Crédit photo : James Hajjar
Une défaite par un point en finale de la coupe Dunsmore face aux grands rivaux de Québec, ça fait mal. Mais la saison 2023 sera l’occasion de remettre les compteurs à zéro et de se remettre au boulot pour tenter d’aller chercher une coupe Vanier pour les Carabins. Avec une équipe à maturité menée par celui que plusieurs considèrent comme le meilleur quart-arrière au Canada, les attentes seront au maximum.
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La formation dirigée par Marco Iadeluca a offert du je défensif impeccable en 2022. Malgré les pertes du secondeur Michael Brodrique et de l’ailier défensif Philippe Lemieux-Cardinal, on misera sur la grande profondeur pour leur trouver des remplaçants de haut calibre. C’est en attaque qu’on voudra voir une progression.

Marco Iadeluca / Crédit : James Hajjar
Alors que le camp d’entraînement bat son plein, l’entraîneur-chef Marco Iadeluca ne cache pas son enthousiasme. « C’est excitant, l’énergie est belle. On a une attaque très en santé et on arrive à maturité. La saison dernière, 90% de nos joueurs étaient de première ou deuxième année. Et l’arrivée de nouveaux entraîneurs qui ont passé tout l’hiver avec nous s’est très bien faite, donc on a hâte de jouer. »
L’offensive des Carabins commence par Jonathan Sénécal. Le prodige a connu des difficultés de santé au cours des dernières années et on aura besoin de lui à 100% pour atteindre les plus hauts sommets. « J’ai pris 15 livres durant la saison morte. Je suis top shape », nous a-t-il confié en entrevue.

Jonathan Sénécal / Crédit photo : James Hajjar
Ayant joué avec un claquage durant six matchs la saison passée, le pivot n’a pas pu donner son plein rendement. Sans compter les nombreuses blessures à ses principaux receveurs. « Ça a été difficile l’an dernier. Mais on voyait le big picture. On savait qu’avec tout le monde ensemble et en santé, on avait une bonne attaque. Ça a paru à la Dusmore d’ailleurs. »
Sénécal arrive aussi avec une approche différente. « L’an passé, je me suis laissé affecter par mes statistiques. Je ne veux plus regarder ça. Je veux me concentrer à mieux distribuer le ballon et moins forcer les choses. »
Marco Iadeluca et son coordonnateur offensif adjoint Gabriel Cousineau pourront miser sur une ligne offensive encore jeune, mais plus stable et plus expérimentée, qui souffrira cependant du départ de Marc-Antoine Houde. On a pu constater que ça n’a pas été toujours facile pour le front en 2022.
Il faudra certainement accentuer la production du jeu au sol. L’équipe a terminé au 4e rang à ce chapitre en 2022 avec une moyenne de 112 verges par match malgré la présence de Bertrand Beaulieu.
D’ailleurs celui-ci a mis un terme à sa carrière universitaire et on devra lui trouver un remplaçant. La bataille est ouverte à ce qu’on me dit. J’aurai à l’oeil Merton Théagène et la recrue en provenance d’Ahuntsic, Jamaal Louis. Ce sera au nouveau-venu Rémi Giguère de préparer la relève dans le champ-arrière. Il n’est pas le seul à s’être ajouté au groupe d’entraîneurs en attaque. Félix Tessier-Waddell a quitté son poste de coordonnateur offensif au cégep Beauce-Appalaches pour enfiler un polo bleu.
Chez les receveurs, on misera sur une cohorte de vétérans dont les leaders seront Carl Chabot et Hassane Dosso. Iraghi Muganda, Alexandre Jones Dudley, William Legault, Wedens Alexandre, Justin Langlais et la recrue Simon Larose – qui fait particulièrement bien selon ce qu’on me dit – seront autant d’armes de talent à la portée de Sénécal. Ce dernier ne s’est pas gêné pour me dire que selon lui, il y a suffisamment de talent pour former deux groupes qui pourraient agir comme partants.

Carl Chabot / Crédit : James Hajjar
En défensive, on aura quelques nouveaux visages. Chez les entraîneurs, Antoine Pruneau a mis un terme à sa carrière chez les pros pour venir s’occuper des demis défensifs et c’est Jean-Samuel Blanc qui sera en charge de la ligne défensive en plus de ses fonctions de coordonnateur des unités spéciales.
Pour prendre les places laissées vacantes sur la ligne défensive par les départs de Lemieux-Cardinal et Tommy Mercier, il sera intéressant de voir où en sont un athlète de la trempe de Mukendi Jhonathan Mutombo ou le géant Bradley Nseka.
Chez les secondeurs, un poste est à combler aux côtés du joueur défensif par excellence au Canada Nicky Farinaccio et de Harold Miessan. Le très rapide Charles-Elliot Bouliane, le vétéran Pierre-Gabriel Germain ou un Mohamed Elshal seront certainement dans la lutte. Et il ne faudrait pas écarter non plus le transfert du Rouge et Or, Kenneth Kwindja.

Nicky Farinaccio / Crédit : James Hajjar
Farinaccio n’est pas inquiet malgré la perte de Brodrique. « Il va nous manquer, tout comme Phil (Lemieux-Cardinal), mais nos entraîneurs nous ont bien préparés. On a bâti une capacité à travailler tout le monde ensemble et le talent est tellement élevé. Les meilleurs secondeurs au Canada sont à Montréal. »
Le tertiaire offrira de belles opportunités à mon avis. Les vétérans Kaylan St-Cyr et Bruno Lagacé en seront les grands leaders, sans aucun doute. Nicolas Roy sera fort probablement de retour à son poste, lui qui a connu une excellente première campagne au niveau universitaire. J’ai personnellement très hâte de voir à l’oeuvre des gars comme Marc-Sullivan Danzang – qui arrive d’un séjour à Calgary, où il a notamment réussi à se tailler une place sur l’équipe de pratique des Stampeders dans la LCF – et Louis-Philippe Gauthier, un athlète extraordinaire doté d’habiletés physiques de très, très haut niveau.
Philippe Boyer au poste de botteur et Wedens Alexandre comme retourneur seront assurément encore des éléments clés des unités spéciales.
Est-ce que les Carabins ont ce qu’il faut pour battre le Rouge et Or et aller remporter la deuxième coupe Vanier de leur histoire? La réponse est indubitablement oui. Le talent ne manque nulle part. Maintenant, sont-ils les favoris pour y arriver? Je vais me garder une gêne avant d’affirmer une telle chose. Contrairement au Rouge et Or, les Carabins doivent encore développer leur aura de gagnants, de champions. Les entraîneurs sont excellents, mais ceux de Laval gagnent des championnats canadiens avec régularité depuis 20 ans.
Avec un joueur d’exception comme Jonathan Sénécal à leur tête, les Carabins doivent gagner. Il y a une pression et une urgence d’y arriver. Marco Iadeluca me l’a mentionné : « On entre dans les années les plus importantes pour Jonathan. » Bien que tout ne repose pas sur les épaules d’un seul homme au football, il a un rôle à jouer pour faire passer son groupe à l’histoire.
Pour le secondeur étoile Nicky Farinaccio, le travail est bien amorcé. « On a augmenté le rythme dans les entraînements. Il y plus d’assiduité et on met l’accent sur les détails. L’an passé, on n’a pas perdu à cause du dernier jeu du match, mais à cause de détails qui sont survenus bien avant. »
Le mot de la fin appartient à Sénécal. « On regarde en avant et la position de négligés, ça fait notre affaire. »
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