Ce vendredi s’amorcera la saison de hockey universitaire féminin du RSEQ. Après une année sans jouer, bien des changements sont survenus en plus de l’arrivée d’une nouvelle équipe dans le circuit québécois. À quoi s’attendre? Bulletinsportif en a parlé avec des joueuses qui seront au centre de la bataille.
Rosalie Bégin-Cyr des Stingers de Concordia a été championne compteuse et joueuse par excellence du circuit universitaire en 2019-20 en plus d’être nommée sur la première équipe d’étoiles canadienne. Elle ne s’en cache pas, elle espère voir son équipe se rendre au championnat canadien. « Nous avons quatre filles de 6e année et nous n’avons perdu qu’une seule défenseure. On a encore de très bonnes joueuses en plus d’avoir eu un très bon recrutement. »

En effet, l’équipe dirigée par les Olympiennes Julie Chu et Caroline Ouellette a su attirer de nombreuses jeunes joueuses étoiles. Chloé Gendreau, joueuse par excellence de la D1 collégiale en 19-20 ainsi que ses coéquipières des Cougars de Champlain-Lennoxville Sabrina Veillette (1re équipe d’étoiles et récipiendaire du mérite académique) et Zoé Thibault (2e équipe d’étoiles) sont parmi le noyau d’excellentes recrues qui feront leurs débuts officiels ce vendredi face aux Martlets de McGill. À celles-ci, il faut ajouter Émilie Lavoie des Lynx d’Édouard-Montpetit (1re équipe d’étoiles), Jessymaude Drapeau du Boomerang d’André-Laurendeau (2e équipe d’étoiles) et l’étudiante-athlète par excellence du circuit collégial D1 en 19-20, Justine Yelle des Blues de Dawson.
À noter que Gendreau et Lavoie ont été invitées à participer au camp de développement de l’équipe nationale cet été en compagnie d’Emmy Fecteau, qui évoluera pour une 2e saison à Concordia.
Les Stingers amorceront le calendrier le couteau entre les dents. Les vétéranes de l’équipe dont Bégin-Cyr ont terminé la saison 19-20 sur une note amère. Championnes de la saison régulière, elles se sont inclinées en trois matchs face aux Carabins de l’Université de Montréal en demi-finale. « Ça été très dur à digérer et c’est sûr que ça va nous servir de motivation cette année on ne veut pas revivre ce feeling », se souvient Bégin-Cyr, étudiante de troisième année en comptabilité.
Pour Jade Downie-Landry des Martlets de McGill, l’objectif est aussi un championnat national. « À McGill, on croit au processus, au progrès qui se fera tout au long de la saison. On a beaucoup de jeunes joueuses avec un très bon potentiel. C’est qu’on a perdu une quinzaine de joueuses depuis la dernière saison. Il ne reste plus que huit ou neuf vétéranes. L’important sera de s’améliorer toute la saison. On l’a déjà remarqué lors de nos matchs en pré-saison. En 8-9 matchs, le progrès a été énorme. »
Parmi les joueuses qui se sont signalées lors des matchs présaison, notons les attaquantes Christiana Colizza (4e année / 7 pts en 18 matchs en 19-20) et Makenzie McCallum (2e année / 5 pts en 18 matchs en 19-20) et Emma Piers (recrue en provenance de John Abbott). Downie-Landry sera également épaulée par Marika Labrecque dans son rôle de leader.
Jade Downie-Landry en sera à sa 5e saison. Son parcours est jonché de succès. Membre de l’équipe d’étoiles des recrues au Canada en 2016-17, elle a été nommée sur la première équipe d’étoiles du RSEQ en 18019 et 19-20 en plus d’être sélectionnée sur la 2e équipes d’étoiles au Canada lors de ces deux saisons. Elle a même reçu le titre de joueuse par excellence du championnat canadien en 18-19 malgré une défaite en finale. Il y a environ un an, j’avais publié un portrait de sa carrière.

