époustouflant avec 12 victoires en 12 matchs pour amorcer leur calendrier.

Après avoir gagné le titre canadien en 2022 et être passée bien près de répéter l’exploit au printemps dernier, l’équipe de Julie Chu et Caroline Ouellette semble seule sur sa planète en ce début de saison. Les Stingers inscrivent en moyenne 4,3 buts par match et n’en accordent que 1,3. Dans huit de leurs 12 matchs jusqu’à maintenant elles ont accordé 20 tirs ou moins à leur adversaire. Leur pire performance? 23.

Au moment d’écrire ces lignes, les Stingers ont un taux de réussite de 36,59% en avantage numérique et de 94,64% quand elles jouent à court d’une joueuse. C’est tout simplement phénoménal.

Les deux gardiennes de l’équipe, Jordyn Verbeek et la recrue Arianne Leblanc se partagent le travail depuis le début du calendrier. Et les deux font un travail exceptionnel avec respectivement 1,22 et 1,48 buts alloués par match et un pourcentage d’arrêts de ,933 et ,922.

Émilie Lavoie / Concordia Athletics

En attaque, cinq des huit premières joueuses au classement des compteuses de la ligue portent les couleurs des Stingers. La recrue Émilie Lussier mène l’équipe avec 18 points en 10 matchs, deuxième derrière une autre recrue, Gabrielle Santerre des Gaiters de Bishop’s, qui compte 22 points en 12 rencontres. D’ailleurs les trois autres membres du top 8 sont des joueuses des Gaiters.

Émilie Lavoie, Jessymaude Drapeau, Léonie Philbert et Emmy Fecteau sont les autres joueuses des Stingers parmi les huit. Et avec le retour au jeu récent de l’excellente Rosalie Bégin-Cyr, on peut ajouter une arme puissante de plus dans l’arsenal.

La question qui se pose maintenant. Est-ce qu’une équipe pourra battre les Stingers en 2023-2024?

En début de saison, les Gaiters de Bishop’s menées par Santerre, Maude Pépin et Neleh Vigneau Sargeant ont gagné quatre de leurs cinq premiers matchs. L’équipe dirigée par Valérie Bois semblait la seule en mesure d’offrir une opposition aux championnes en titre du RSEQ. Néanmoins, les Gaiters ont perdu leurs trois matchs contre Concordia, dont une dégelée de 8-2 lors de leur dernier duel.

Neleh Vigneau-Sargeant / Greg Mason

D’ailleurs, Bishop’s a maintenant une fiche de 7 victoires et 5 défaites, bonne pour le troisième rang au classement, après une séquence plus difficile d’une seule victoire en cinq rencontres entre le 5 et le 19 novembre. Les Gaiters ont cependant gagné leurs deux derniers matchs et termineront la première portion de leur calendrier avec un affrontement face aux Martlets de McGill qu’elles ont vaincu 7-0 le 12 novembre dernier.

Bishop’s et Concordia se mesureront encore deux fois cette année. Le premier trio devra assurément offrir une grande performance si les Gaiters souhaitent arracher une victoire. Santerre, Pépin et Vigneau-Sargeant ont inscrit quatre buts et quatre aides lors des trois premiers matchs entre les deux équipes. Cependant, on aura besoin d’un apport extérieur, notamment de Justine Turcotte et Marie-Camille Théorêt.

Mais surtout, il faudra trouver une façon de réduire l’écart au chapitre des tirs et des chances de marquer. Dans les trois rencontres entre les deux équipes, les Stingers ont eu l’avantage par 15, 11 et 18 tirs.

L’autre équipe qui semble la mieux positionnée pour empêcher Concordia de voguer vers une saison parfaite est celles des Carabins de l’Université de Montréal. La troupe d’Isabelle Leclaire a connu un départ difficile avec une victoire à ses quatre premiers matchs, mais depuis elles ont une fiche de 6-1. Leur seul échec ayant été face aux Stingers, une défaite de 5-2.

Les Carabins ont toutefois assez bien fait dans les deux matchs contre Concordia. Une défaite de 2-1 en prolongation lors du premier duel. Et lors du deuxième, elles avaient l’avance 2-1 au milieu du match avant de concéder quatre buts consécutifs. L’enjeu sera le même que pour les Gaiters lors de leurs trois prochains matchs face aux meneuses, réduire le différentiel de tirs et de chances de marquer.

Aube Racine / James Hajjar

Cependant, avec la défensive que présente Montréal, on peut penser que le défi peut être relevé. Le groupe de défenseures des Carabins est très relevé avec les Jade Picard, Kelly-Ann Nadeau, Kaléann Laforge, Annabel Faubert, Audrey Gervais et Laurie Fontaine, notamment. Et Aube Racine demeure une des très bonnes gardiennes du hockey universitaire canadien.

On aura toutefois besoin que les attaquantes soient plus incisives. Il faudra bien entendu espérer le retour au jeu de la capitaine Jessika Boulanger, qui a raté les trois dernières rencontres en raison de symptômes de commotion. On misera aussi sur la contribution des vétéranes Amélie Poiré-Lehoux et Joannie Garand qui avaient amassé 18 et 16 points la saison dernière, mais qui n’ont que 6 et 5 points respectivement dans leurs 12 premiers matchs cette année. Il y a aussi la recrue Wikona Laloche qui a tout le talent nécessaire pour ajouter son grain de sel.

Les Gee-Gees d’Ottawa sont la seule autre formation à avoir poussé les Stingers à la prolongation. Actuellement 4e au classement avec une fiche de 4-5-3, l’équipe co-dirigée par Jennifer Wakefield et Greg Bowles a été en mesure de donner du fil à retordre à ses adversaires. Depuis une défaite de 6-1 aux mains des Stingers le 3 novembre, elles ont une fiche de 2-2-3 et n’ont perdu qu’un seul match par plus d’un but, 3-1 face à Bishop’s.

