C’est ce jeudi soir que débute la saison 2023-2024 de basketball universitaire. Chez les hommes comme chez les femmes, Bishop’s reçoit Concordia et McGill rend visite à l’UQAM. Si les Citadins ont gagné les deux titres québécois la saison dernière, faut-il les considérer favoris cette saison?

Du côté masculin, le classement a été extrêmement serré la saison dernière. Les Citadins ont terminé premiers à 10-6 tandis que les Redbirds ont été écartés des éliminatoires à 6-10, notanmment en raison d’un départ difficile de 2 victoires à leurs 10 premiers matchs.

Il sera toutefois difficile de déloger l’équipe de Mario Joseph. La formation a fait écarquiller bien des yeux sur la scène nationale l’an passé. On se souviendra qu’au premier tour du championnat U Sports, les Citadins ne s’étaient inclinés que par deux petits points face au meilleur programme du basket canadien, les Ravens de Carleton, avant d’aller battre Winnipeg et Queen’s pour gagner la finale consolation. Le noyau sera encore le même cette saison.

Bahaïde Haïdara, joueur défensif par excellence la saison dernière et membre de la première équipe d’étoiles, Alix Lochard (5e pointeur du RSEQ en 22-23), joueur par excellence au RSEQ en 2019-2020 et membre de la 2e équipe d’étoiles en 22-23 ainsi que Kevin Civil (4e pour les passes, 1er pour les vols de balles, 2e aux tirs de 3-pts), élu lui aussi sur la deuxième équipe d’étoiles la saison dernière seront là pour une cinquième année. Tout comme Jonathan Noël-Jeune.

Alix Lochard et Kevin Civil / Crédit photo : Simon Prelle

Karl-Tommy Laforest(1er du RSEQ pour le % de tirs réussis et pour les tirs bloqués par match), nommé sur l’équipe d’étoiles des recrues prendra du galon. On l’a d’ailleurs vu exceller lors du championnat canadien. Ajoutons à cela les excellents Élie Karojo (3e au rebond au RSEQ en 22-23), Samuel Kayo, McFadden Jean et le transfert des Gee Gee’s d’Ottawa Quincy Louis-Jeune qui en seront tous à leurs troisième année et vous avez un noyau intimidant. Enfin, l’arrivée d’un jeune joueur très complet en provenance des Cavaliers de Champlain St-Lambert, Steeven Beljour Diaz, ne peut qu’apporter de la profondeur.

Les Citadins ne seront pas seuls dans la course pour autant. Les Gaiters de Bishop’s ont été finalistes au niveau provincial et ils ont été en mesure de donner du fil à retordre aux champions durant la saison, les battant à deux reprises. La clé pour les hommes de Matt McLean sera d’avoir les deux ailiers de 6’8 Charles Robert et Étienne Gagnon en santé. Les deux ont terminé respectivement 3e et 8e pour les points par match. Gagnon a aussi été numéro un avec 13,1 rebonds par match, ce qui lui a valu le titre de recrue par excellence.

Charles Robert / Crédit photo : Emery Gbodossou

Le départ du garde Zachary John pourrait se faire ressentir, lui qui a connu toute une deuxième moitié de calendrier l’an passé. Mais David Navarro, le maître des 3-points de l’équipe (7e au RSEQ) et les vétérans Obi Dike-Nwagbara et Rowan Halpenny devraient être en mesure de soutenir adéquatement le gros duo étoile des Gaiters.

Le Rouge et Or a bien fait la saison dernière, mené par l’excellent garde Sidney Tremblay-Lacombe, sacré joueur par excellence du circuit. L’équipe a terminé au deuxième rang du classement général avant d’être vaincue par Bishop’s en 1/2 finale. Une blessure à Tremblay-Lacombe en fin de saison a peut-être eu un effet sur les résultats finaux de l’équipe.

