Avec un nom comme le Championnat du monde de hockey scolaire, nul doute que l’événement qui se déroulera du 3 au 8 octobre au Complexe JC Perreault de Saint-Roch-de-l’Achigan vise les plus hauts sommets. Mais quel est ce nouveau tournoi exactement?

Je ne vous cacherai pas que j’ai été fortement intrigué lorsque j’ai entendu la pub sur les ondes de BPM Sports qui annonçait la tenue d’un championnat mondial de hockey scolaire. Ce type d’appellation indique habituellement que les participants représenteront leur pays. D’ailleurs, pour utiliser officiellement le titre de championnat du monde, il faut qu’un tournoi ait obtenu la sanction de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF). Ce n’est pas encore le cas pour le CMHS, mais c’est certainement dans les cartons des organisateurs.

En m’entretenant avec le président de l’organisation et co-fondateur de l’événement, David Thériault, jai découvert un homme passionné et ambitieux avec des intentions claires, des valeurs à la bonne place et un plan de match solide.

« L’objectif premier est de faire reconnaître la qualité du hockey scolaire. Et il y a des valeurs rattachées à notre tournoi. On veut avoir des équipes provenant de programmes scolaires qui encouragent le multisport. Il n’y a pas de sports-études parmi les invités parce que nous privilégions les programmes où on ne rate pas d’école pour jouer au hockey », explique M. Thériault.

Au moment d’écrire ces lignes, 18 équipes dans les catégories M16 et M18 masculin avaient répondu positivement à l’invitation. Car en effet, ne se présente pas qui veut à cet événement.

Et si aucune équipe ne provient de l’extérieur du Québec pour l’édition 2023, David Thériault m’assure que des formations de Suisse, de France et d’Allemagne ont déjà réservé leur place pour 2024. « On devait avoir une équipe française parmi nous cette année, mais elle a dû se désister pour des raisons de visas. C’est malheureux, mais ce sera pour l’an prochain et ça n’empêchera pas le tournoi d’offrir du jeu de très bon niveau. »

En plus du tournoi regroupant des équipes masculines provenant notamment de l’Académie Ulysse (équipe hôtesse du tournoi), de Jean-de-Brébeuf, de l’école Lucille-Teasdale et de l’Académie St-Louis, on présentera une démonstration de hockey féminin M18 AAA.

M. Thériault est très fier de ce que son groupe et lui ont mis sur pied. « On a voulu créer un événement unique de hockey. Un mini-Osheaga. » C’est que le CMHS se veut bien plus qu’un tournoi de hockey. Jonathan Roy y donnera un spectacle le 6 octobre pour lequel on espère attirer 4000 spectateurs. Il y aura également une journée famille avec toutes sortes d’activités dont une séance de signatures d’autographes avec les anciens Canadiens Guy Lapointe et Yvon Lambert.

On profitera également de l’occasion pour présenter des conférences sur divers sujets. Sylvain Guimond, qui n’a plus besoin de présentation et qui fait partie du C.A. de l’organisation, sera une des têtes d’affiche. La neuropsychologue Johanne Levasseur viendra parler des commotions cérébrales. Et Valérie Major, sexologue, s’adressera aux jeunes à propos de diversité sexuelle et ethnique notamment.

Les ambitions sont grandes pour les organisateurs. Le tournoi qui souhaite accueillir 24 équipes cette année, en vise 48 pour 2024 et 96 pour 2025. Toutes ces éditions seront d’ailleurs présentées au Complexe JC Perreault de St-Roch-de-l’Achigan avec qui le tournoi a une entente de trois ans.

« Officiellement, notre reconnaissance actuelle auprès de Hockey Québec est obtenue avec le nom de tournoi international, mais on a choisi le branding CMHS. On veut éventuellement obtenir une sanction de l’IIHF pour être reconnu comme un vrai championnat du monde. On a d’ailleurs l’appui de Kevin Goodwyn, président de la meilleure ligue de hockey Prep school au Canada, la CSSHL », précise M. Thériault.

À la fin, les équipes championnes se verront remettre des bourses académiques. Et on en distribuera également à l’élève-athlète et à l’élève-arbitre du tournoi. Un concept innovateur.

C’est que David Thériault possède une solide feuille de route dans le monde de l’arbitrage. Il a d’ailleurs fondé en 2015 Officiels Élite Association (OEA) un groupe entièrement privé d’officiels de hockey de niveau élite spécialisé dans l’arbitrage de hockey scolaire au Québec.

« C’est aussi un championnat pour les arbitres de 16 à 22 ans. Sur place, il y aura un directeur et des superviseurs d’arbitres pour offrir à ces jeunes-là une expérience et un encadrement qui leur donnera le goût de continuer à faire ce travail-la. » Une initiative plus que bienvenue dans le contexte actuel de pénurie qui frappe particulièrement fort dans le sport scolaire.

Bref, les choses s’annoncent très intéressantes pour cette première édition du CMHS. À 9$ par match qui serviront à payer les bourses académiques, c’est certainement un investissement qu’il vaudra la peine de faire.