Les gardiennes Mahika Sarrazin et Lauren MacKay font de l’excellent travail devant le filet avec ,927 et ,941 d’efficacité respectivement. Mais si on souhaite gagner plus régulièrement, il faudra les aider davantage qu’on ne l’a fait en première moitié de calendrier. Les Gee-Gees n’ont marqué que 23 buts en 12 matchs.

Mahika Sarrazin

Le départ d’Abby Moloughney et Viki Harkness n’aide certainement pas. Et une des premières à en souffrir est Alyssa Biesenthal qui avait inscrit 12 buts et ajouté 8 aides en 24 matchs l’an dernier. L’attaquante de troisième année a six points dont cinq buts cette saison. La vétérane Alèxe Clavelle avait connu des séries éliminatoires formidables l’an dernier. Ses cinq points en trois matchs avaient hautement contribué à pousser les Carabins dans leurs derniers retranchements en 1/2 finale la saison dernière. Elle n’a que deux points jusqu’ici.

La recrue Maëlle Laplante ainsi que Katherine Birkby mènent l’équipe avec 7 points en 12 matchs. Ça en prendra encore plus parce que la prochaine fois, on ne marquera pas quatre buts sur seulement 19 tirs contre Concordia.

L’autre équipe ontarienne, les Ravens de Carleton, sont encore dans la lutte pour une place en éliminatoires. À trois points des Gee-Gees, elles comptent des victoires face aux Carabins et aux Gaiters. Les statistiques ne rendent pas toujours justice à la qualité générale de leur jeu. Je ne les vois pas battre les Stingers, mais sait-on jamais.

Leur attaque capable du meilleur comme du pire. Les Ravens ont inscrit 4 et 5 buts dans deux de leurs trois matchs face aux Gaiters et une autre performance de quatre buts face aux Martlets. Mais elles ont aussi été blanchies quatre fois cette saison, dont trois fois de suite. Oui, Cecilia Lopez a inscrit 9 points en 10 matchs, mais celles qui la suivent ont 6 et 4 points jusqu’ici. Il faudra trouver de la constance pour espérer se hisser dans le top 4.

Enfin, les Martlets de McGill connaissent une autre saison difficile. Après avoir été au sommet du hockey pendant plusieurs années, elles en sont à une deuxième saison consécutive au bas du classement général. Elles misent sur des défenseures intéressantes en Elizabeth Mura et Mia Giles notamment, mais l’attaque est anémique. Une seule joueuse a marqué deux buts, neuf autres en ont un.

Coach Alyssa Cecere / McGill Athletics

Cependant, la formation d’Alyssa Cecere est très jeune. Le talent est là. La gardienne recrue Jade Rivard-Coulombe est très solide match après match. India Benoît et Syrine Kacem sont aussi des recrues avec beaucoup de potentiel en attaque. Mais on devra trouver le moyen d’attirer des joueuses pour remplacer les Jade Downie-Landry, Marika Labrecque et Christiana Colizza qui ont quitté au cours des deux dernières années.

Rude bataille dans l’est de l’Ontario

Chez les hommes, les Patriotes de l’UQTR, les Stingers de Concordia et les Redbirds de McGill se battent avec Queen’s, Ottawa et Carleton pour le sommet de la section Est de l’OUA.

Après deux défaites de 5-1 face à Ottawa et Carleton pour amorcer leur calendrier, les Patriotes ont redressé la barre et remporté 11 de leurs 13 matchs suivants. L’attaque roule à plein régime menée par le joeuur par excellence au Canada la saison dernière, Simon Lafrance qui, avec 18 buts et 9 aides en 15 matchs, est deuxième chez les compteurs de la conférence ontarienne.

Conor Frenette, Félix Lauzon, Félix Lafrance, David Noël, Vincent Milot-Ouellet, Pierre-Olivier Roy et Édouard Cournoyer ont tous au moins 10 points au compteur eux aussi. Et le gardien Alexis Gravel fait très bien devant le filet avec une efficacité de ,924, ce qui le place au 5e rang du circuit.

Les Stingers et les Redbirds ont des fiches pratiquement identiques à 9-4-2 et 9-4-1.

Concordia avait lancé sa campagne 23-24 en force avec une récolte de six victoires en sept matchs. Mais après une défaite en prolongation contre les puissants Badgers de Brock, les hommes de Marc-André Élément ont subi deux défaites consécutives de 5-0 et 5-2 contre les Patriotes. Ils se sont toutefois relevés en inscrivant 25 buts dans les cinq matches qui ont suivi.

Charles-Antoine Paiement mène l’équipe avec 10 buts et 17 points. Et tout comme les Patriotes, la contribution offensive vient de plusieurs bâtons. Samuel Desgroseillers, Mathieu Bizier, Isiah Campbell, Phélix Martineau, Nicholas Girouard et Sean Larochelle ont aussi 10 points ou plus depuis le début du calendrier.

Chez les Redbirds, c’est William Rouleau, Brandon Frattaroli et Eric Uba qui sonnent la charge depuis le début de la saison avec 18, 17 et 16 points respectivement en 14 rencontres. Ils continueront d’être sollicités dans cette rude bataille qui s’annonce pour le sommet de la division et qui donnera un accès direct à la deuxième ronde éliminatoire en février prochain.

McGill, comme l’UQTR, a amorcé sa saison avec quelques défaites. Mais depuis, le train est sur ses rails et mis à part ses difficultés face aux Pats (défaites de 5-1 et 11-5), l’équipe de David Urquhart est loin d’être une proie facile pour ses adversaires.