Sidney Tremblay-Lacombe / Crédit photo : Mathieu Bélanger

Avec les Loïc Savard, Saydou Sall, Steeve Joseph, Ismael Diouf et Brandon Massimo Maniani Wembe, l’entraîneur Nathan Grant misait sur un noyau jeune, mais très solide. Il sera intéressant de voir l’évolution de cette formation qui n’a rien à envier à ses adversaires.

Et avec la venue du centre étoile Haris Elezovic (2e aux rebonds au RSEQ en 22-23), qui évoluait à McGill jusqu’à la saison dernière, on pourrait voir un Rouge et Or encore plus difficile à affronter alors que l’amélioration devrait être marquée sous les paniers.

Les Stingers de Concordia ont connu une saison spéciale l’an dernier. Après un départ fulgurant de 5-0, il leur aura fallu des victoires contre McGill et Laval à leurs deux derniers matchs pour finir par se qualifier en éliminatoires avec une fiche de 7-9.

Rastko Popovic aura encore une formation assez jeune sous la main pour 2023-2024. Alec Phaneuf (2e pour les aides au RSEQ en 22-23), Jaheem Joseph, Sami Jahan (4e pour les pts/match), Oge Nwoko (4e au rebond) et Tyrell Williams formeront le noyau dur d’une équipe qui offrira certainement encore du jeu structuré et efficace.

Alec Phaneuf / Crédit photo : Kyran Thicke

Il faudra maintenant voir ce que des joueurs talentueux comme Kevin Vilsaint, Bradley Louidon, Jordan Telfort et Emmanuel Duprate pourront ajouter dans la recette. L’arrivée de Sami Ghandour au sein du groupe d’entraîneurs pourrait aussi être un ingrédient à ne pas négliger. Il vient tout juste de terminer son parcours universitaire avec les Stingers et sait très bien ce que Coach Popovic prône.

Enfin, les Redbirds de McGill seront pour moi l’équipe intriguante cette saison. Les départs de leur grand leader Sam Jenkins et de Samuel Chaput ainsi que le transfert de Helezovic marquent le début d’un nouveau cycle pour Tyan Thorne et son groupe. Cam Elliott et Zachary Lavoie-Touré auront à jouer un rôle de grands frères auprès de la cohorte de jeunes joueurs dont plusieurs auront un rôle accru.

Le duo de Gatineau, Matt Phaneuf et Alexis Messier, pourra-t-il s’imposer au sein de l’équipe partante? Anthony Gervais en santé pourra certainement être un pilier de l’équipe. Reste à apprendre à connaître les autres nouveaux arrivés. J’avoue humblement ne pas être en mesure d’analyser leur impact potentiel. Ce sera à voir au courant de la saison.

Du côté féminin, les Citadins ont aussi été sacrées championnes du RSEQ en 22-23. Troisièmes au classement à la fin de la saison régulière, les représentantes de l’UQAM ont offert un spectacle fantastique en demi-finale contre le Rouge et Or alors qu’elles tiraient de l’arrière par 6 avec 1:34 à jouer pour finalement l’emporter sur un tir de trois points d’Alexe Dufresne au son de la sirène finale.

Dufresne ne sera pas de retour cependant, tout comme la meneuse Yasmine Gasmi et l’ailière Judith Lavoie. L’entraîneur-chef Rénaldo Maignan non plus ne sera pas aux abords du terrain pour les Citadins, remplacé par Gerry Neree, son adjoint depuis 2019.

Les soeurs Fredlyne et Fredlaine Verrier / Crédit photo : Carl Rodrigue

Néanmoins, les deux piliers de l’équipe, les soeurs Fredlyne et Fredlaine Verrier seront à leur poste, secondées par l’excellente garde Paule-Béline Ibata-Pondza. Jenny Alexis, ancienne porte-couleur des Nomades de Montmorency auréolée du titre de joueuse défensive par excellence en 2019-20 et Sabrah-Muratirende qui a passé la dernière année avec les Bisons de l’Université du Manitoba feront certainement partie des plans cette saison.

