L’Université du Québec en Outaouais (UQO) a procédé lundi au lancement officiel d’un nouveau programme de hockey masculin D2. Une nouvelle qui a bien sûr réjoui la communauté du hockey et qui donnera un coup de pouce devenu nécessaire à ce circuit. Moins de 24 heures après le point de presse, l’engouement se fait déjà sentir.

Dave Blackburn, doyen de la formation continue et au service-conseil de l’UQO, a été interpellé par la sortie de l’ancien DG et joueur étoile des Canadiens de Montréal Serge Savard en janvier dernier. Ce dernier en compagnie de Jacques Tanguay avaient invité les universités à passer de la parole aux actes pour faire avancer le dossier du hockey universitaire québécois. Blackburn a alors sollicité et obtenu un mandat auprès de sa rectrice pour étudier la faisabilité d’un tel projet pour son université.

Et Blackburn a fait appel aux lumières d’autres programmes universitaires : « On a pu parler à l’UQAC qui était dans une situation similaire à la nôtre quand ils ont lancé leur programme. Frédéric Desgagnés, leur directeur du Service des activités et des aménagements sportifs et le recteur Ghislain Samson nous ont donné accès à toute l’information dont nous avions besoin. Et mon vieil ami Marc-Étienne Hubert, entraîneur des Patriotes de l’UQTR, nous a aussi beaucoup aidés pour le côté administratif. »

Moins de six mois plus tard, le projet est lancé et les Torrents joueront dès l’automne prochain. Cependant, si le volet administratif du dossier est réglé, il reste celui de l’équipe à proprement parler à ficeler.

« On doit d’abord trouver un entraîneur. Ça ira rapidement. On a fait l’annonce à 11 h le matin et avant d’aller me coucher vers 23 h, j’avais déjà reçu une dizaine de courriels d’entraîneurs intéressés à prendre en charge le programme », m’a confié Dave Blackburn qui agira comme directeur général de la formation.

L’appel de candidatures se fera à partir de ce mardi et les intéressé.e.s auront jusqu’au 1er juillet pour se manifester et expliquer leurs intentions pour la mise sur pied et le développement du programme. Les entrevues se feront dans la semaine du 8 juillet et l’annonce suivra dès qu’on aura trouvé la perle rare.

« Pour ce qui est des joueurs, on a la chance de miser sur le fait que l’UQO a deux campus. Un à Gatineau et l’autre à St-Jérôme. On est donc installé dans deux importants bassins de joueurs. Dans chacune des régions, il y a des équipes collégiales, junior AAA et junior majeur », explique celui qui est aussi impliqué dans le hockey depuis une trentaine d’années.

Le camp d’évaluation se fera en deux temps alors qu’une première séance aura lieu le 17 août à Gatineau et une seconde à St-Jérôme le 24. Il faudra ensuite prendre des décisions sans tarder pour permettre aux joueurs qui ne le sont pas de s’inscrire à l’université.

Quant à l’endroit où l’équipe aura ses quartiers, ça reste à déterminer. On a invoqué l’aréna Guy-Lafleur de Thurso. Des discussions ont eu lieu avec le maire de la ville et les choses avancent bien. Par contre, on voudra tenir compte de la provenance des joueurs. « Si, par exemple, on avait seulement deux joueurs non réguliers qui viennent de St-Jérôme, on s’organiserait pour s’installer à Gatineau. Mais on s’attend à une répartition équivalente des deux régions.

Notons que sur les 7 500 étudiants de l’UQO, environ 2 500 sont au campus des Laurentides.

Mardi matin, plus d’une dizaine de joueurs avaient déjà rempli le formulaire en ligne pour démontrer leur intérêt envers l’équipe. Et moins de 24 heures après son lancement, la page Facebook a environ 300 abonnés ou mentions « J’aime ».

Les Stingers de Concordia confiants de revenir pour la saison 24-25

Les Torrents se joignent donc aux Piranhas de l’ÉTS, à l’Inuk de l’UQAC et aux Stingers de Concordia. Ces derniers avaient annoncé la fin des activités de leur équipe de Division 2, il y a quelques semaines. Néanmoins, d’après des joueurs avec qui j’ai parlé, l’espoir d’un retour s’est transformé en confiance dans les derniers jours.

On attend toujours une confirmation de la part Concordia Student Union (CSU) qui a le dernier mot sur l’accréditation des clubs à l’université. Mais déjà, sur la page Instagram de l’équipe, une annonce a été affichée pour trouver un entraîneur.

Rappelons que l’équipe D2 de Concordia avait au départ un statut de club, mais comme elle était gérée par la direction des sports, cela allait à l’encontre des principes pour ce genre d’organisation au sein de l’université. Le conseil étudiant leur a donc retiré leur statut. Les joueurs se sont retrouvés le bec à l’eau quand l’entraîneur (payé par la direction des sports) est parti. Personne parmi les étudiants-athlètes ne savait comment gérer un club et surtout ils ne savaient pas qu’ils allaient devoir le faire eux-mêmes.

Une rencontre avec le conseil étudiant pour régulariser le dossier et s’assurer de répondre aux critères a eu lieu. Et il semble que ça devrait se régler prochainement.

Il sera intéressant de voir comment on pourra assurer la pérennité de cette équipe dans un contexte où la compétition ne sera pas évidente à suivre. En effet, les autres équipes du circuit ayant accès à un soutien direct de l’administration universitaire pour leur budget et les opérations.

Une ouverture pour le hockey féminin

M. Blackburn a profité de l’annonce pour mentionner que la création d’un programme féminin serait éventuellement envisagée. Il s’agit toutefois d’un tout autre dossier qui sera traité indépendamment et en temps et lieu.

« Il y a toujours une volonté d’investir de façon équitable dans le sport autant masculin que féminin. On sait qu’on a un bon bassin de joueuses en Outaouais avec le Collège Heritage notamment. Mais on va d’abord faire le test avec l’équipe masculine pour s’assurer de bien mettre en place la structure », conclut l’initiateur du projet.

Bref, une belle nouvelle pour le hockey et le sport universitaire en général. Si messieurs Savard et Tanguay arrivent à faire bouger les choses pour la création de programmes à Sherbrooke et Laval. Que l’UQAM finisse par faire avancer son projet. Et si Bishop’s décide éventuellement d’intégrer sa formation masculine au circuit D2, on pourrait avoir une offre intéressante en hockey universitaire au Québec.