Une des têtes d’affiche du circuit universitaire québécois, Jade aura un rôle important en cette année particulière, la première après le départ de l’entraîneur Peter Smith. « On a changé de coach, mais la culture de McGill est restée avec Alyssa Cecere. Mon rôle sera assurément de montrer la voie. C’est important que les joueuses de l’équipe qui vont quitter un jour puissent faire comme moi et repartir d’ici en étant non seulement de meilleures joueuses, mais de meilleures personnes. Je vais me concentrer sur que je peux contrôler, soit d’être la meilleure leader possible. Je peux vouloir terminer au premier rang des compteuses, mais je ne contrôle pas ça. »
Une année particulière, c’en sera aussi une pour Jessica Bélanger et les Gaiters de Bishop’s. L’équipe de l’Estrie fera son retour dans le circuit universitaire du RSEQ après 30 ans d’absence. « Ça fait plusieurs années que le programme prépare son entrée dans le RSEQ et pour moi, ce sera ma dernière année dans le hockey, alors comme le disent les entraîneurs, on va profiter du moment au maximum », nous raconte avec fierté la capitaine.
Celle qui terminera son parcours en études environnementales ajoute : « Je suis très contente qu’on embarque dans le RSEQ. On va marquer l’histoire du programme après avoir joué dans différentes ligues où le calibre n’a pas toujours été à la hauteur pour nous. Je veux contribuer au succès de l’équipe en étant une leader positive. On a quelque chose de spécial à Bishop’s, une culture bien à nous. C’est petit ici alors on a l’esprit de communauté et notre esprit d’équipe sera une force cette année ».

Pour Jessica, l’arrivée des Gaiters est une preuve du succès du hockey féminin. « Il y a beaucoup d’équipes collégiales et avoir une équipe de plus dans le RSEQ, ce sont des opportunités pour les filles qui ne veulent pas quitter la région. Les programmes du Triolet au de Champlain-Lennoxville sont très bons et les filles pourront maintenant continuer de joeur du hockey de haut calibre en demeurant ici.
Et on doit s’attendre à quoi de cette saison 2021-2022? Selon les joueuses, la lutte sera féroce. Les matchs pré-saison ont pu donner une idée de ce qui s’en vient.
Rosalie Bégin-Cyr parle d’un système de jeu à re-maîtriser : « Je jouais auparavant avec Claudia Dubois qui est partie, mais je vais retrouver Emmy Fecteau (avec qui elle joue depuis ses années collégiales à Limoilou). L’important est vraiment de rapidement trouver nos repères et recréer la chimie entre nous. C’est important pour nous de connaître un bon début de saison et de gagner des matchs dès le départ. Je pense que notre plus grande compétition viendra de McGill et Montréal, mais les Gaiters vont être surprenantes.
Quant à elle, Jade Downie-Landry ne veut rien prendre pour acquis. « Nos objectifs sont élevés, comme toujours, mais ce sera un match à la fois. On parlait récemment entre nous de qui allait être notre plus grande compétition. Mais d’après moi, il n’y en a aucune à cibler en particulier. On a eu un match serré contre Bishop’s qui s’est fini 4-3 et on n’a pas joué contre Ottawa et Carleton en pré-saison. »
Pour Jessica Bélanger, la perspective est un peu différente. « Nous devions entrer dans la ligue l’an dernier, mais la COVID nous aura donné un an de plus pour nous préparer. Les nouvelles joueuses sont motivées et talentueuses. J’ai été impressionnée qu’elles soient aussi à leur affaire dans leurs études. Nous allons être prêtes et nous nous sommes surprises à voir dans les matchs hors-concours que nous allions être compétitives cette saison. »
L’ancienne des Cougars de Champlain-Lennoxville explique : « On joue cinq fois contre chaque équipe et on s’est fait des objectifs spécifiques pour chacune. Si on peut minimiser les downs durant la saison, qui sait ce qui peut arriver? »
En effet, personne ne peut deviner ce qui peut arriver. Mais une chose est absolument certaine, le calibre de jeu sera relevé. La qualité des hockeyeuses du Québec est indéniable et la quantité de bonnes joueuses ne cesse d’augmenter.
La saison débute ce vendredi à 19h avec trois matchs. Les Gaiters seront à Carleton pour se mesurer aux Ravens, les Martlets au CEPSUM pour y affronter les Carabins et les Stingers recevront les Gee-Gees à l’aréna Ed Meagher.
Chez les hommes, les équipes du Québec évoluent dans la ligue de l’Ontario. McGill rendra visite aux Stingers le 3 novembre prochain alors que les Patriotes de l’UQTR amorceront leur calendrier régulier vendredi le 5 novembre à Concordia.
Bons matchs et bonne saison!