Les Gaiters de Bishop’s, qui s’étaient inclinées en finale provinciale face à l’UQAM. en seront cette saison à la première année de l’ère post-Amaiquen Siciliano. La triple récipiendaire du titre de joueuse par excellence au RSEQ a terminé sa carrière universitaire sans avoir réussi à atteindre son but ultime, un championnat.

Victoria Gauna / Crédit : Emery Gbodossou

Les choses ne seront pas simples pour Dianna Ros et son équipe. Car outre Siciliano, Jael Kabunda (1re pour les rebonds et 8e pour les points), Jennifer Louis et Katerina Stoupas ont aussi quitté. Victoria Gauna et Jasmine Martel accueilleront cependant des recrues de bon niveau en Solane Touzé, Hannah Gilpin et Laurie Lafleur. Touzé et Lafleur ont toutes deux terminé dans le top 5 des marqueuses en collégial D1 la saison dernière.

Le talent sera au rendez-vous, mais à quel point l’expérience manquera? C’est à voir.

Le Rouge et Or devrait être une équipe de tête cette saison du côté féminin. Léa-Sophie Verret, Frédérique Beaudry-Blais, Sabrine Khelifi, Élodie Lajoie, Audrey Béland, Tara Imbert, Catherine Champagne et Erika Nzodoum, Alexia Marois et Ève-Marie Houle sont toutes de retour. Guillaume Giroux ne devrait donc pas avoir à trop se poser de questions quant au casse-tête de son équipe.

Sabrine Khelifi / Crédit photo : Yan Doublet

Une formation bien équilibrée et solide défensivement qui voudra sûrement améliorer son ratio de revirements et marquer plus de points. Cependant, il n’y a aucune raison de ne pas voir une progression pour cette équipe si tout le monde peut demeurer en santé.

Une autre formation que je m’attends à voir preogresser cette saison est celle des Stingers de Concordia sous la férule de Tenisha Gittens. On voudra absolument profiter de la dernière saison d’Areej Burgonio pour tout tenter afin de gagner une bannière du RSEQ. La garde de 5’0 a été plus qu’impressionnante en 22-23 terminant 2e points les points par match et première pour les aides.

Burgonio misera encore une fois sur Serena Tchida, Angela Batrla et Gretta Ineza, toutes des joueuses de 6 pieds et plus, pour lui créer de l’espace et compléter son travail, ainsi que sur Rowena Blais, la tireuse de trois points. Hâte de voir à l’oeuvre aussi Hana Jakubcekova, une Slovaque de 6’2 qui en sera à sa première saison.

Areej Burgonio / Crédit photo : Carolie Marsh

Enfin, les Martlets de McGill qui ont connu des difficultés au cours des deux dernières saisons avec seulement trois victoires en 28 matchs devraient elles aussi démontrer une progression. Stephy Tchouikuiengo était une recrue en 22-23 et elle a mené son équipe pour les points par match.

Daniella Mbengo a quant à elle été la meilleure passeuse de la formation ainsi que la meneuse pour les vols de ballons. Emma-Jane Scotten et Kristy Awikeh seront aussi de retour.

L’entraîneuse Rikki Bowles en sera à troisième année à la barre de l’équipe et elle pourra miser sur l’arrivée de la grande Katerina Stoupas, transfert de Bishop’s. De plus, on pourra voir à l’oeuvre l’excellente recrue de Dawson, Lily Rose Chatila ainsi que Charlotte Jolin, la meilleure pointeuse des championnes 2023 en collégial D2, les Lions de Champlain-St.Lawrence.

Bref, assurément beaucoup de talent à observer sur les courts un peu partout dans la province. Si on pouvait avoir plus d’équipes, comme dans plusieurs autres sports, ce serait encore plus plaisant de suivre notre basket universitaire, mais en attendant, ne boudons pas notre plaisir. Allez voir des matchs ou branchez-vous sur les pages de diffusion des équipes. C’est généralement très bon.

Bonne saison et préparez-vous! Le championnat national masculin se passe à l’Université Laval en mars prochain.